C’est pour davantage qualifier le système de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, mais aussi de l’enseignement pré-Universitaire et de l’Alphabétisation que ces 250 enseignants formateurs vont être outillés par des cadres de l’institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée ISSEG. Le ministre Alpha Bacar Barry a profité de cette occasion pour remettre un lot important en équipements et logistiques permettant de faciliter les conditions de travail dans les ENI. Cette initiative regroupe les trois départements chargés de l’éducation ; et, la cérémonie de lancement a eu lieu à l’ISSEG de Lambanyi dans la matinée de ce samedi, 10 décembre 2022. Elle a été présidée par le ministre secrétaire général à la présidence, le colonel Amara Camara, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Cette formation s’inscrit dans le plan d’urgence de développement du capital humain initié par le ministre Alpha Bacar Barry. Elle vise à terme la formation initiale de 250 professeurs d’écoles normales et de 400 conseillers pédagogiques maîtres formateurs. Le constat était jusque-là très amer. Seulement 39% des besoins en formateurs étaient satisfaits au sein des ENI. Dr Akoye Zoumanigui, directeur général de l’Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée, a expliqué l’importance de cette formation pour l’école guinéenne.
« Les missions cardinales de l’ISSEG consistent à former tous les personnels de l’éducation, de promouvoir la recherche à l’éducation et de contribuer à la définition de la politique éducative pérenne. Ce recrutement de la 17ème promotion des PEN et CPMF s’inscrit dans ce cadre et revêt pour mon institution une importance capitale dans la mesure où il est la réponse à une attente restée longtemps non satisfaite. Or, les fonctions de PEN et CPMF constituent une pierre angulaire dans la formation et la professionnalisation des cadres de l’éducation de base en Guinée. Leurs missions comprennent plusieurs volets. Pour les PEN, il s’agit entre autres : d’enseigner les didactiques dans les ENI, d’aider les élèves maîtres à planifier, à mettre en œuvre et à évaluer leurs enseignements, d’encadrer les stages des élèves maîtres dans les écoles d’application, de s’impliquer dans les innovations pédagogiques, de contribuer au développement des réseaux de relations avec les partenaires de l’école. Quant aux CPMF, ils sont chargés notamment d’assurer l’encadrement pédagogique des élèves maîtres en stage, de les accompagner dans leur début de carrière, de s’impliquer dans la formation continue des maîtres en milieu de travail. Au-delà, les CPMF peuvent assurer les fonctions de délégués scolaires de l’enseignement élémentaire et d’animateurs pédagogiques dans les structures déconcentrées de l’éducation. C’est pourquoi nous restons reconnaissants envers les trois ministères en charge de l’éducation pour avoir rendus possible ce recrutement de la 17ème promotion des PEN et CPMF. En effet, si le ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle a poussé son optimisme jusqu’à décrocher le financement de la formation de 250 cadres à former, dont 100 PEN, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation pour sa part a donné sa ferme volonté de former ces cadres à l’ISSEG. Et, la signature d’un protocole d’accord en août dernier de cette formation a conclu les démarches. Le ministère de l’enseignement pré-universitaire, quant à lui, a manifesté la volonté d’encourager ces recrutements. Puisque nous savons tous le bassin de recrutement se trouve là », a-t-il expliqué.
La ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a pris part à cette cérémonie de lancement de formation de 250 PEN et CPMF. Et, Dre Diaka Sidibé a dit que cette initiative permettra de répondre aux problèmes de formation professionnelle qui se posent en Guinée.
