Dadis Camara fait feu de tout bois : « le Général Toto Camara n’avait pas de sentiments pour moi »

Le procès du massacre du 28 septembre s’est poursuivi ce lundi, 9 janvier 2023. A la barre, le Capitaine Moussa Dadis Camara a fait une annonce sur les relations qu’il entretenait avec feu Général Toto Camara, qui fut ministre de la Sécurité sous la transition de 2008-2009. Selon lui, cet officier de l’armée guinéenne a accepté de travailler avec lui parce que les généraux proches de Lansana Conté avaient déjà perdu le pouvoir et qu’il n’avait aucune option que de collaborer, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En ce 33ème jour du procès massacre du 28 septembre 2009, le Capitaine Moussa Dadis Camara a continué à s’inscrire dans la négation systématique des faits mis à sa charge sur les crimes qui ont coûté la vie à 157 personnes, avec 109 femmes violées, des portés disparus et des milliers de blessés.

Ci-dessous, une partie de la phase questions-réponses entre Maître Kabinet Kourala Keïta, un des avocats de la partie civile, et le Capitaine Moussa Dadis Camara, ancien président du CNDD.

Me Kabinet Kourala Keïta : Vous avez toujours soutenu à la barre ici que le Colonel Moussa Tiégboro et vous, vous ne vous êtes pas vu au matin du 28 septembre 2009. Alors, au regard de la déclaration du Général Toto, qu’est- ce que vous dites ? Parce que ce dernier dit s’être rendu dans votre chambre où il vous a trouvé avec le Colonel Tiégboro et le Commandant Aboubacar Toumba Diakité ? Qu’est-ce que vous répondez ?

Capitaine Moussa Dadis Camara : Je ne voulais pas aller dans ce sens, mais je suis tenu obligé de dire certaines choses. Peut-être que ça ne va pas plaire à ses proches. Parce que je suis obligé de dire certaines vérités. Quand bien même il ne vit plus. Quand bien même, je respecte son âme. Mais vous pensez qu’en toute sincérité le Général Toto avait un sentiment pour moi ? Non ! En ma qualité de Capitaine, la prise du pouvoir, lui, le Général Sékouba et moi, par la grâce de Dieu, les hommes en ont tranché. Moi, je suis aux affaires. C’était malgré lui (Général Toto) d’être avec nous. Parce qu’au départ, il était avec ses collègues Généraux. Finalement, il les avait quittés pour venir nous rejoindre au camp Alpha Yaya dans l’intention, comme il était le chef d’état-major de l’armée de terre… Quand la situation a été faite, j’ai invité tous les généraux et ce jour, ses amis n’étaient pas contents dans la salle par rapport à l’attitude qui s’est passé dans la salle. Bref, si le Général Toto parle comme ça, je me dis que c’est le pouvoir qu’il voulait. Si moi le Capitaine Dadis Camara, je m’empare du pouvoir, vous pensez qu’il était avec moi parce qu’il le voulait ? Non ! Vous pensez qu’il peut dire quelque chose ici qui puisse me dédouaner ? C’est pourquoi je suis très gêné. Parce que quand un homme meurt, il y a certaines choses qu’il ne faut pas dire pour le respect de sa mémoire. Sinon, il y a des termes que je me réserve parce qu’il a de la famille. Ne me poussez pas à dire des choses parce qu’il y a ses enfants et sa famille, c’est dans ce contexte que je suis en train de résumer un peu. Je ne veux pas rentrer dans les détails, il a de la famille…

L’audience a été renvoyée à demain mardi, 10 janvier 2023 pour la suite des débats.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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