Boké : d’immenses pertes suite à l’incendie d’une plantation d’anacardiers de 14 hectares

Une plantation de 14 hectares d’anacardiers a été décimée par un incendie à Boké, dans la sous-préfecture de Kolaboui. Le drame, dont l’origine reste inconnue, s’est produit dans la journée du mercredi, 14 décembre 2022, a causé d’immenses pertes. Le propriétaire de la plantation, Thierno Younoussa Bah, journaliste spécialiste de questions de justice à la télévision nationale (RTG), affirme avoir été ciblé par cet acte et dit avoir saisi les autorités compétentes, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Interrogé sur ce qui lui est arrivé, notre confrère, un amoureux de l’agriculture, est revenu sur ce qui s’est passé. « C’est le mercredi 14 décembre 2022, j’avais quitté le boulot quand on m’a appelé pour m’informer qu’il y’a une fumée qui se dégageait vers mon domaine, situé à Kataba, dans Kolaboui, d’où je suis originaire. C’est un grand frère qui est jusqu’à Sangarédi qui m’a appelé. Tout de suite, j’ai appelé mon papa et certaines de mes sœurs pour aller vérifier si cette fumée provenait de mon champ. Ils sont allés trouver que c’était ma plantation avec beaucoup de dégâts. C’est un grand domaine », a-t-il expliqué.

Thierno Younoussa Bah, journaliste

 Thierno Younoussa, qui s’est lancé dans l’agrobusiness depuis de longues années pense avoir été ciblé par le ou les auteurs de cet incendie. « Je me suis lancé dans l’agriculture depuis très jeune, parce que moi-même, je suis né dans ça et j’avais diversifié mes cultures. C’est un domaine que j’estime à peu près de 14 hectares d’anacardiers. C’est ce qui est parti en fumée. Je ne suis pas le seul à avoir une plantation dans la zone. D’abord, quand tu tiens compte peut-être de la géographie de mon domaine, je suis au beau milieu, il y a environ une vingtaine de plantations, mais je suis la seule victime. Je dirais que j’ai été très bien ciblé. On veut peut-être me décourager de mon objectif puisque j’ai acquis le domaine depuis 2012, mais depuis 2016 je suis en train de travaille. Chaque année, je débourse assez de moyens pour l’entretien de ce lieu », a-t-il fait savoir.

Alors qu’une bonne partie de la plantation est concerné par le sinistre, notre confrère interpelle les autorités. « Ce n’est pas toute la plantation qui a pris feu, mais une bonne partie est touchée. En terme de chiffres, c’est assez d’argent, imaginez que depuis 2016, comme je vous l’ai dit, je travaille, j’investis de l’argent là-bas entre 12 et 13 millions GNF par an pour acheter des herbicides, pour faire des pare feux et éviter les feux de brousse. C’est beaucoup de millions. Ce que je vais dire à l’Etat aux autorités compétentes, c’est de se lever. Il faut hausser le ton. Il faut aller en guerre contre ceux qui découragent. Aujourd’hui, je suis jeune entrepreneur, on invite les jeunes à aller vers la terre, mais si ces jeunes savent qu’en investissant dans la terre ils ne vont pas réussir, ils vont se décourager. Donc, pour que les gens retournent à la terre, il faudrait que l’Etat prenne ses responsabilités. Je ne suis pas la seule victime. Pratiquement chaque année, des dizaines de gens subissent des incendies. Ce que je vais dire à l’Etat, c’est de sécuriser les jeunes entrepreneurs qui vont investir. Nous avons quand-même une zone propice à l’agriculture, mais si la sécurité n’y est pas, je sais pas ce que ça va donner ».

Thierno Younoussa Bah dit avoir saisi la justice pour tenter de faire la lumière dans cette affaire. « J’ai échangé avec le parquet d’instance du tribunal de première instance de Boké. On va porter plainte contre X pour savoir si cet incendie est d’origine criminelle ou pas », a-t-il indiqué.

Malgré tout, notre confrère qu’il est loin d’être découragé par ce qui s’est produit. « Je ne pense pas que cela me décourage. Je suis un admirateur de l’agriculture et de l’élevage, on me connaît pour ça là-bas. Quand je quitte Conakry, vous me rencontrez là-bas, vous ne saurez même pas que je suis en service à la RTG ou ministère de la Justice. J’aime bien la terre, j’aime l’agriculture, je suis un passionné de la terre. Donc, cet acte me donne du courage. Mon dernier mot, c’est de dire à ceux qui détruisent les plantations des gens, de retourner aussi à la terre au lieu de faire du mal aux gens. Il y a suffisamment d’endroits qu’ils peuvent acquérir en achetant, ils peuvent prendre en location, ils peuvent faire des contrats de bail avec les gens pour développer. Quant à l’Etat, il doit être très rigoureux parce qu’on ne peut pas continuer comme ça. Tout ce que je gagne dans mon salaire, j’épargne pour faire face à mon champ… ».

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621937298

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