A l’heure du bilan, les responsables en charge de l’assainissement de la commune de Matoto sont fiers du travail qu’ils ont accompli en 2022. Selon N’Faly Fanta Camara, vice-président de la commission Environnement et développement durable et coordinateur du comité technique d’assainissement de la mairie de Matoto, le bilan de l’année écoulée est hautement satisfaisant. Car, dit-il, son équipe a réussi à débarrasser la commune de toutes les montagnes d’ordures qui l’envahissaient. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
« Comme vous le constatez, aujourd’hui, nous pouvons dire que tous les tas d’ordures que les gens connaissaient à Matoto, nous les avons dégagés. Quand vous prenez au niveau d’Entag, vers la casse, il y avait un grand tas d’ordures là-bas, nous avons fait 200 et quelques voyages pour le dégager. Là quand même, l’agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique (ANASP) avait mis à notre disposition des camions qu’on carburait pour cela. Il y avait aussi un autre tas d’ordures que tout le monde connaissait à Yimbaya Soloprimo parce qu’il avait fait plus de 30 ans là-bas. Nous l’avons complètement éliminé aussi.
Il y avait également un autre tas d’ordures vers Matoto centre, tout près de la gendarmerie « Eco 4″ que nous avons aussi complètement éliminé. Comme vous le savez, pendant la saison des pluies, il y avait souvent des inondations au niveau de Sangoyah, vers la première porte. Mais je vous avoue qu’on a pris des dispositions, nous avons travaillé pendant huit jours pour dégager les ordures, nous avons complètement curé les caniveaux là-bas. Si vous avez remarqué, ces derniers temps, il n’y a plus d’inondations là-bas », s’est-il félicité.
Mais, malgré ces résultats positifs, le vice-président de la commission Environnement et développement durable de la mairie de Matoto, déplore plusieurs difficultés. C’est notamment le fait que la décentralisation ne soit toujours pas effective dans le domaine de l’assainissement. « Les difficultés, il faut reconnaître que jusqu’à présent, la décentralisation n’est pas totalement effective. Ça nous fatigue énormément. Parce que quand vous prenez le code des collectivités révisé, normalement, l’assainissement est une compétence transférée aux communes. Mais nous avons assez de problèmes à ce niveau.
Nous n’avons pas de matériels : c’est seulement la tractopelle que Enabel (agence belge de développement) vient de nous donner et un seul camion que nous avons. Ce qu’on a constaté dans les autres pays, c’est que les communes sont vraiment beaucoup outillées surtout en équipements. Mais ici, il y a un manque d’équipements, mais aussi un manque de moyens. Parce qu’il n’y a pas de subvention, et nos comptes sont gelés. Donc, le peu d’argent qui rentre au niveau des marchés, c’est dans ça qu’on récupère une partie pour pouvoir assainir », a-t-il indiqué, ajoutant que l’objectif est de faire de la commune de Matoto une vitrine de la capitale guinéenne en 2023.
« Les perspectives, comme vous le voyez déjà avec notre partenaire Enabel, le projet « Sanita Villes Propres » nous a donné une tractopelle, il y a aussi un camion. Donc, ce que nous voulons aujourd’hui, c’est d’abord faire de Matoto la vitrine, parce que c’est l’une des portes d’entrée, et d’ailleurs la plus grande porte d’entrée de Conakry, qui est beaucoup pratiquée. Donc, c’est ce que nous voulons aujourd’hui.
Comme vous le savez, on disait avant que Conakry est la perle de l’Afrique de l’Ouest. On veut aujourd’hui que Matoto soit vraiment propre. Mais cela demande l’implication de tout le monde. Donc, nous voulons nous-mêmes dans la mesure du possible, qu’on soit capable avec les ZTT (zones de transit et de tri des ordures) de diminuer de façon considérable la quantité d’ordures qu’on doit envoyer à la décharge », a annoncé N’Faly Fanta Camara.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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