Chérif Abdallah, président du GOHA : « je suis revenu en Guinée, parce que je ne me reproche de rien »

Mohamed Chérif Abdallah Haïdara, président du GOHA (groupe organisé des hommes d'affaires)

Après un séjour d’un mois au Sénégal, le président du groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA-International) est rentré en Guinée. Dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, Chérif Mohamed Abdallah Haïdara est revenu sur les difficultés qu’il a rencontrées à la frontière entre la Guinée et le Sénégal lors de son voyage. Il dénonce une situation injuste et assure que cela ne va nullement le décourager dans son combat pour l’essor de l’économie guinéenne.

Le 21 novembre dernier, Chérif Mohamed Abdallah Haïdara a passé un moment difficile à Koundara. Alors qu’il se rendait à Dakar, au Sénégal, le président du GOHA-International a été interpellé et retenu pendant plusieurs heures par des agents de la police postés à la frontière guinéo-sénégalaise. C’est finalement le lendemain matin qu’il a pu traverser et continuer son voyage. De retour en Guinée, il est revenu sur cet épisode sombre dans un entretien avec notre rédaction.

Mohamed Chérif Abdallah Haïdara, président du GOHA (groupe organisé des hommes d’affaires)

 « Je m’étais d’abord déplacé pour aller visiter la tombe de mon papa à Labé, faire des prières et des recueillements, avant de continuer sur Dakar pour une visite privée. Donc, j’ai quitté Labé, je suis arrivé au niveau de Sambaïlo (Koundara), où j’ai rencontré d’énormes difficultés avec la police, qui m’a bloqué là-bas sous prétexte qu’ils sont en train de vérifier une liste pour voir si mon nom ne figure pas dedans. Ils ont pris une trentaine de minutes pour vérifier la liste, ils n’ont pas vu mon nom, donc ils m’ont laissé continuer.

Arrivé au niveau de la corde, là où se trouvent la gendarmerie, la police, les militaires, les douaniers, et la police antidrogue, ceux-ci m’ont très accueilli avec sympathie, parce que ça faisait quelque temps je ne n’étais pas parti là-bas. Tout le monde connaît les efforts qu’on est en train de faire pour la relance économique transfrontalière. Donc, les douaniers savent que je fais partie de ceux qui poussent pour que l’économie soit boostée de part et d’autre, du côté de la Guinée et du côté du Sénégal. Mais, au moment où on sympathisait, je vois encore les mêmes policiers arriver, me demandant de me retourner, qu’ils vont vérifier encore.

Donc, nous sommes restés là-bas de 16h à 19h30, et ensuite, on m’a déplacé vers le commissariat central de Koundara. Mais la presse était déjà alertée, et elle était en train de faire sérieusement son travail, parce qu’on ne peut me mettre dans un coin, faire ce que l’on veut sans que l’opinion nationale et internationale ne soit informée. Donc, après le travail de la presse, le préfet est venu vers 21h30 en disant qu’il a reçu l’ordre de Conakry de me libérer », a raconté l’opérateur économique.

Chérif Abdallah passe la nuit dans un hôtel à Sambaïlo, avant de continuer son chemin le lendemain matin. Arrivé à Dakar dans le cadre d’une visite privée, il en profite pour rencontrer les opérateurs économiques membres de son organisation. « Lorsque les opérateurs économiques ont appris que je suis venu à Dakar, certains se sont mobilisés pour aller me rencontrer. On a fait plusieurs rencontres de sensibilisation, de discussions sur les domaines agricole et industriel. Cela a eu lieu dans plusieurs villes du Sénégal.

Nous avons échangé sur comment se lancer sérieusement dans l’agriculture, parce qu’il ne faut pas rester seulement dans l’informel, il faut essayer de se formaliser et essayer de créer de l’emploi pour les jeunes. Ça, c’est valable pour notre pays, mais aussi pour le Sénégal et pour toute l’Afrique. Il faut appuyer les opérateurs économiques à se lancer dans l’industrie, parce que tant que nous ne sommes pas dans ça, nous serons toujours les clients des pays producteurs, alors que nous aussi, on devrait normalement exporter nos produits vers les autres pays du monde ».

Aujourd’hui, le président du GOHA-International n’a pas oublié ses ennuis à la frontière, mais il dit ne rien craindre. Il dit avoir décidé de rentrer au pays, parce qu’il ne se reproche pas de quelque chose. « Je suis revenu dans mon pays, parce que je ne me reproche absolument de rien. Mais je voudrais dire que ce qu’on m’a fait subir, ce n’est pas normal, ça ne se doit pas. Ça donne une mauvaise image du pays, ça décourage les opérateurs économiques nationaux, ça décourage nos partenaires, et même les investisseurs.

Alors, c’est pourquoi je me suis dit qu’il ne faut pas rester longtemps à l’étranger, il faut revenir pour rassurer non seulement les membres et sympathisants de mon organisation ici et au niveau international, mais aussi rassurer l’ensemble des citoyens guinéens qui nous soutiennent, et même les autorités. Parce que ce n’est pas forcément que toutes les autorités sont informées de cette situation ou sont d’accord avec cette situation.

D’ailleurs, l’ordre est venu de Conakry de me laisser partir en paix (…). Et je rentre avec la volonté de travailler non seulement avec les autorités du pays, mais avec l’ensemble des citoyens du pays. Tous ceux qui cherchent à développer la Guinée, tous ceux qui cherchent à développer l’Afrique, nous sommes et serons avec eux sans démagogie, sans arrière-pensée. Nous travaillons dans la sincérité et dans la légalité », assure Chérif Mohamed Abdallah Haïdara.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82

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