Meurtre d’Abou Cherif à Mandiana : quatre des accusés condamnés à 3 ans de prison

En audience criminelle foraine ce vendredi, 09 décembre 2022, le tribunal de première instance de Kankan a rendu sa décision dans l’affaire du meurtre de Abou Chérif, un jeune qui a été lynché le mois de juin dernier par une foule en colère dans la cour de la justice de paix de Mandiana. Douze (12) accusés ont comparu dans ce dossier pour « assassinat ». Mais, finalement, c’est quatre (4) d’entre eux qui ont été condamnés à 3 ans de réclusion criminelle avec un an de période de sûreté. Les huit (8) autres ont écopé, chacun, d’un an de prison dont 7 mois assortis de sursis, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Mandiana.

Ce procès a duré trois jours et 12 accusés ont défilé à la barre. Ils étaient poursuivis pour assassinat ; mais, finalement, le tribunal a requalifié ces faits en « homicide volontaire ». Et, pour ces faits, le ministère public a requis jusqu’à 10 ans de réclusion criminelle contre les accusés.

« Après les comparutions, nous avons requalifié le dossier pour mettre les accusés en deux groupes. Le 1er groupe, ce sont ceux qui ont participé au lynchage de Abou Chérif et qui sont au nombre de 4 personnes : Nafadima Diakité, Mamady Diakité, Daouda Keïta et Laye Fodé Sacko que nous avons vu dans la vidéo. Donc, monsieur le président, nous demandons au tribunal de les retenir dans les lieux du crime d’homicide volontaire (…) et de les condamner à 10 ans de réclusion criminelle avec 3 ans de période de sûreté. Ça, c’est avec les circonstances atténuantes.

Le 2ème groupe, au nombre de 8 personnes qui ont reconnu les faits de vandalisation, monsieur le président, nous vous demandons de condamner ceux-ci à 1 an de prison et une amende de 3 millions de francs guinéens », a requis le procureur Daouda Diomandé.

De son côté, Me Mory Koné, l’avocat de la défense, a demandé de larges circonstances atténuantes en faveur des accusés. Il assure qu’ils ne savaient pas la gravité de leurs actes.

« Ces personnes sont des pères et des mères de familles qui ne sont pas des assassins et non plus des grands bandits. C’est leur passion qui les a conduit dans des erreurs. Donc, je demande à monsieur le président de condamner les 4 personnes à 3 ans de prison ferme. Et, pour les 8 autres personnes, de les libérer purement et simplement pour délit non constitué », a-t-il plaidé.

Finalement, le tribunal, présidé par monsieur Cheick Ahmed Tidiane N’diaye, a condamné Fadima Diakité, Mamady Diakité, Daouda Keïta et Laye Fodé Sacko à 3 ans de prison assortie de 1 an de période de sûreté. Il a également condamné les 8 autres, Abou Diallo, Kadiatou Diakité, Yoroba Diakité, Sékou Diallo, Malick Diakité, Yaya Sidibé, Djoumè Konaté et Lima Diallo, à 1 an de prison donc 7 mois assortis de sursis pour « destruction d’édifices publics et privés » et au paiement d’une amende de 3 millions de francs guinéens. Ces 8 accusés ont aussi été condamnés à la réparation des dégâts  causés  (qui est déjà fait).

A noter que les 8 personnes condamnées pour « destruction d’édifices publics et privés » ont été immédiatement libérées après le verdict du tribunal. Car, ils ont déjà fait 6 mois de prison, ce qui dépasse largement la peine prononcée contre eux par cette juridiction de première instance.

Mamady Konoma Keïta pour Guineematin.com

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