Conakry : 6 jeunes, dont des agents, jugés pour vol à main armée, association de malfaiteurs…

Le procès du garde pénitentiaire Alphonse Lamah, du sous-lieutenant Aboubacar Camara et de quatre autres accusés, s’est poursuivi ce lundi, 16 janvier 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn. Ils sont jugés pour vol à main armée, association de malfaiteurs, complicité et recel. Trois d’entre eux étaient à la barre ce lundi devant le juge audiencier Amadou Sy où ils ont nié les faits, a constaté sur place sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les accusés dans cette affaire sont Eugène Camara, Salifou Soumah, Aboubacar Camara, Abdoulaye Soumah, Mouctar Diakité et Alphonse Lamah. Ils sont tous accusés d’avoir effectué des braquages sur des véhicules et des boutiques à l’aide d’armes de guerre courant l’année 2018 au quartier ENTAG, dans la commune de Matoto.

Les accusés qui ont comparu ce lundi sont Ibrahima Soumah, Abdoulaye Soumah et Salifou Soumah. A la barre, ils ont tous nié les faits mis à leur charge.

Le premier à s’expliquer est Ibrahima Soumah, maintenancier de profession. Il a nié les faits, disant n’avoir jamais participé à une opération de braquage où de vol à main armée.  Pour lui, il a été arrêté à cause de son oncle Abdoulaye Soumah avec qui il travaille dans le même studio. « Je travaille avec mon oncle dans son studio. Quand les agents sont venus, ils ont demandé où est mon oncle Abdoulaye Soumah.  Il se trouve qu’il n’était pas sur les lieux. Comme ils n’ont pas trouvé mon oncle, ils m’ont interpellé et conduit dans leur base avant de me déféré à la maison centrale. Je ne reconnais pas les faits. Je n’ai jamais participé à un braquage ou à un quelconque vol à main armée », a-t-il lancé.

Même son de cloche chez Abdoulaye Soumah, se disant ingénieur de sons, oncle du premier. « Quand ils m’ont mis aux arrêts, ils m’ont demandé de leur montrer le coffre-fort. Un coffre-fort qui m’a été confié par un de mes frères, Alpha Touré. Quand Alpha Touré est venu, il m’a demandé de garder le coffre-fort au marché d’ENTAG dans mon studio. Mais, il n’y avait pas de place dans mon studio. C’est ainsi que j’ai pris le coffre-fort pour l’envoyer chez ma sœur madame Fatoumata Youla, qui est notre tutrice. Elle dormait même. Mais, j’ai fait rentrer le coffre-fort dans ma propre chambre. Je ne l’ai pas ouvert et je ne connaissais pas aussi son contenu. Aujourd’hui, Alpha Touré a disparu, je ne sais où il est. Mais moi, je ne connaissais pas que ce coffre-fort provenait d’un vol à main armée. Je portais beaucoup confiance à Alpha Touré, c’est la raison pour laquelle je n’ai même pas demandé la provenance du coffre-fort. Donc, quant Ibrahima Soumah dit que c’est à cause de moi qu’il a été interpellé, il a raison. Il ne connaît rien de cette affaire de coffre-fort », a expliqué Abdoulaye Soumah.

Salifou Soumah, le 3ème à comparaître ce lundi va s’inscrire dans la même logique. « Je suis monté dans une voiture de marque Mercedes qui faisait le clando. Je suis monté à Lambanyi et c’est Eugène Camara qui conduisait le véhicule. Je quittais le quartier Lambanyi pour le quartier Sonfonia. On ne se connaissait pas. C’est le hasard qui a fait que ce jour on s’est retrouvés dans le même véhicule. Je me suis embarqué en tant que passager. Arrivé au niveau de la mosquée de Lambanyi, un bandit a fait sortir son arme. Il a braqué les passagers avec son arme. Ils nous ont demandé d’immobiliser le véhicule et descendre. Ils avaient l’intention de récupérer le véhicule.  Entre temps, mon téléphone est tombé. Quand je me suis courbé pour le ramasser, un bandit m’a tiré un coup au niveau du bras. Quand ils ont fait ça, ils ont pensé que je suis mort. Ils ont pris la fuite. C’est ainsi qu’Eugène Camara nous a conduit dans une clinique où on a reçu les premiers soins. Mais après les soins, un lieutenant est venu à la clinique pour dire qu’il a reçu l’ordre de ne pas nous laisser partir. Que nous sommes des malfrats. C’est dans ce cadre qu’on a été interpellé et conduit à la maison centrale. Parmi tout ce groupe je ne connaissais personne auparavant et je n’ai jamais participé à un braquage à main armée », a-t-il laissé entendre.

Après ces trois dépositions, le tribunal a renvoyé l’affaire au 30 janvier 2023 pour la suite des débats et la comparution de la partie civile.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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