Inculpé de « participation à un attroupement interdit » et placé sous contrôle judiciaire, Abdourahamane Sano, ancien coordinateur du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution), sera jugé après-demain, lundi 09 janvier 2023, par le tribunal correctionnel de Mafanco. Mais, déjà, son inculpation est vivement critiquée au sein de la classe politique et par certains défenseurs des droits humains. Tous y voient « une entrave à la liberté d’expression et de réunion ».
Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce samedi, 07 janvier 2023, le secrétaire fédéral de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) à Kankan, Antoine Dogbo Guilavogui, a dénoncé une manière pour les autorités de la Transition de « neutraliser » des voix dissonantes.
« Moi je pense que Doumbouya est en train d’oublier son discours du 5 septembre. Ce qui se passe dans ce pays actuellement, c’est purement de la chasse aux sorciers ; et c’est ça le danger. Quand on prône la paix un peu partout et qu’au même moment on est en train de procéder aux arrestations et inculpations arbitraires, je pense que c’est regrettable. Mais, tout le monde s’entendait à ce que Sano soit arrêté un jour, parce qu’ils ont mis main sur Foniké Manguè et d’autres sans raisons valables. Sékou Koundouno, lui, est hors du pays. Comment pouvez-vous croire alors que Sano échapperait à cette machine de neutralisation des défenseurs de droits de l’homme mise en place par le CNRD ? En tout cas, pour moi, c’est une bassesse ; parce qu’on est en train de poursuivre des personnes qui ne devraient pas être poursuivies. Ces actions du CNRD blesse et tue le discours du 5 septembre. Je crois que le CNRD joue désormais à un jeu de tâtonnement qui peut entraîner des graves conséquences pour la bonne marche de la transition et de la démocratie dans notre pays », a martelé Antoine Dogbo Guilavogui.
De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com
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