Démolition du restaurant Chérie à la Camayenne : « plus de 60 jeunes filles diplômées travaillaient ici » (victime)

La campagne de démolition de bâtiments et autres infrastructures se poursuit aux quartiers Camayenne et Cameroun, dans la commune de Dixinn. Cette opération, engagée par le CNRD à travers le Patrimoine bâti public, vise à récupérer ces domaines de l’Etat et à les viabiliser. La démolition du restaurant Chérie, au niveau de Cameroun, va mettre au chômage une soixantaine d’employées, a constaté un reporter de Guineematin.com ce vendredi, 6 janvier 2023.

Certaines parties de la Camayenne et Cameroun sont devenues méconnaissables. Depuis le 1er janvier dernier, des bulldozers sont en action, démolissant tout sur leur passage. Tous les bâtiments qui y étaient ont été réduits en débris par les bulldozers. Et les opérations continuent sur le terrain.

Cette opération engagée par le CNRD, et qui vise à récupérer ces domaines de l’Etat pour en faire d’autres usages, ne reste pas sans conséquences. Surtout quand il s’agit de la démolition de certaines structures qui conduisent les gens au chômage.

C’est le cas de la démolition du restaurant Chérie, à Cameroun, démoli ce vendredi sous une haute surveillance de gendarmes et policiers. Les travailleuses et travailleurs de cette boîte étaient fortement mobilisés sur les lieux. Mais subitement, ils ont été chassés par du gaz lacrymogène avant que la machine ne commence son opération.

Aminata Bah, caissière au restaurant Chérie à la Camayenne

Selon Aminata Bah, caissière du restaurant Chérie, cette opération va conduire beaucoup de jeunes au chômage. « Nous sommes tous diplômés. On travaillait ici parce qu’on n’a pas pu obtenir du travail à la fonction publique. Plus de 60 jeunes filles diplômées travaillaient ici, sans compter les hommes. Maintenant, ils viennent détruire là où on travaille. En plus de ça, les agents qui sont sur le terrain nous brutalisent, ils nous menacent. Ils disent que nous n’allons pas assister à la démolition des lieux. Alors que tout ce beau monde va se retrouver sans travail.  Et avec ça, eux ils sont fiers », se désole la jeune dame.

Cet autre citoyen, qui s’est exprimé sous anonymat, et qui réside avec sa famille depuis plus de 10 ans sur les lieux, dit être profondément touché par cette démolition. « Ça fait plus de 10 ans que nous sommes à Camayenne ici. Je suis avec mes parents. On occupait une maison de 6 pièces avec un salon. Aujourd’hui, on se pose la question comment s’en sortir. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de nous venir en aide. On a besoin de l’aide, parce qu’on n’a pas été dédommagé par l’Etat. On parle de dix millions de francs guinéens qu’on a donnés pour dédommager les familles déguerpies. Mais ce n’est pas vrai. C’est faux, on n’a pas reçu les 10 millions GNF. Ce sont les gens qui murmurent ça ; mais, ce n’est pas vrai », a lancé cette autre victime du déguerpissement.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel :620 589 527/664 413 227

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