Mission et actions de Tabital Pulaaku : Entretien avec Abdourahmane Bah, vice-président de l’organisation

Président de Tabital Pulaaku Sierra Leone et vice-président de Tabital Pulaaku International, Abdourahmane Razag Bah, séjourne actuellement en Guinée. Il est venu à la tête d’une forte délégation sierra-léonaise pour assister à l’investiture du président de la Coordination nationale des Foulbhé et Haali Poular de Guinée, Elhadj Ousmane Fatako Baldé.

Et à cette occasion, il a accordé un entretien à Guineematin.com pour parler de la mission de Tabital Pulaaku International et des actions qu’elle mène sur le terrain pour atteindre ses objectifs.

Décryptage !

Guineematin.com : Vous avez été élu vice-président de Tabital Pulaaku International lors du congrès qui a eu lieu récemment au Nigeria. Parlez-nous un peu de cette organisation, qui est implantée aujourd’hui dans plusieurs pays africains.

Abdourahmane Razag Bah : D’abord, je tiens à informer tous ceux qui ne savent pas que le nouveau bureau exécutif de Tabital Pulaaku International a été élu le 10 septembre 2022 à Abuja, au Nigeria. C’est un bureau technocrate qui ambitionne de travailler pour toute la communauté peule où qu’elle soit présente à travers le monde. Nous demandons aux uns et aux autres de soutenir et d’accompagner ce nouveau bureau exécutif de Tabital Pulaaku International. Le nouveau président, qui est de nationalité nigériane, est un grand intellectuel et qui a suffisamment de relations. Il me charge de transmettre ses salutations à tous les Guinéens.

Revenant maintenant à la question de savoir ce que c’est que Tabital Pulaaku International, je vous dirai que c’est une organisation panafricaine apolitique, ouverte aux peulhs et aux amis des peulhs, au sein de laquelle on fait la promotion de la culture peule, sans distinction aucune. Tabital Pulaaku International a été créée en 2002 au Mali, dans le but de fédérer les différentes associations des peuls pour la promotion et la sauvegarde de la culture et de la langue peules.

Guineematin.com : Et pour atteindre ces objectifs, vous misez sur l’éducation et sur l’instruction…

Abdoul Rahmane Razag Bah, vice-président de Tabital Pulaaku international

Abdourahmane Razag Bah : Bien sûr. Comme je l’ai dit tantôt, le premier objectif de Tabital Pulaaku International, c’est de promouvoir la douce et belle langue poular, que certains appellent la langue peule, le foulani ou le foulfouldé. Et ce, pour ne pas qu’elle disparaisse. Nous voulons qu’elle soit parlée dans le monde, qu’on écrive des dictionnaires et des livres dans notre langue. Vous avez vu que les Français ont ce qu’on appelle la Francophonie, qui consiste à faire en sorte que la langue française ne disparaisse pas. Les Anglais aussi ont le Commonwealth. Donc, chaque communauté est en train de travailler de manière à ce que sa langue ne disparaisse pas.

Et si nous, nous restons les bras croisés jusqu’à ce que notre langue disparaisse, ce n’est pas bon. L’autre objectif de Tabital Pulaaku International, c’est l’éducation de nos enfants. Nous devons les éduquer et les instruire. Parce que si les jeunes ne sont pas bien formés, ils ne pourront rien faire dans leur vie qui est remarquable. En plus de ça, nous envisageons de faire en sorte que les personnes démunies soient assistées. Nous avons des représentants dans tous les pays membres de Tabital Pulaaku International à qui on a demandé d’aider les jeunes qui ne peuvent rien faire pour eux. Aider les jeunes qui ont étudié à avoir du travail, et aider ceux qui n’ont pas de moyens pour pouvoir étudier.

Par exemple, chez nous, en Sierra Leone, nous mobilisons des fonds pour aider les jeunes admis pour l’université et qui n’ont pas les moyens d’y aller afin qu’ils puissent poursuivre leurs études. Il y a beaucoup d’étudiants qui doivent aller à l’université, mais qui n’ont pas les moyens nécessaires, on les aide à pouvoir continuer leurs études. Tout ça, ce sont des programmes de Tabital Pulaaku International que nous réalisons au bénéfice de la communauté peule, parce que c’est vraiment important. Il y a aussi une autre catégorie d’étudiants qui sont au niveau de la première année, et qui ne peuvent pas continuer en classe supérieure. Nous assistons ceux-là aussi pour leur permettre de terminer leur cycle universitaire. Et nous demandons à ce que la même chose soit faite dans les autres où nous avons des représentants.

Guineematin.com : Vous succédez à une équipe qui s’est beaucoup investie dans l’implantation de Tabital Pulaaku International, quelle sera la principale mission de votre bureau exécutif ?

Abdourahmane Razag Bah : C’est vrai, avant notre arrivée à la tête de Tabital Pulaaku International, Elhadj Amadou Kourou avait occupé la fonction de président de cette organisation internationale pendant 16 ans. Au cours de ses 16 ans de gestion, il a eu à son actif, plusieurs programmes réalisés. C’est notamment l’instauration des quotas à payer par chaque pays membre du Tabital Pulaaku International, qui aident beaucoup aujourd’hui dans le cadre de la réalisation de certaines activités de l’organisation en faveur des populations nécessiteuses. Ensuite, il a élargi l’organisation en y intégrant plusieurs pays qui n’étaient pas membres. Par exemple, en Sierra Leone, c’est lui qui nous a aidés à intégrer Tabital Pulaaku International.

De nos jours, plus de 20 pays paient les cotisations arrêtées par Tabital Pulaaku International. Donc, la mission du bureau exécutif actuel, dont je suis le vice-président, c’est de continuer à élargir le champ d’action, à intégrer les pays qui sont susceptibles d’être membres de Tabital Pulaaku International. Nous devons travailler ardemment pour que les objectifs de Tabital Pulaaku International soient atteints au bénéfice de tous. Je demande également aux différents bureaux exécutifs de Tabital Pulaaku dans nos pays membres de s’organiser et mobiliser des fonds pour aider les populations.

Guineematin.com : Selon vous, qu’est-ce qui peut faciliter l’atteinte des objectifs de Tabital Pulaaku International ?

Abdourahmane Razag Bah : Pour l’amour, l’entente et la collaboration franche et sincère entre les membres du Tabital Pulaaku International, il faut organiser de grands événements qui nous rassemblent, notamment des tournois de football. Si nous ne nous rassemblons pas, nous ne parlons pas entre nous, nous ne pourrons pas nous connaître. Pour cette cérémonie d’inauguration de la Maison du Fouta à Conakry, vous avez vu ici une forte délégation qui est venue de la Sierra Leone. Nous sommes venus, parce que nous avons compris qu’il faut que l’on se réunisse pour se connaitre afin de pouvoir mieux s’organiser. A cette occasion, nous avons connu beaucoup de personnes et vice-versa.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: +224622919225

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