Fédération guinéenne de Roller sports : Moussa Fofana dresse le bilan et évoque quelques difficultés (entretien) !

Le Roller sports est une discipline sportive moins connue du grand public en Guinée, caractérisée par l’usage de patins. Durant l’année 2022, le Roller sports s’est hissé au sommet en Égypte lors d’une compétition continentale en remportant deux médailles. L’annonce en a été faite à un reporter de Guineematin.com par Moussa Fofana, le président de la fédération guinéenne de Roller Sports.

Après avoir fait le bilan des activités réalisées par l’instance dirigeante du Roller sports, Moussa Fofana a ensuite parlé des difficultés et des perspectives pour permettre à cette discipline, créée en 2017 en Guinée, de se faire une place dans le monde.

Guineematin.com : quel est le bilan des activités que vous avez réalisées en 2022 ?

Moussa Fofana : la fédération guinéenne de Roller sports n’a pas dormi sur ses oreillers pendant cette année qui s’achève. Parce qu’on avait un vide à combler ; ce vide, c’est quoi ? C’est la formation des athlètes. C’est vrai, au jour d’aujourd’hui, nous avons des enfants talentueux. Mais quel que soit le talent qu’on peut avoir, s’il est écarté de toutes les réglementations liées à la pratique de ce sport, ça veut dire qu’il ne peut rien faire. Donc, on a d’abord estimé qu’il faut les former de manière qu’ils puissent assimiler toutes les règles liées à la pratique de ce sport. Donc, cette formation, on l’a faite en deux étapes. Après cette formation, on s’attendait à être invité pour participer à une compétition sur le plan africain. On était obligé de doter ces athlètes d’équipements de dernière génération. C’est vrai que les gens voient les enfants sur les patins, ils pensent que c’est tout. C’est ce que nous, nous appelons ici des patins amateurs. Il y a des patins professionnels avec lesquels les enfants font des compétitions. Ces patins-là coûtent extrêmement chers. Mais puisse que nous avons décidé de faire fonctionner cette fédération, on se trouve dans l’obligation de faire en sorte que cette fédération puisse faire des résultats. C’est ce qui nous a vraiment amené à acheter 15 patins professionnels. Nos athlètes se sont habitués à ça aujourd’hui. C’est ce qui fait que quand ils sortent pour une compétition, ils ne reviennent pas comme ça les mains vides. Après la dotation des athlètes à ces équipements-là, nous sommes allés à la recherche de notre siège. Et nous en avons trouvé un. Donc, nous n’avons pas pu faire face à la rénovation de notre siège, mais le lieu est acquis. On est en train de le faire petit-à-petit. Les agrégats sont là et les sables aussi sont là. Nous sommes en train de nous battre pour aménager le siège, à la cité de l’école Centre I de Dixinn.

Guneematin.com : l’on apprend que vous avez participé à une compétition en Afrique ?

Moussa Fofana : ça nous a permis de nous rendre en Égypte où nous avons pris part à la compétition sur le plan africain organisé par le Skate Africa, c’est l’instance qui gère cette discipline là sur le plan africain. Chaque année, cette structure organise des championnats dans un pays africain qui le souhaite et qui peut l’accomplir, respecter les clauses du cahier des charges. Cette année, c’est l’Égypte qui a organisé Skate Africa. Nous étions là, et le voyage aller et retour, c’est la fédération qui a tout pris en charge. Personne n’a contribué. Nous avons réussi à avoir deux médailles. Une médaille dans le cadre du Jump. Jumbo, nous avons été 3ème. Et la 2ème médaille, c’était par rapport au Marathon. Là, nous avons décroché la deuxième place.

Guineematin.com : quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pour arriver à ce stade ?

