Dans un communiqué diffusé dans les médias, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a annoncé que le paiement des salaires des enseignants contractuels couplé à leur enregistrement pour l’obtention de leur acte de naissance biologique allait démarrer avant-hier, mardi 3 janvier 2023. Ce processus devait s’étendre dans toutes les préfectures de la Guinée ce jeudi, 05 janvier 2023. Mais, dans la préfecture de Labé, les enseignements concernés par cette situation ont attendu désespérément toute la journée d’aujourd’hui, en vain. Ils ont bronzé sous le soleil sans voir l’ombre des missionnaires pour cette opération. Et, face à cette situation frustrante, ils ont menacé d’arrêter les cours jusqu’au paiement de leur salaire, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Labé.
Très tôt ce jeudi, plusieurs enseignants venus de tous les horizons ont investi les locaux de la préfecture de Labé. Mais, c’est avec déception que ces enseignements ont quitté les lieux.
« Le communiqué du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation nous avait rassuré à plus d’un titre, comme c’était officiel. C’est pourquoi on pensait que c’était du sérieux. Mais, comme vous le constatez, c’est juste une manière d’amuser la galerie ; parce que nous n’avons reçu aucune mission, et aucune information de la part des autorités ne nous a été communiquée. C’est le flou total, nous sommes là sous le chaud soleil. Et, selon les informations reçues dans les couloirs de la préfecture, c’est de la manière dont le communiqué est passé, c’est comme ça ces autorités préfectorales ont reçu cette information. Comme ils ne peuvent pas démentir leur hiérarchie, je pense peut-être que c’est pour cela qu’ils n’ont pas pu nous dire quelque chose. Ils attendent que des instructions leur soient données à partir du plus haut sommet. Mais, j’affirme que nous sommes très navrés, très déçus, car cela ne donne pas une bonne image du pays. Si la majeure partie des enseignants sont là en train de végéter ici sous ce chaud soleil, l’année scolaire de cette année est mal partie. La consigne que nous avons donnée aux enseignants contractuels est simple, il faut rester et attendre ; car, il faut que les autorités puissent honorer leur engagement. Et, il ne faut surtout pas reprendre les cours tant qu’on ne tire pas cette affaire au clair pour qu’on sache sur quelle base nous évoluons », a dit Alpha Mamadou Cellou Diallo, le coordinateur régional des enseignants contractuels de Labé.
Abondant dans le même sens, cette autre enseignante, Mariama Rilouane Diallo, a poussé un cri de cœur.
« Nous sommes là depuis 08 heures. On nous avait demandé de rejoindre nos différentes DSEE qui nous ont remis un document qu’on devait présenter aux missionnaires. Et, nous sommes là à la préfecture, on attend toujours. Mais, fort malheureusement, on n’a vu aucun missionnaire et rien n’est clair. Il y a certaines enseignantes qui sont avec des bébés, on a faim, on a soif et on a besoin de notre salaire. D’autres ont quitté des villages, ils ont payé le transport pour venir. Parmi eux, il y a même des enseignants qui se sont endettés pour trouver leur transport. Nous souhaitons que ce qui a été dit soit fait. Nous implorons le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation de respecter et d’honorer leur promesse. Ce qui reste clair, on est là, on attend. Même si c’est jusqu’à 19 heures, on sera là. Parce qu’on ne peut pas payer le transport et venir ici, passer toute la journée et rentrer sans avoir quelque chose de clair », a-t-elle martelé.
A noter que ces enseignants contractuels venus de toutes les sous-préfectures de Labé, comptent se rendre demain vendredi dans les locaux de la préfecture dans l’espoir d’entrer en possession de leur salaire de trois mois.
De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
