Coopération : Washington annonce 55 milliards de dollars US d’aide à l’Afrique

Le deuxième sommet États-Unis-Afrique s’est tenu du 13 au 15 décembre 2022, à Washington, sans la participation d’officiels guinéens, maliens et burkinabè, à cause de la situation exceptionnelle dans laquelle se trouvent leurs pays, dirigés par des putschistes.

Cette rencontre de trois jours a permis à l’administration Biden d’échanger avec les délégations de la cinquantaine d’autres pays africains autour de plusieurs sujets, notamment de la lutte contre le terrorisme, du changement climatique, de la sécurité alimentaire, de l’économie ou encore de l’AGOA (African Growth Opportunities Act).

A travers ce sommet, les États-Unis entendaient relancer leurs relations avec l’Afrique, mises en mal sous Donald Trump, qui ne trouvait aucun intérêt ou presque pour les Etats-Unis d’Amérique de coopérer avec l’Afrique. Cela, à un moment où la Chine et la Russie confortaient leur présence sur le continent noir.

Pour mieux se positionner sur le continent africain, les USA promettent d’investir 55 milliards de dollars en Afrique durant les trois prochaines années. L’annonce a été faite peu avant l’ouverture du sommet, par Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain et ce, avant que le président Joe Biden ne reçoive les nombreux dirigeants africains invités pour le sommet. L’administration américaine s’engage, à travers cette aide, à réactiver sa coopération stratégique avec l’Afrique.

Les Etats Unis figurent parmi les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique. Selon des données fournies par la Banque Mondiale, en 2021, le commerce bilatéral entre l’Afrique subsaharienne et les États-Unis s’est élevé à 44,9 milliards de dollars US. Ce niveau est jugé faible par rapport au commerce que l’Afrique entretient avec certains de ses partenaires comme la Chine. En 2021, les échanges commerciaux sino-africains étaient estimés à 254 milliards de dollars US.

Selon plusieurs observateurs, les Américains ont profité du Sommet de Washington pour donner un coup de pouce aux traités qu’ils ont signés avec leurs partenaires africains en soutenant notamment leurs entreprises sur le continent africain pour en faire un pilier de commerce extérieur important par rapport aux autres partenaires du continent noir notamment la Chine.

Ce changement d’approche pour la relance de leurs relations avec le continent africain ne pourrait-il pas être pour Washington une manière de faire face à la concurrence de la Chine, le plus grand partenaire commercial et créancier bilatéral du continent noir et de la Russie ? Rien n’est moins sûr !

Si Washington annonce un investissement de 55 milliards de dollars sur trois ans en Afrique, Pékin de son côté avait annoncé le 3 septembre 2018 une aide financière de 60 milliards de dollars supplémentaires pour le développement de l’Afrique. C’était à l’occasion du forum sino-africain. A cette occasion, le président chinois, Xi Jinping, avait assuré pour sa part que la Chine allait annuler une partie de la dette des pays les moins développés du continent.

Au-delà du financement de projets, des questions d’industrialisation et de transferts de compétences que la Chine peut orienter vers l’Afrique, plusieurs chefs d’État du continent africain ont été au rendez-vous de FOCAC (Forum pour la coopération Sino-africaine) pour solliciter de l’aide afin d’être aidés à maintenir l’équilibre de leurs finances publiques. Et, selon des évaluations faites par l’institut américain The China Africa Research Initiative (CARI), c’est près de 132 milliards de dollars de dettes que l’Afrique a contractées dans ce sens depuis vingt ans auprès de Pékin.

Il faut espérer que la compétition entre les Etats Unis, la Chine et la Russie profite à l’Afrique qui n’a que trop souffert de l’esclavage, de la colonisation et de la mal gouvernance.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : +224622919225

Facebook Comments Box