Le ministre de la Justice et des Droit de l’Homme, Alphonse Charles Wight, accompagné d’une forte délégation a bouclé sa visite de travail à Kindia dans la journée d’hier, mardi 17 janvier 2023. Le Garde des Sceaux a eu une rencontre avec les sages, les élus locaux, les administrateurs territoriaux et les forces vives. La lenteur des procédures judiciaires et la non maîtrise des textes juridiques par les citoyens étaient au menu. C’est la maison des jeunes locale qui a servi de cadre à la rencontre dans une ambiance festive, rapporte Guineematin.com à travers ses correspondants dans la préfecture.
Comme on l’annonçait précédemment, Alphonse Charles Wright a entamé une tournée à l’intérieur du pays pour s’enquérir des réalités, notamment le fonctionnement des tribunaux dans le cadre de la refondation de l’Etat. Le ministre de la Justice devait également avoir des rencontres avec toutes les couches sociales.
C’est dans cette dynamique qu’Alphonse Charles Wight a rencontré de nombreuses personnalités et autres couches socioprofessionnelles à Kindia. A la maison des jeunes, le Garde des Sceaux est revenu sur le sens de cette immersion. « Nous sommes ici dans le cadre de la refondation de l’Etat et de la rectification institutionnelle. Comme l’a dit Mr le Président de la transition, chef de l’État, chef suprême des armées, il faut que la justice soit la boussole pour tous les citoyens. Mais il se trouve que très malheureusement, à travers cette tournée, nous nous en rendons compte qu’il y a des difficultés que les citoyens rencontrent au quotidien. Ces difficultés sont dues, d’une part, à la non maîtrise des textes juridiques qui posent assez des difficultés dans leurs rapports au quotidien. La deuxième chose, c’est la lenteur du traitement des dossiers judiciaires. Kindia est un élément important pour nous. C’est pourquoi, vu l’engouement que cela a entraîné, nous avons pris l’engagement de nous retourner pour pouvoir prendre toutes les dispositions pour écouter les citoyens à l’effet de leur permettre de pouvoir exercer leurs droits devant les juridictions. Les procureurs ont écouté les citoyens. C’est ce qui est très réconfortant. Le président du tribunal était là. Ils ont écouté les citoyens. Je crois qu’ils prendront toutes les dispositions à l’effet que les dossiers les concernant soient traités dans un délai raisonnable. Il faut sensibiliser, il faut informer. C’est aussi ça la refondation de l’Etat », a dit le ministre Charles Wight.
Pour sa part Moussa Camara, maire de la Commune rurale de Molota, a dit tout le bien qu’il a tiré de sa rencontre avec Alphonse Charles Wright. « La rencontre d’aujourd’hui a été une école pour nous, car on a appris beaucoup de choses en matière de justice qui donne une nouvelle information et qui nous met dans un autre exercice en matière judiciaire. Toutes les infractions qui ont été expliquées par Mr le ministre existent bien dans nos collectivités. Que ce soit les conflits entre éleveurs et agriculteurs ou conflits domaniaux et inter communautaires dans nos collectivités. Mais on a eu la chance d’être là pour comprendre. Je vous assure qu’au retour dans nos localités respectives, la première des choses sera d’organiser une rencontre avec les citoyens pour en faire la restitution, leur expliquer ce que la justice veut faire dans notre pays. Nous sentons un changement dans les localités respectives dans le domaine de la justice… ».
De son côté, madame Mamaïssata Camara, directrice préfectorale par intérim de la culture du tourisme et de l’artisanat de Kindia, a remercié les autorités pour une nouvelle approche. « Je remercie les autorités de la transition pour l’approche qu’elles sont en train de faire. C’est une approche participative qui permet à tous les citoyens de s’impliquer et de parler réellement des problèmes qui existent dans la ville de Kindia et en Guinée en général. En matière de justice à Kindia, j’ai eu deux soucis ; lorsque les handicapés ont perdu leurs matériels, on a fait des démarches et monté un projet pour la rénovation du bâtiment des handicapés dont l’ambassade de la France a financé. Entre-temps, un particulier est venu dire que c’est pour lui le bâtiment. Donc, on est venu voir la justice. Ce que je peux dire au procureur ou au président du tribunal de première instance qui sont ici, c’est de voir d’abord le bien public, de mettre normalement le bien public aux personnes concernées. Les handicapés de Kindia sont abandonnés à eux-mêmes. Donc, la justice doit jouer son rôle. L’approche que Mr le ministre est en train de faire est très bien parce qu’aujourd’hui, tout le monde dira les problèmes qui les concernent. Et chacun va trouver des solutions à ses problèmes. Enfin, je dirai que pour que l’approche soit beaucoup plus comprise par le citoyen lambda, il faut que les lois soient traduites en langues nationales et vulgarisées à tous les niveaux », a-t-elle suggéré.
Avant la fin de la rencontre, le ministre Charles Wright a invité tous les citoyens qui ont un dossier en souffrance à la justice de se faire enregistrer chez le préfet de Kindia, et qu’une autre rencontre est prévue le 12 février prochain.
De Kindia Amadou Baïlo Batouala Diallo et Mohamed M’Bemba Condé pour Guineematin.com
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