Circulation à Conakry : les vendeuses sont revenues devant les murets au marché Enco5

L’installation des murets par le Ministère des Travaux Publics dans les marchés de Conakry a permis de fluidifier la circulation et de minimiser les risques d’accidents. Mais de nos jours, des vendeuses sont revenues sur la chaussée, devant les murets, notamment à Enco5, s’exposant à tous les dangers. Interrogés sur la présence des vendeuses sur la chaussée hier, mercredi 4 janvier 2023, des conducteurs de véhicules ont expliqué leur calvaire, notamment sur le tronçon Cité Enco5-Sangoyah, avec de très nombreux bouchons, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les citoyens de Conakry avaient salué l’installation des murets au niveau de certains marchés de Conakry : Koloma, Concasseur, Taouyah, Lansanayah, Enco5, Sonfonia… Malgré cela, les vendeuses sont revenues aux abords de la chaussée, devant les murets, sous le nez et la barbe de tout le monde. Au marché Enco5, ces femmes sont de retour, étalent leurs produits jusque sur la chaussée avec tous les risques que cela comporte. A cela s’ajoutent les nombreux embouteillages provoqués par cet état de fait.

Les usagers de la route se disent très affectés par cette situation alors que les administrateurs du marché ont préféré donner leur langue au chat.

Adama Condé, Chauffeur de taxi

Adama Condé, Chauffeur de taxi, dit que l’installation de ces marchandes sur la chaussée est un casse-tête pour eux dans l’exercice de leur métier. Il sollicite l’aide des autorités pour résoudre le programme. « Si les autorités nous aidaient à libérer cette voie, ça nous ferait plaisir nous les chauffeurs qui roulons sur l’axe Cité-Sangoyah. Nous souffrons énormément avec ces vendeuses qui sont sur la route. Difficilement nous gagnons de la dépense, c’est embouteillage sur embouteillage, sur ce petit tronçon à cause de ces occupantes qui bloquent complètement la route. Toi chauffeur, tu as peur que ta voiture heurte quelqu’un. Pour éviter les problèmes, tu es obligé de conduire tout doucement, avec prudence. Les citoyens de Conakry ont pris les véhicules pour un jeu et ont fait des routes un terrain de jeu. Quand tu parles, on t’insulte père et mère, ou on te parle mal. Alors que les routes sont conçues pour les engins roulants et les piétons, et non pour les marchands. Ils ont construit ces murets pour que ces vendeurs ou vendeuses restent à l’intérieur du marché. Malheureusement, avec toutes ces mesures prises, elles ont franchi la barrière pour venir s’assoir au beau milieu de la route pour revendre leurs produits. Et l’installation de ces marchands sur la route, nous fatigue beaucoup dans l’exercice de notre métier », a-t-il laissé entendre.

Mohamed Diakité, Chauffeur

De son côté, Mohamed Diakité, chauffeur, condamne les administrateurs du marché qu’il accuse d’indifférence face à cette situation. « Vous savez, je m’interroge, je me demande si nos routes sont construites pour les engins roulants et conducteurs ou pour les marchands ou commerçantes. On ne sait rien de tout ça. Parce que ces femmes vendeuses sont venues s’assoir au beau milieu de la route à Enco5 ici pour revendre leurs articles, sans mesurer les risques qu’elles encourent. Moi, je condamne les responsables du marché qui restent indifférents face à cette situation qui nous fatigue. Chaque 13heures, il n’y a pas de passage ici, c’est tellement difficile pour nous de conduire sur cet axe qu’on n’en parle pas. Comment peut-on gagner de l’argent avec ça ? C’est impossible… ».

A noter que nous avons été à la direction du marché de la Cité Enco5 pour plus d’informations sur l’installation de ces marchandes devant les murets. Nos efforts sont restés vains. Certains responsables, trouvés sur place, ont fait qu’ils ne peuvent rien dire sur le sujet sans l’autorisation de l’administrateur du marché qui n’était pas présent à son bureau. Joint par téléphone, l’administrateur a dit être occupé à autre chose. « Je ne peux pas parler de ça maintenant là, car je suis occupée. Je vous reviens plus tard ».

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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