Construction de l’échangeur de Bambéto : des vendeurs dénoncent une baisse de la clientèle

Les travaux de construction de l’échangeur de Bambéto, dans la commune de Ratoma, impactent négativement les activités économiques sur place. Les vendeurs d’objets divers ont vu leurs revenus connaitre une baisse significative. Interrogés à ce sujet par un reporter de Guineematin.com, certains d’entre eux ont exprimé leurs difficultés quotidiennes.

Les activités économiques des riverains du chantier de construction de l’échangeur de Bambéto sont fortement impactées depuis le démarrage des travaux. En effet, les 4 artères qui mènent directement devant boutiques et magasins sont aujourd’hui bloquées. Cette situation occasionne une diminution drastique de la clientèle.

Boubacar Baldé, vendeur d’outils électriques à Bambeto

Boubacar Baldé, vendeur de matériels électroniques, a vu son chiffre d’affaires baisser ces derniers temps. « Depuis que les travaux ont commencé ici, il n’y a pas beaucoup d’activités. La circulation est coupée des deux côtés, en rentrant vers Marifala et à la sortie vers le Cimetière. C’est quand il y a beaucoup de bouchons qu’ils libèrent un peu pour que les véhicules passent un peu, et après, ils referment aussi. Par rapport à la baisse des activités, nous souffrons également de la poussière qui se dégage lorsque les gros porteurs apportent le matériel pour le chantier. Voyez-vous la poussière sur ma marchandise, il y en a beaucoup. Nous avons essayé d’attirer l’attention de l’entreprise et ces derniers temps, ils ont commencé à arroser. Ce qui reste maintenant, c’est la baisse des activités, beaucoup de nos clients se sont découragés, ils ne viennent presque pas ici. Il n’y a pas de place pour garer les voitures, les gens partent vers Madina où à Sonfonia. Nos chiffres d’affaires ont beaucoup baissé, je dirais de 30 à 25% avant le début des travaux. Ce n’est pas facile, mais nos clients fidèles nous appellent pour des livraisons dès fois, parfois aussi on peut rester ici toute la journée sans rien avoir, mais on est là, comme on ne nous a pas déloger d’abord, on espère qu’après la construction, les activités vont reprendre si l’entreprise avance vite… ».

Mamadou Djouldé Barry, vendeur de pièces détachées à Bambeto

Même son de cloche chez Mamadou Djouldé Barry, vendeur de pièces détachées. Il nous apprend que certains de ses voisins ont quitté pour trouver d’autres places ailleurs afin d’échapper à la rareté des clients du côté de Bambéto. « La route est barricadée des quatre côtés, ils ne laissent pas les véhicules et les motards passer pourtant, ce sont eux nos clients. Les policiers aussi s’empressent d’arrêter les détenteurs de motos. Tout cela nous fatigue énormément. Il est très compliqué de gagner une place à Conakry, c’est pour cela que nous sommes ici pour le moment. Mais si ça continue, nous allons devoir trouver des plans ailleurs… ».

Mamadou Aliou Diallo, vendeur de pièces détachées à Bambeto

Mamadou Aliou Diallo est rentré du Maroc il y a quelques temps. Depuis un certain moment, il gère un conteneur de vente de pièces détachées pour véhicules. Il préfère garder son mal en patience avant la fin des travaux. « Je vais prendre mon mal en patience et rester ici, ces travaux finiront tôt ou tard. La clientèle venait normalement avant qu’ils ne bloquent l’accès vers nos lieux. Ce n’est pas parce que l’endroit est en chantier que je vais quitter, je préfère patienter ici, car il est difficile de trouver une place à Conakry », s’est-il résolu.

Thierno Ousmane Barry, vendeur de pièces détachées de motos

Thierno Ousmane Barry, autre vendeur de pièces de motos, observe une lenteur des travaux de construction de l’échangeur de Bambéto. Il demande à l’Etat de mettre la pression pour une accélération des travaux. « Malgré la rareté de la clientèle, nous payons les propriétaires des terres à chaque fin du mois, il y en a qui ont même revue à la hausse les frais de location de nos places ; par contre, d’autres à cause de cette situation ont diminué. Il y a beaucoup de lenteur dans les travaux, je demande à l’Etat de mettre la pression pour que l’entreprise accélère encore plus vite ».

En attendant la fin des travaux ou une reprise de la circulation sur ce tronçon en chantier, les vendeurs qui y sont installés tirent le diable par la queue.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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