Moussa Fofana : nous avons été surpris de fait que notre département des sports a refusé catégoriquement de nous délivrer un ordre de mission pour que nous puissions participer. Ça, ça nous a dépassés. C’est comme si nous n’étions pas des enfants de Guinée. C’est vrai que nous n’étions pas dans le délai. On respecte le délai lorsqu’on pense à la prise en charge. Nulle part nous, nous avons parlé de la prise en charge. On voulait juste avoir un ordre de mission. C’est une opportunité pour moi de féliciter le Comité olympique guinéen qui nous a permis d’obtenir un ordre de mission et qui nous a permis de voyager pour prendre part à ce grand rendez-vous continental. Une fédération doit avoir une affiliation sur le plan africain et sur le plan international. Si une fédération est dans cette dynamique-là, dans cette règle-là, et que les autorités du pays, le département des Sports refuse de voir ça avec exactitude, ça fait mal. On est frustré. C’est l’occasion pour moi de le dire. Nous avons été piétinés dans combien d’années par le ministre sortant, Bantama Sow, qui a refusé catégoriquement de nous reconnaître membre, bien que nous soyons à jour, qui a réussi à éliminer, à annuler nos activités où nous avions déposés plus de 300 millions de francs guinéens. Il a annulé tout simplement parce qu’il voulait faire plaisir à d’autres. Et c’est les mêmes choses qui continuent avec le nouveau ministre (Béa Diallo). À son arrivée, nous avons pris notre temps d’aller le rencontrer pour lui présenter toute la documentation nécessaire par rapport à notre affiliation sur le plan africain, mais aussi sur le plan international. D’ailleurs, je profite pour dire que si nous n’étions pas importants, la fédération guinéenne de Roller Sports n’était pas importante aux yeux des autorités sur le plan africain et sur le plan mondial, je crois que nous n’allions pas bénéficier de la confiance dont nous avons bénéficiée. Parce qu’au jour d’aujourd’hui, la fédération guinéenne de Roller Sports gère les 15 pays de la CEDEAO, l’Afrique de l’Ouest. Toutes les fédérations de l’Afrique de l’ouest, leur président, c’est Moussa Fofana. Ça, c’est une fierté. Alors, les autorités doivent comprendre cela, savoir que nous ne sommes pas en train de faire de la pagaille. Nous sommes en train de travailler. Cette confiance, ce n’est pas tout le monde qui la mérite. Ce qui fait que nous sommes vice-président de World Skate Africa. Demain ou après-demain, on peut se retrouver sur le plan mondial. Malgré tous ces avantages que nous avons présentés à monsieur le ministre Lansana Béa, jusqu’ici nous sommes en train de souffrir. On nous refuse catégoriquement notre délégation de pouvoir. On a déposé tout ce qu’il faut, mais impossible de l’avoir. Ça, ça fait mal.

Guineematin.com : comment se fait la prise en charge de ces athlètes ?

Moussa Fofana : vous savez, quand on parle d’une Organisation non gouvernementale, c’est une association. Cette association non gouvernementale, selon les statuts et le règlement, il y a cette manière de mobiliser les ressources internes. D’abord, ça commence par la cotisation. Il y a aussi les personnes ressources, il y a aussi les projets bancables que la fédération peut monter et s’adresser à certains partenaires qui puissent l’aider à avoir, pas tout, mais une partie. Mais, nous nous sommes fait l’obligation sur nous-mêmes pour respecter cette cotisation-là. Ce qui nous permet de faire face à nos charges. Pour le moment, nous avons 17 clubs et pas seulement à Conakry. Il y en a à Kindia, Dubréka, Forécariah, Sangarédi et Kamsar. Nous sommes en train de mettre en place des clubs même à Conakry ici.

Guineematin.com : quel message lancez-vous à l’endroit de l’actuel Ministre de la Jeunesse et des Sports ?

Moussa Fofana : à l’endroit de monsieur le Ministre des Sports, Lansana Béa Diallo, c’est d’accepter d’examiner avec beaucoup de respect et sincérité notre document pour que nous puissions entrer dans notre droit. Notre droit qui nous permettra d’avoir la délégation de pouvoir et pour nous permettre aussi d’avoir l’agrément. Que le Ministre des Sports sache que nous ne sommes pas venus d’ailleurs. Nous sommes guinéens. Qu’il comprenne que la fédération n’est pas une question de personne, c’est une question d’activités, une question de documentation. Je l’ai entendu dire qu’il n’accompagnera que les fédérations actives sur le terrain. Et aujourd’hui, personne ne peut dire qu’on n’est pas actif sur le terrain. Une fois encore, j’ai grand espoir que ce sportif prendra toutes les mesures, toutes les dispositions avec l’apport des uns et des autres.

Guineematin.com : quelles sont vos perspectives ?

Moussa Fofana : c’est toujours la formation. Parce que, chaque fois qu’on se rend dans une compétition, on se rend compte qu’il y a un manque. Nous sommes en train de mener des démarches près de Skate Africa, c’est-à-dire la structure qui gère au niveau de l’Afrique et sur le plan international pour que nous puissions avoir des experts pour venir, il ne reste que deux semaines, dans le cadre de la formation de nos athlètes. Après, nous allons vraiment nous battre pour mettre le siège dans un état normal. Parce qu’il faut un siège digne de nom où on va mettre des salles de formation, des ordinateurs… Et la troisième priorité, c’est de préparer le championnat. Cette fois-ci, on ne va pour figurer seulement en deuxième ou troisième place, mais il faut que l’hymne national guinéen résonne.

Entretien réalisé par Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com

Tel : 00224 621144891

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