Un centre de mémorisation du Saint Coran, dénommé Elhadj Alhassane Bah, a été inauguré hier, dimanche 1er janvier 2023, dans le district de Boullèré, relevant de la commune rurale de Doghol Touma, à 65 kilomètres de Pita. Une action réalisée par Mamadou Rajjaye Bah, un fils de la localité, avec un financement de plus de 900 millions de francs guinéens.
La cérémonie a regroupé plusieurs invités de marque venus de Conakry, a constaté l’envoyé spécial de Guineematin.com à Doghol Touma, dans la préfecture de Pita.
Ce centre de mémorisation du Saint Coran, Elhadj Alhassane Bah de Boullèré, comprend des bureaux, des logements pour les maîtres coraniques et les apprenants, des espaces d’apprentissage, entre-autres.
Dans son discours, Mamadou Rajjaye Bah, initiateur du projet, dit avoir donné ce nom pour immortaliser son défunt père, Elhadj Alhassane Bah. « Être quelqu’un qui défend le Coran, qui aide les musulmans, c’est un héritage pour moi. Mon grand-père et mon père, c’était leur travail… L’éducation des enfants en Islam, on peut dire que c’est la seule éducation qui peut tenir quelqu’un pendant toute sa vie sans qu’il ne soit déraciné ; alors, c’est ce qui m’a motivé à construire ce centre dont le financement est allé jusqu’à 963 millions de francs guinéens à peu près. Aujourd’hui, on a inauguré le centre avec des fortes délégations venues de partout. Je suis très content, je remercie le bon Dieu. Réaliser un tel projet, c’est rare de voir nous-mêmes les guinéens construire de pareils centres et c’est aussi rare de voir quelqu’un prendre ses fonds et venir investir dans les villages reculés. Mais, si ton objectif est de faire de telles réalisations et que ce n’est nullement pour chercher de l’argent, c’est bien de le faire là où il y a les pauvres. Mais, si c’est pour chercher de l’argent, il faudra aller construire dans les villes. Venir auprès des pauvres pour les aider. Je remercie le bon Dieu pour cette chance qu’il m’a donnée. Je demande toujours à Dieu de me protéger et de protéger tous les musulmans et de pardonner à mes parents, de me laisser vivre auprès de ma mère », a-t-il laissé entendre.
La réalisation d’un tel projet réjouit les natifs de Doghol Touma et de Boullèré. C’est le cas de Oustaz Mohamed Ramadan Bah, fervent défenseur de l’Islam. « C’est un sentiment de satisfaction, de joie pour les habitants de cette localité de Boullèré en particulier, de Doghol Touma et de Pita, voire de la Guinée en général. La religion musulmane a besoin de ce type de centre pour que les enfants apprennent le Coran et le mémorisent. C’était notre souhait que ce centre voit le jour et ensuite nous voulons que ce genre d’activités se multiplient dans la sous-préfecture de Donghol Touma. Puisque vous savez, la sous-préfecture de Donghol Touma est entièrement musulmane. Nous ne voulons pas que des mosquées seulement, parce-que les mosquées sans les écoles, sans les centres de mémorisation ; oui, c’est bien ; mais, si les centres de mémorisation sont là, vraiment ça renforce la connaissance non seulement des jeunes, mais aussi ça renforce la connaissance des sages », a indiqué Oustaze Ramadan Bah.
Une délégation du Secrétariat général des affaires religieuses a pris part la cérémonie. Prenant la parole, Elhadj Ibrahima Ousmane Bah, secrétaire général adjoint des affaires religieuses, a dit que l’ouverture de ce centre va en droit ligne des missions assignées au Secrétariat qu’il représente.
« Nous sommes très satisfaits, non seulement pour la construction de ce centre, mais aussi des programmes qui vont être élaborés pour la formation de notre jeunesse. Ce qui renforce la mémorisation du Saint Coran et l’apprentissage des sciences de la religion musulmane. La construction des centres de mémorisation et l’organisation des séminaires pour les prédicateurs relèvent des missions du secrétariat général des affaires religieuses. Donc, quand nous assistons aux activités de ce genre, nous ne pouvons que nous en réjouir et demander à Dieu de raffermir nos pas et nous guider sur le droit chemin et rétribuer tous ceux qui, de près et de loin, ont contribué à la réalisation de cette autre œuvre qui va aller dans le sens de l’éducation de notre chère population. Vous savez, nous avons un centre de mémorisation, nous savons que la base de notre religion, c’est le Coran. Celui qui mémorise le Saint Coran, cherche à comprendre le sens de ses versets, va forcément être obligé d’apprendre ce qui est contenu dans le Saint Coran ; et cela va dans notre bonheur à nous tous. Nous remercions les initiateurs », a dit Elhadj Bah.
L’ancien Premier ministre et président du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), Lansana Kouyaté, invité à la cérémonie, a exprimé ses sentiments de voir une telle initiative réalisée en faveur de l’islam.
« Je suis ému parce qu’il s’agit de l’inauguration d’un centre de mémorisation du Saint Coran. Ça a commencé par un séminaire où on a eu à habituer les séminaristes à la mémorisation qui est quelque chose d’inhabituel. Parce que le plus souvent, on inaugure, mais on ne prend pas en compte cela. Donc, je suis heureux d’être ici, ému d’être avec tant de personnalités venues du Secrétariat général des affaires religieuses, les secrétaires généraux régionaux, préfectoraux et sous-préfectoraux et les sages du district de Boullèré. J’ai été invité amicalement par Monsieur Rajjaye Bah et par mon ami Tidiane Koula, je suis venu à travers leur invitation. Nous sommes amis autour de quelque chose, c’est le Coran, c’est l’Islam et c’est ce qui me vaut l’honneur d’être là. Je voudrais remercier tous ceux qui l’ont facilité et tous ceux qui ont apporté un tant soit peu de leurs moyens, de leurs argents, de même leurs réflexions pour que ce centre-là existe… ».
Elhadj Ibrahima Ousmane Bah, secrétaire général adjoint des Affaires religieuses, et Lansana Kouyaté, président du PEDN, ont eu l’honneur de couper à deux le cordon inaugural du centre de mémorisation du Saint Coran Elhadj Alhassane Bah.
Depuis Pita, Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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