Détournement de 55 millions au Fonds national de l’urbanisme et de l’habitat : le comptable, Lamine Sacko, à la barre

Le procès d’Aboubacar Sidiki Douno et Mohamed Lamine Sacko, respectivement anciens directeur général et inspecteur des services financiers et comptables du Fonds national de l’urbanisme et de l’habitat, s’est ouvert ce mercredi 21 décembre 2022, au Tribunal de première instance de Kaloum. Ils sont poursuivis pour détournement de deniers publics portant sur un montant de 55 millions de francs guinéens, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

C’est Mohamed Lamine Sacko, ex inspecteur des services financiers et comptables du Fonds national de l’urbanisme et de l’habitat, qui est passé le premier à la barre. Accusé de surfacturation dans l’achat des cartons de papier rame et des paquets de marqueurs, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Il assure avoir acheté ces matériels et fournitures dans le respect strict du code des marchés publics.

« Ce montant de 55 millions, qui est inscrit dans l’ordonnance de renvoi, était prévu dans le budget de l’exercice 2021 du Fonds national de l’urbanisme et de l’habitat. Il a été utilisé dans l’achat des petits matériels de bureau et de fournitures. Avant le coup d’État du 5 septembre, ledit budget avait été effectué le 2 septembre 2021, précisément. Le code des marchés publics a été respecté. Les articles à savoir : les cartons de papier rame et les paquets de marqueurs ont été commandés et livrés au fonds. Pour l’achat des matériels et fournitures, la loi nous dit de demander au minimum trois factures pro forma aux fournisseurs avant de choisir un fournisseur sur la base du moins-disant.

C’est-à-dire en se basant sur la qualité et le prix de l’objet. Le choix des fournisseurs relève de l’ordonnateur principal des dépenses qu’est le directeur général, qui s’occupe du côté administratif de la procédure, et moi, je m’occupe du paiement en tant que comptable. On choisi le fournisseur qui présente la meilleure offre en termes de qualité et de prix. Tout ce qui a été fait dans la procédure a été validé par le contrôleur financier qui est nommé par le ministre de l’économie et des finances, avant que je ne procède au paiement des fournisseurs par chèque », a expliqué ce jeune homme de 36 ans.

Selon l’accusation, chaque carton de papier rame et chaque paquet de marqueurs acheté a été surfacturé de 200 000 à 300 000 francs. Mais, le prévenu rappelle que la comparaison des prix n’a pas été faite à la même période. Ce qui, selon lui, rend celle-ci peu fiable. « Concernant l’achat des cartons de papier rame et des paquets de marqueurs, moi, je ne suis intervenu que quand les marchandises sont arrivées. Je vérifie le reçu et tous les documents y afférents, avant de procéder au paiement.

Ce n’est pas par unité qu’on avait acheté, c’est par paquet. Et Nous ne gérons pas le prix sur le marché. Il n’y a pas de référentiel du prix chez nous, en Guinée. Le prix peut varier sur le marché à n’importe quel moment. Nous, nous avons acheté ces cartons en 2021, et c’est en 2022 qu’eux, ils sont allés demander au marché pour faire la comparaison. Le fournisseur peut être cher, mais si la qualité est là, c’est lui qu’on choisit. Tout ce que je vous dis est adossé à l’exécution de la dépense publique de la République de Guinée », a dit Mohamed Lamine Sacko.

Finalement, le tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 4 janvier 2023 pour la suite des débats et la comparution d’Aboubacar Sidiki Douno, directeur général du Fonds national de l’urbanisme et de l’habitat au moment des faits.

Malick Diakité pour Guineematin.com 

Tel : 626-66-29-27

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