Accueil A LA UNE Dossier Kaporo-rails : Dr Ibrahima Kourouma comparaîtra-t-il le 19 janvier 2023 ?

Dossier Kaporo-rails : Dr Ibrahima Kourouma comparaîtra-t-il le 19 janvier 2023 ?

Ibrahima Kourouma, ex ministre de la ville et de l'aménagement du territoire

Le dossier opposant Ibrahima Kourouma, ancien ministre de la ville et de l’aménagement du territoire, son ancien secrétaire général Mohamed Maama Camara, aux victimes du déguerpissement de Kaporo Rails, peine à démarrer normalement. Les deux cadres du régime Alpha Condé sont poursuivis pour rébellion, destruction d’édifices privés, bris de clôture et enlèvement de bornes, abus d’autorité et de fonction au tribunal de première instance de Dixinn. A l’absence de monsieur Kourouma, détenu à la maison centrale de Conakry pour une affaire de détournement, l’audience du jeudi 22 décembre 2022 a été renvoyée au 19 janvier 2023, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Lors de la première audience dans ce dossier, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn avait avoir mené beaucoup de démarches pour la comparution de Dr Ibrahima Kourouma. Mais, avec le mandat de dépôt de la CRIEF qui l’a amené à la maison centrale, c’était compliqué de le faire comparaître. L’avocat des victimes de Kaporo rails avait dénoncé cette sortie du parquet.

L’audience de ce jeudi devait être consacrée à la comparution des deux prévenus. Selon le ministère public, des mesures sécuritaires doivent être prises pour la comparution de monsieur Kourouma. « Il faut mettre des dispositifs sécuritaires en place. La comparution d’Ibrahima Kourouma est un souci majeur du ministère public. Mais cela ne peut pas se faire si l’ordre public est troublé. Je vous demande monsieur le Président de renvoyer le dossier à 1 mois », a dit Alpha Bacar Cissé, tout en sollicitant de rehausser les frais de consignation à 3 millions de francs guinéens.

Maître Alpha Yaya Dramé, avocat de la partie civile, s’est opposé à tout renvoi du dossier. « Je suis un peu déconcerté et plus ou moins fâché. Je cherche toujours la boussole mais je peine à la trouver. En tout cas, elle ne m’indique pas encore le Nord. Nous avons porté cette affaire devant ce tribunal dans le cadre d’une vertu strictement pédagogique. Mais ce qui me choque, c’est que les motivations qui sont retenues pour que le renvoi soit ordonné alors que la dernière fois le tribunal avait pris la décision de renvoyer ultimement aujourd’hui pour la comparution de monsieur Kourouma et de monsieur Maama Camara ; aujourd’hui, on nous dit, puisse que les victimes sont nombreuses, 1 214, qu’ils n’ont pas eu les moyens suffisants pour préserver l’ordre public. Mais depuis que les victimes ont subi ce qu’elles ont subi en 2019, à aucun moment les gendarmes ne sont intervenus pour les disperser. Ils ne sont jamais réunis pour troubler l’ordre public. Aujourd’hui, c’est seulement le collectif des victimes qui est venu au tribunal. Parce que je leur ai dit que nécessairement, il faut que chacun reste chez lui et que des représentants légitimes des victimes soient au tribunal. Si toutes les victimes devaient être dans cette salle, il n’y aurait aucune salle en Guinée qui pourrait les réunir. Si on nous dit que le tribunal ne veut pas accueillir 1 214 victimes, ce qui veut dire qu’il n’y aura jamais de jugement parce qu’il n’y a aucune salle d’audience en Guinée capable d’accueillir le nombre de victimes », a-t-il désapprouvé, en demandant au tribunal de décerner un mandat de comparution contre l’ancien ministre, Ibrahima Kourouma.

Pour sa part, l’avocat de la défense évoque les raisons qui ont prévalu au report de ce dossier. « Monsieur Kourouma a été placé sous mandat par la chambre d’instruction de la CRIEF. Pour qu’il soit devant le tribunal de Dixinn, il faut prendre des mesures. Parce que non seulement, il a été ministre mais aussi la CRIEF n’accepte pas d’envoyer des personnes détenues à la suite des mandats décernés par elle devant les autres juridictions. C’est ce qui nous empêche jusqu’à date. Vous voyez, il y a tellement de prétendus victimes, s’il y a une grande mobilisation autour de cette affaire, si le procureur ne prend pas des dispositions nécessaires, ça va déborder. Et s’il y a débordement, ça va troubler l’ordre public. Le procureur est là pour maintenir l’ordre public. S’il demande à ce qu’un dispositif soit mis en place, c’est tout à fait normal. Nous sommes pressés et le client même est pressé aussi parce qu’il ne se reproche de rien », explique Maître Mamadi Doumbouya.

Le tribunal a une fois encore renvoyé l’affaire au 19 janvier 2023 pour la comparution des prévenus.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com

Tél. : 00224 621144891

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