Guinée : 5 milliards GNF distribués à plus 4 mille auteurs par le BGDA

Le bureau guinéen du droit d’auteur (BGDA) a procédé ce vendredi, 30 décembre 2022, à la  remise de la redevance audiovisuelle aux auteurs. Cette cérémonie annuelle organisée dans l’enceinte de ladite direction concerne les décomptes qui sont payés par la Radio Télévision Guinéenne (RTG) et d’autres médias rattachés à elle au compte de l’exercice 2022. Plus de 4 mille auteurs affiliés à la direction sont concernés par l’opération pour un montant total de 5 milliards de nos francs, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Saikou Diallo, directeur général adjoint du bureau guinéen du droit d’auteur explique que cette redevance payée par l’État guinéen à travers le ministère du budget, représente la diffusion des œuvres artistiques à la radio télévision guinéenne (RTG), la RKS et certaines radios rurales dans le cadre de leurs émissions. Il affirme que cette mesure s’étendra sur les médias privés qui diffusent ces œuvres  au même titre que la RTG.

Saïkou Diallo, directeur général adjoint du bureau guinéen du droit d’auteur

« Cette répartition que nous sommes en train de faire a été réalisée par la fourniture du programme de diffusion que la RTG a effectuée dans le cadre de ses émissions mais aussi par l’accompagnement du ministère du budget, notamment dans le payement de cette redevance qui s’élèvent à 5 milliards de nos francs pour 41 516 œuvres déclarées et 4 380 auteurs affiliés, toute catégorie confondue. Cette collecte va s’étendre aux médias privés qui, au même titre que la RTG, diffusent toutes les œuvres de catégorie confondue : les œuvres musicales, littéraires, cinématographiques. La spécialité cette année, c’est que dans le cadre de la littérature, les auteurs des contes et légendes vont être concernés. Parce qu’ils ont des œuvres qui sont diffusées à la RTG qui sont déclarées chez nous pour lesquelles obligation est faite de rétribuer la diffusion de ces œuvres », a-t-il expliqué.

Poursuivant, Saïkou Diallo, rappelle les différents types de collecte de redevances du bureau guinéen du droit d’auteur. Il en a profité pour annoncer les innovations qui entrent en vigueur à partir de janvier 2023. Notamment le prélèvement d’une redevance sur chaque spectacle organisé afin de la rétrocéder à l’auteur qui a fait la prestation.

« Dans le domaine du droit d’auteur, il y a des collectes différentes : il y a des collectes qui sont tirés de l’exploitation des œuvres par le biais des sociétés de téléphonie, il y a les grands droits qui sont payés par la radio télévision guinéenne (RTG). Et, très bientôt, va s’ajouter les redevance qui vont être perçues au titre de la diffusion faite par les médias privés. Mais aussi, il y a des collectes d’exécution publique, notamment les œuvres qui sont diffusées dans les boîtes de nuit, les restaurants, les bars, les hôtels… Toutes ces spécialités font que la répartition est faite en tenant compte des spécificités de l’activité qui est faite. Nous avons fait cette année une innovation, c’est la collecte des redevances auprès des organisateurs de manifestations occasionnelles. Quand vous organisez un spectacle au palais ou à ailleurs, vous sollicitez l’autorisation du bureau guinéen du droit d’auteur qui collecte une redevance et qui la rétrocède à l’auteur qui a fait la prestation. À partir du 1er janvier, aucune exécution sur les places publiques ne vont s’effectuer sans l’autorisation préalable du bureau guinéen des droits d’auteur », a laissé entendre le DGA du BGDA.

Les bénéficiaires quant à eux saluent l’engagement du bureau guinéen du droit d’auteur pour l’acquisition de leur droit. C’est le cas de Sény Malomou, l’une des plus anciennes voies de la musique traditionnelle guinéenne. Elle dit être contente pour toutes les réformes engagées dans le cadre de la préservation du  droit des artistes.

Sény Malomou, artiste chanteuse

« C’est ma première fois de voir un monde ici. Moi, on m’appelle souvent pour venir prendre mon argent, mais venir trouver beaucoup d’artistes ici au BGDA, c’est une première. Même si je n’ai pas de carte, dès que je me présente on me dit Sény Malomou vient prendre ton argent. Ils m’ont toujours grandi. Je suis très contente pour ça. Si toutes ces réformes sont appliquées dans le cadre de nos droits, je vais plus travailler maintenant. Sourire. On a beaucoup travaillé mais on a rien eu. J’ai mes 20 ans de carrière. Depuis la sortie de mon premier album « Tingnalé » en 1998, j’ai commencé à percevoir les redevances ; mais, ce n’était pas suffisant. Un jour même, on m’a donné 600 mille ici j’ai pleuré. Mais, aujourd’hui, ça a augmenté. Sinon, le travail qu’on fait c’est pas ce qu’on gagne », a-t-elle dit.

Abraham Singa, artiste reggeman

Pour sa part, Abraham Singa, artiste reggeman guinéen est à sa première expérience.  Néanmoins, il dit être content de retrouver les siens. « C’est ma première fois de venir récupérer mes droits d’auteur. Ça fait plaisir. Aujourd’hui, j’ai vu beaucoup d’artistes que je ne connaissais pas avant,  que j’écoutais quand j’étais petit. C’est une satisfaction de se retrouver en famille. Depuis la sortie de mon album en 2017, c’est une première pour moi. Donc, j’attends de voir comment ça va se passer », a dit ce titulaire d’un album reggae sur le marché.

Malick Diakité pour Guineematin.com 

Tel : 626-66-29-27

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