Dr Diaka Sidibé (MESRSI au CNT : le budget 2023 de la loi de finance initiale (LFI) baisse de 3% par rapport à celui de 2022

Dr Diaka Sidibé, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation

Dr Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation est passée devant les membres du conseil national de Transition (CNT) dans l’après-midi de ce mercredi, 21 décembre 2022. Après avoir décliné les principaux objectifs assignés à son département, Dr Diaka Sidibé a dit compter sur un budget (2023) de Mille Soixante-treize milliards huit cent quatre-vingt-douze millions deux cent neuf mille cinq cent soixante-quinze Francs guinéens (1 073 892 209 575 GNF), « en baisse de 3% par rapport à l’année 2022 », a appris un reporter que Guineematin.com a dépêché au CNT.

En attendant de revenir plus largement sur cette communication, Guineematin.com vous propose, ci-dessous, la répartition des crédits budgétaires de ce Département.

Titre 2 : Dépenses de personnels

Cent quatre-vingt-sept milliards neuf cent soixante-dix-neuf millions soixante-douze mille Francs guinéens (187 979 072 000 GNF), soit une baisse de 8% par rapport à 2022 ;

Titre 3 : Dépenses de biens et services 

Soixante-quatorze milliards cinq cent quarante-trois millions cinq cent cinquante et un mille Francs guinéens (74 543 551 000 GNF), soit une baisse de 5% par rapport à 2022 ;

Titre 4 : Dépenses de transferts :

Six cent soixante et un milliards quatre cent soixante et onze millions sept cent quatre-vingt-six mille cinq cent soixante-quinze Francs guinéens (661 471 786 575 GNF), soit une baisse de 1% par rapport à 2022 ;

Titre 5 : Dépenses d’investissements

Cent quarante-neuf milliards huit cent quatre vingt-dix-sept millions huit cent mille Francs guinéens (149 897 800 000 GNF), soit une baisse de 3% par rapport à 2022.

Dans le cadre de l’atteinte des objectifs du troisième volet du ProDEG, qui vise à réformer l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation pour mieux répondre aux besoins de développement du pays, nous avons retenus cinq (5) axes stratégiques à savoir :

1- le pilotage et la gouvernance ;

2- l’accroissement des capacités d’accueil dans le système universitaire ;

3- l’intégration de l’innovation dans le système d’enseignement supérieur et

de la recherche scientifique ;

4- l’amélioration de l’offre de formation dans les IES ; et

5 – la relance et la revalorisation de la recherche.

Axe 1 – Pilotage et Gouvernance

La problématique relative au pilotage et à la gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique renvoie aux insuffisances constatées sur le plan organisationnel et sur celui des ressources humaines.

L’objectif de cet axe est :

– (i) de poursuivre la révision des textes régissant le système de l’MESRSI, le financement de la formation des formateurs et le renforcement des capacités des acteurs du MESRSI ;

– (ii) d’opérationnaliser l’Inspection dans les IES/IRS/CDI ;

– (iii) de faire des audits dans les IES et IRS ;

– (iv) de réaliser plusieurs études dont le diagnostic des études avancées, l’étude sur les disparités de genre et la situation des personnes handicapées en milieu universitaire, l’état des lieux sur le harcèlement en milieu universitaire ;

– (v) de faire la cartographie complète des interventions des PTF dans le système de l’MESRSI et l’inventaire de la coopération et des partenariats dans les IES/IRS/CDI ;

– (vi) d’initier les contrats de performance avec les institutions et l’évaluation continue des directions du cabinet.

Axe 2 – Accroissement des capacités d’accueil dans le système universitaire

L’accroissement des capacités d’accueil dans le système universitaire, à travers la construction des infrastructures et des équipements, concourt à l’expansion d’une offre de formation publique équitable et le renforcement du rôle de l’enseignement supérieur pour répondre aux besoins du développement socio-économique du pays. Les grands projets concerneront la construction des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) à Dalaba et son équipement ; la réhabilitation et l’extension des quatre (4) universités régionales (Sonfonia, Kankan, Labé et N’Zérékoré).

Ces constructions tiendront compte non seulement de l’augmentation des effectifs dans les Sciences, Techniques, Ingénieries et Mathématiques (STIM)mais aussi des personnes en situation de handicap.

Axe 3 – Intégration de l’innovation dans le système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

L’accès au numérique est désormais incontournable pour l’accès à un enseignement de qualité et à une masse critique de ressources documentaires pour la recherche scientifique et l’innovation. Or, les  universités guinéennes peinent à bénéficier de ces avantages qu’offrent le numérique.

La survenue du COVID-19 nous a largement édifié sur la nécessité de digitaliser nos systèmes d’enseignements. Ainsi, ce programme vise à réduire le gap du sous-secteur de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation afin de rendre les universités guinéennes plus connectées et plus compétitives grâce à la finalisation du projet de la mise en place des 17 Environnements Numériques de Travail (ENT) dans les IES du pays et l’interconnexion de tous les IES au niveau national.

D’autres actions concrètes seront également réalisées telles que :

– (i) le Guichet unique de l’enseignement dédié aux futurs étudiants/enseignants ;

– (ii) la dématérialisation des services financiers tels que le paiement des bourses dont la convention est déjà signée et des services fournis par le ministère ;

– (iii) l’implémentation d’un système électronique de Gestion de documents (archivage) ;

– (iv) l’organisation du Forum de l’Étudiant Guinéen ;

– (v) la poursuite du projet de développement de la plateforme nationale de sécurisation et de traçabilité des diplômes de l’enseignement supérieur.

Axe 4 – Amélioration de l’offre de formation dans les IES

Les insuffisances observées dans les IES du point de vue de la formation seront comblées dans le cadre de ce quatrième axe stratégique. Ainsi, la carte des formations sera revue pour mieux tenir compte des besoins émergents exprimés par les sociétés minières, agroalimentaires, de production industrielle, de l’énergie, du tourisme et de l’hôtellerie, de technologies de l’information et de la communication et les services. Des efforts seront consentis dans le sens d’une meilleure organisation des stages en entreprise, du lien entre la théorie et la pratique en atelier ou en laboratoire, du renforcement du partenariat public et privé.

Axe 5 – Relance et revalorisation de la recherche

La recherche scientifique est un maillon essentiel pour le développement socioéconomique d’un pays. A ce titre, elle permet de répondre non seulement aux problèmes qui se posent à la société, mais aussi de prévoir les changements à venir afin de trouver des moyens d’y faire face. Dans un monde en compétition, les nations les plus puissantes se démarquent par leur capacité de recherche et d’utilisation des fruits de cette recherche. 

Au courant de l’année 2023, le Département compte finaliser le processus d’élaboration de la Politique Nationale de la Recherche et de l’Innovation (PNRI) ; de créer un Fonds dédié à la recherche et à l’innovation ; d’organiser le concours « Ma Thèse en 180 secondes » et la Semaine Nationale de la Recherche et de l’Innovation (SENARI) ; d’appuyer la recherche fondamentale dans les sciences sociales (Sociologie, Économie, Gestion, etc.) ; et de soutenir plusieurs projets de recherche dans les Centres de recherche et les IES.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

Facebook Comments Box