CRIEF : le DG de ZMC S.A charge le Médecin Général Rémy Lamah et la SOGUIMAP SARL

Médecin général Rémy Lamah, ex ministre de la santé

Les débats se sont poursuivis ce lundi, 19 décembre 2022, dans le dossier de l’ancien Ministre de la Santé, Médecin Colonel Rémy Lamah, et la société SOGUIMAP SARL devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Les deux sont poursuivis pour favoritisme dans la passation des marchés. A l’audience de ce lundi, c’est Mamadou Pâté Sow, représentant de la société ZMC, partie civile dans cette affaire, qui a porté de lourdes accusations contre les prévenus lors de sa déposition, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi les débats.

Tout a commencé par l’audition de la Directrice générale de la SOGUIMAP SARL, dame Rash Kolié, qui a réitéré les propos tenus lors de sa déposition à l’audience précédente. Elle a aujourd’hui encore insisté en disant ne pas reconnaître les faits à lui opposés. « Moi j’ai appris qu’il y a un appel d’offres lancé par le Ministère de la Santé pour la fourniture des produits médicaux dans les différentes structures sanitaires de la Guinée. J’ai acheté le journal dans lequel l’appel d’offres a été publié ; puis, j’ai soumissionné. Enfin, j’ai obtenu le marché. Je ne connaissais pas le Général Rémy Lamah. Je l’ai connu dans nos relations de travail. Il n’y a que ça entre lui et moi. Allez aux impôts pour vérifier, je paye régulièrement les taxes. Depuis toujours je gagne des marchés. Même actuellement, je gagne des contrats. Donc, je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés », a dit la dame.

De son côté, Mamadou Pathé Sow, directeur général de la société ZMC S.A, partie civile dans cette affaire, a expliqué les faits à la barre. « En 2010, j’ai conduit une équipe du gouvernement guinéen en Chine. Un voyage au cours duquel, l’Etat guinéen a signé un mémorandum avec la société ZMC S.A qui est une compagnie de distribution de produits médicaux de soins d’urgence de l’Etat chinois. Quand on est allé, l’équipe du gouvernement s’est rendue compte que la société ZMC fournissait des produits médicaux partout notamment, en Europe et aux États-Unis. Au retour de ce voyage en 2011, le Ministre de la Santé qui était aux affaires en 2010 avait quitté. C’était un nouveau ministre qui était venu. Avec le nouveau ministre, une équipe du gouvernement chinois venue suite à notre premier tour en Chine a signé un autre mémorandum avec le gouvernement guinéen. C’était pour une fourniture de produits médicaux de soins d’urgence dans les différents centres médicaux du pays pour un montant de 45 milliards de francs guinéens. Cette fourniture s’étendait sur une période de deux ans, c’est-à-dire de 2011 et de 2012 dans un premier temps. Dans un second temps, en 2013, la société ZMC SA a signé une deuxième convention qui a couru jusqu’en 2015. Après l’expiration de cette deuxième période, on a signé une autre encore pour une période allant de 2016 à 2018. Ça aussi, il y a une fourniture correcte des produits médicaux et notification de bonne fin d’exécution avait été faite à la société SOGUIMAP SARL. Alors le contrat devait continuer puisque l’accord-cadre signé entre la société et le gouvernement guinéen indiquait le contrat doit aller jusqu’en 2024. Mais en 2018, aucune notification de renouvellement n’a été faite à la société ZMC S.A. Nous avons écrit au ministère de la santé, à l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) et même au Premier ministre par rapport à cette situation. L’ARMP tout comme le Premier ministre d’alors avaient écrit au Ministère de la Santé pour l’inviter à régler ce problème à l’amiable. Mais le Ministre Rémy Lamah a continué à dérouler son programme en défiant la loi. Il lance un nouvel appel d’offres arrangé pour prendre une autre société alors que le contrat de ZMC était encore en cours de validité. Malgré la décision suspensive de l’ARMP pour arrêter la procédure de lancement d’un nouvel appel d’offres, le ministre Rémy Lamah a continué et il a pris la société SOGUIMAP SARL en violation des règles et procédures en la matière. En violation des règles et procédures en la matière, parce vous comprendrez que selon le code de passation des marchés publics, la procédure de passation de marchés publics à travers un appel d’offres doit s’étendre sur une durée de 6 mois. Mais en ce qui concerne la procédure à laquelle SOGUIMAP SARL a bénéficié du marché n’a été que sur une période de 3 mois. Et, la société SOGUIMAP SARL n’a jamais été enregistrée à l’ARMP et tout ça, c’est en violation flagrante de la loi en la matière. Donc dans ces conditions-là, la société ZMC SA est restée sans exécuter son contrat en cours de validité dont l’exécution doit se poursuivre jusqu’en 2024, si elle ne viole ses engagements dans l’exécution du contrat. Et jamais notification n’a été faite à la société ZMC S.A pour dire qu’il y a eu des manquements dans l’exécution de son contrat. Voilà pourquoi, monsieur le président, nous avons porté plainte contre monsieur le ministre Rémy Lamah et la société SOGUIMAP SARL », a dit le DG de ZMC SA, Dr Mamadou Pâté Sow.

La Cour a renvoyé le dossier au 16 janvier prochain pour la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com  

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