Sermon du vendredi à Conakry : l’imam Elhadj Mansour Fadiga invite au travail consciencieux

Comme à l’accoutumée, Elhadj Mohamed Mansour Fadiga, imam de la mosquée centrale de Nongo, dans la commune de Ratoma, y a dirigé la prière de ce vendredi, 6 janvier 2023. Le sermon du jour a essentiellement tourné autour des bienfaits du travail en Islam pour le croyant.

Interrogé par un reporter de Guineematin.com juste après sur le sens de ce sermon, l’imam a apporté d’importantes précisions sur le travail et ses conséquences pour le fidèle.

Selon le doyen des imams de Guinée, l’Homme doit faire n’importe quel travail non prohibé par l’islam pour subvenir à ses besoins et être utile à sa communauté. « L’Islam nous invite à travailler. L’Islam encourage l’Homme à travailler, à faire tout travail qui n’est pas prohibé par l’Islam. On est appelé à le faire convenablement pour subvenir à ses besoins, aux besoins de ses familles et même à ses voisins. Cela n’est possible que lorsqu’on travaille. Le Prophète Mohamed (PSL) nous a dit : la plus noble nourriture que l’homme se nourrit est le résultat de son travail. Il nous a rappelé dans un autre Hadit que le meilleur travail que l’homme peut faire se trouve dans le commerce et les travaux qu’il fait avec ses deux mains. Il dit encore que si l’un de vous prend une corde, il va en brousse, cherche les fagots de bois pour venir vendre, il vaut mieux que celui qui quémande. Le Prophète Mohamed (PSL) nous a invité comme ça dans beaucoup de versets et de hadits à se lever et travailler. Il dit : travaillez, utilisez vos membres, utilisez votre intelligence. Il ne faut jamais haïr un métier qui est agréé par l’Islam », a dit l’imam Râtib de la mosquée centrale de Nongo.

Elhadj Mansour Fadiga, imam ratib de la mosquée centrale de Nongo

Pour justifier les invocations invitant au travail consciencieux, Elhadj Mansour Fadiga rappelle cette histoire. « Un jour, quelqu’un de brave est venu trouver le Prophète (PSL) pour quémander. Le Prophète l’a regardé longtemps, il a trouvé que ce dernier peut travailler. Il lui a demandé, as-tu quelque chose dans ta maison ? Il a répondu en disant oui, j’ai un gobelet et une autre chose dont j’ai oublié le nom. Le Prophète lui dit, envoies-moi le gobelet. Il l’a amené et le prophète l’a mis en vente dans la mosquée. Il y a un fidèle qui a dit, moi je donne un dirham (monnaie de l’Arabie Saoudite), le Prophète a dit, non c’est petit ça, qui d’autre ? Il y a un autre qui a levé la main pour dire qu’il donne deux dirhams. Donc, le Prophète a vendu le gobelet là et a donné un dirham à l’homme pour qu’il s’achète de la nourriture pour sa famille. L’autre dirham, tu vas acheter une hache, sans manche. Quand il est venu avec, c’est le Prophète (PSL) même qui a pris la hache pour mettre la manche avant de la lui remettre, lui demandant d’aller chercher du bois en brousse. Je ne veux te voir ici qu’après deux semaines, ajoute le Prophète. Après les deux semaines, tu viendras me voir. Après deux semaines, le monsieur est venu lui rendre compte. Il l’a dit, j’ai payé la nourriture pour ma famille, j’ai payé les habits pour ma femme et pour moi-même. Le Prophète Mohamed (PSL) lui a dit, donc ça, c’est mieux pour toi que de te mettre à quémander dans la ville », a expliqué ce membre du Haut conseil islamique de Guinée.

Enfin, Elhadj Mohamed Mansour Fadiga, affirme que le choix de ce thème n’est pas fortuit. C’est pourquoi, le doyen des imams de Guinée interpelle les diplômés sans emploi et les gouvernants. « Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui sont devenues des paresseux ; surtout les sortants des universités, s’ils ne trouvent pas un travail convenable à leurs diplômes, ils restent paresseux dans la ville. Pourtant, l’Islam nous conseille de ne pas se contenter d’un seul travail. C’est pourquoi, le Prophète nous a dit que même si quelqu’un ne gagne pas le travail qu’il souhaiterait faire, qu’il aille chercher les fagots de bois. Ensuite, c’est une façon d’inviter le gouvernement à trouver des moyens d’emploi pour les enfants du pays. Cet hadit nous enseigne que le gouvernement peut inciter les gens à travailler sans qu’ils ne soient à la fonction publique. Mais, il faut que l’État aussi crée de l’emploi pour les citoyens, surtout aux étudiants sortants parce que la fonction publique ne peut absorber tout le monde », a-t-il conclu.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél. : 626-66-29-27

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