Massivement mobilisés hier, jeudi 05 janvier 2023, devant le bloc administratif préfectoral, les enseignants contractuels de la préfecture de Mamou ont pris un bain de soleil, inutilement. Ils étaient venus répondre à l’appel du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation sur le paiement des salaires, couplé à l’enregistrement pour l’obtention de l’extrait d’acte de naissance biométrique. Malheureusement, il n’en a rien été. Et, pire, aucune information ne leur a été donnée sur cette opération. D’où leur inquiétude, d’autant plus que certains d’entre eux croulent déjà dans les dettes et ce salaire est leur seul moyen de se refaire une santé financière, a appris le correspondant de Guineematin.com à Mamou.
Ces enseignants contractuels qui bronzent devant le bloc administratif préfectoral sont venus des différentes écoles de la préfecture de Mamou. Ils étaient habités par un grand espoir à leur départ, mais la désillusion a été nette à leur arrivée dans ce lieu de rendez-vous où certains ont pointé à 6 heures.
« Nous n’avons aucune nouvelle. Nous étions venus au bureau de notre délégué scolaire de l’enseignement élémentaire pour finaliser les dossiers. Il nous a dit de venir avec nos cahiers de préparation, de notre emploi du temps et la carte d’identité nationale. Nous sommes là depuis pratiquement 7 heures, mais ils n’ont rien dit encore. On se demande même pourquoi nous sommes là. Si je savais, j’allais rester et enseigner à mes enfants. Aujourd’hui nous avons perdu des cours. Et, si pendant l’examen on envoie ça ? Donc, si le gouvernement n’est pas prêt, qu’il nous le dise. Je demande à mes amis enseignants de continuer à enseigner, l’État sait que nous sommes là et nous avons des familles à nourrir, à habiller et soigner », a dit Mathieu Doualamou, enseignant contractuel en service à l’école primaire de Loppet.
Abondant dans le même sens, Mamadou Hady Cissé, enseignant Franco-Arabe, a sollicité l’implication du président de la Transition pour le paiement des salaires des contractuels communautaires.
« Depuis 6 heures moi je suis là. Mais pratiquement nous sommes là sans situation. Nous venons de très loin et sans parent ici. Le préfet nous dit que la commission qui doit nous payer n’a même pas bougé de Conakry. Il nous rassure que nous serons payé mais quand il ne sait pas… Nous sollicitons auprès du président pour notre paiement, voire notre engagement dans la Fonction publique », a-t-il indiqué.
Pour cet autre enseignant, Mohamed Fofana, cette situation est simplement pitoyable.
« Trois (3) mois sans rien en poche. Si on se déplace dans nos zones pour venir ici, c’est dans l’espoir de trouver quelque chose… Je demande aux amis de faire preuve de patience et au gouvernement beaucoup d’efforts. Nous n’avons pas le prix de nos dossiers, nous avons contracté des dettes avant de venir ici et nous sommes là sans situation. C’est vraiment pitoyable », a déploré Mohamed Fofana.
De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com
Tél : 625 69 89 19