« Cette formation est destinée aux enseignants du milieu de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi ; et celui de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Je rappelle qu’au mois d’août passé, mon département à travers l’institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée, a signé un protocole d’accord avec les ministères de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi pour la formation qualifiante et professionnelle des cadres et enseignants. Au total 250 cadres et enseignants vont bénéficier de cette formation durant 2 ans pour répondre au déficit du personnel de nos écoles normales d’instituteurs. Parmi ces 250 enseignants, 100 vont bénéficier du diplôme de Master et 150 le certificat d’aptitude professionnelle. Les années ont connu, à travers tout le territoire national, une extension et une diversification d’institutions techniques et professionnelles publiques et privées dont le personnel est moins outillé en matières pédagogiques et didactiques tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Depuis l’avènement du CNRD le 5 septembre 2021, instruction a été faite pour une synergie entre les trois sous secteurs de l’éducation. C’est dans ce cadre qu’une étude diagnostic de nos trois départements ministériels a conduit à l’inscription du renforcement de capacités du personnel enseignant au titre de priorité de la transition et de nos priorités. C’est pourquoi, cette formation des professeurs d’écoles normales, des conseillers pédagogiques maîtres formateurs, vient à point nommé pour outiller nos enseignants à la professionnalisation du métier afin de permettre l’employabilité de nos apprenants et de nos étudiants sortants sur le marché de l’emploi. Nous espérons qu’à la fin de cette formation, un noyau dur de 250 cadres et responsables pédagogiques sera formé aux mécanismes pour répondre aux problèmes de formation professionnelle en République de Guinée », a dit Dre Diaka Sidibé.
Le ministre Guillaume Hawing dont le département va bénéficier des retombées de cette formation a également fait l’état des lieux.
« Nous avons compris que la formation des formateurs était un problème sérieux. C’est vrai que les élèves avaient payé le prix, mais ce problème de formation des formateurs se posait avec acquitté. Voilà pourquoi le président de la transition nous a dit de travailler ensemble pour sortir de cette situation ; et, c’est ce que vous voyez aujourd’hui. A l’image de la trinité, nous sommes un seul corps, nous évoluons ensemble pour avoir un très bon résultat », a-t-il indiqué.
Le ministre Alpha Bacar Barry a rappelé les tares qui ont motivé cette formation des formateurs dans les ENI.
« Il est temps qu’on se réveille pour paraphraser monsieur le président de la transition qui nous rappelle qu’il faut qu’on se réveille. Pour changer les choses, il faut qu’on travaille ensemble. Et, travailler ensemble, c’est se compléter. Et, ce matin, on se complète ici. Je vais vous dire pourquoi : les écoles normales, à date, comptent seulement 131 cadres de niveau Master, nous en avons 10 et dans ces écoles il y a plus de 10 000 apprenants. Depuis 2016, il n’y a pas eu un seul diplômé de Master dans ces écoles ; depuis 2016 il n’y a pas eu de cadres qualifiés affectés dans ces écoles. Le secteur de l’enseignement n’a pas connu un recrutement de qualité, on n’y a envoyé de militants, on n’y a envoyé des amis, on n’y a envoyé des gens qui n’ont pas réussi dans d’autres secteurs… Le résultat, le ministre Guillaume Hawing nous l’a montré, c’est ce qu’on veut changer. Chacun d’entre nous a lancé un vaste programme de rénovation des écoles, mais nous allons arrêter d’investir dans la pierre pour investir maintenant dans l’esprit. Parce que si vous avez un bon enseignant, vous pouvez former un génie. Et, c’est ce que nous commençons ce matin. Le ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi va donner ce matin 50 ordinateurs aux enseignants dans les ENI. Ces ordinateurs vont servir à d’abord préparer les cours, ensuite faire des rapports et surtout permettre à l’enseignant d’être en perpétuelle mise à jour de ses connaissances avant de les mettre à disposition des apprenants. Et, en dernier lieu, nous allons mettre à la disposition de nos enseignants dans les ENI 50 motos, elles vont permettre aux CPMF de sillonner les écoles qu’ils ont sous leurs juridictions en termes de superviseurs pédagogiques », a-t-il déclaré.
Le ministre secrétaire général de la présidence, le colonel Amara Camara a encouragé les 250 enseignements bénéficiaires de cette formation dont la première cohorte des PEN et CPMF s’étend sur une durée de 2 ans.
Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com
