Accueil A LA UNE Faranah : Charles Wright met en garde contre toute immixtion dans les...

Faranah : Charles Wright met en garde contre toute immixtion dans les affaires judiciaires

Après Kindia, le ministre de la Justice et des Droit de l’Homme, Alphonse Charles Wight, accompagné d’une forte délégation, a poursuivi sa visite à l’intérieur du pays. Dans la journée d’hier, mercredi 18 janvier 2023, le Garde des Sceaux était à Faranah. Il a mis l’occasion à profit pour inviter les sages et la notabilité de la capitale du Sankaran à s’abstenir de s’immiscer dans les affaires judiciaires, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Alphonse Charles Wright, ministre de la justice et des droits de l’Homme

Le ministre de la Justice a commencé par planter le décor de cette tournée, en indiquant aux sages que sa visite n’avait rien de politique et qu’il n’était pas en campagne électorale. « Comme le président l’a dit, on ne vient pas pour les campagnes électorales, nous ne sommes pas candidats à l’élection, nous ne sommes pas venus chercher de l’électorat. Nous sommes venus pourquoi ? Il faut que je porte ça à la connaissance du Sotikémo. Le 05 septembre 2021, dans l’histoire de notre pays, bien avant le 05 septembre, il y avait un autre président, comme Dieu l’a dit dans le saint coran, il donne le pouvoir à qui il veut, il le retire à qui il veut. Tout est question de destin dans la vie. Le président Doumbouya a pris ses responsabilités le 05 septembre 2021. Quand il est venu, il dit je ne suis pas venu pour être candidat, je ne suis pas venu pour des élections, pour dire que je veux être tel ou tel. Il dit, je suis venu… pour pouvoir corriger ce qui n’était pas bon, pour renforcer l’unité nationale entre tous les guinéens, pour éviter que le fort écrase le faible, pour éviter que la justice soit au service des politiques ; mais, pour faire en sorte que la population puisse bénéficier des deniers publics », a rappelé Alphonse Charles Wright.

Parlant des cas de détournements présumés de deniers publics, Alphonse Charles Wright justifie la démarche des autorités de traduire en justice ceux qui sont supposés en être responsables. « Au moment où les gens prenaient l’argent en Guinée, je n’étais pas là, mais regardez Faranah. Est-ce que Faranah mérite ce qu’il a aujourd’hui ? Mais comme c’est une question de responsabilité, que le Sotikemo sache que Dieu va lui demander un jour devant la table de Dieu, lui seul dans sa tombe, qu’est-ce qu’il a fait pour Faranah. Dieu lui demandera ça, Dieu lui demandera qu’est-ce qu’il a fait pour Faranah, pour que l’unité soit entre tous les fils et filles de Faranah, Dieu demandera au président qu’est-ce qu’il a fait pour mettre tous les citoyens guinéens : Peuls, Soussous, Malinkés ensemble… Il y a une frange importante de la population, tant que ceux-ci pleurent dans un pays, Sotikemo, vous n’aurez pas la paix à Faranah. Tant que vous ne vous battez pas pour que leurs droits soient respectés Sotikemo, je vous assure Dieu vous punira, parce qu’aujourd’hui, vous êtes la personnalité morale (…) Il faut dire à toutes les autorités coutumières, problèmes de viol, problèmes de drogue, ça y est dans toutes nos concessions ; le Sotikemo le sait. Le président dit qu’il veut une jeunesse de demain. Est-ce que la drogue peut rendre la jeunesse responsable ? Mais quand on prend le drogué, c’est Sotikemo qui dépêche les gens d’ aller dire pardon. Quand quelqu’un détourne un terrain, on dit l’affaire est à la justice, l’intéressé court, vient voir Sotikemo, dit au procureur de venir. Quand le procureur arrive, il lui dit calme-toi, envoie le dossier à mon niveau. Dites au Sotikemo qu’on n’acceptera pas ça ici à Faranah. Avant que le dossier n’arrive à la justice, si la population vous respecte, elle doit d’abord venir vous voir… On doit laisser la justice travailler ».

Dans son périple, Alphonse Charles Wright s’est aussi adressé également aux cadres régionaux, préfectoraux et autres élus maires. « Cette population-là, elle a besoin d’une justice qui l’écoute, elle a besoin d’une justice qui trouve la solution à ses problèmes, pas une justice qui constitue un handicap pour elle. Aux maires et autorités coutumières, c’est d’éviter l’immixtion dans les affaires judiciaires. À tous les cadres du département de la préfecture ou de la région de Faranah, de savoir que désormais, la justice appartient au peuple, ça n’appartient pas à un individu. Les droits de l’homme, dans ses prérogatives, sont non négociables », a-t-il laissé entendre.

En outre, Charles Wright a regretté l’état des établissements pénitentiaires. « Je suis révolté, sidéré. Depuis 1958, personne n’a pensé à la réglementation des établissements pénitentiaires, nonobstant l’existence d’un décret qui détermine l’organisation et le fonctionnement. Les régisseurs qui sont là ne sont même pas formés, il n’y pas de dossier individuel pour chaque détenu. Comme je l’ai dit, ça va être corrigé et si ce n’est pas fait d’ici demain, le régisseur sera poursuivi pour détention arbitraire. Les citoyens qui sont là ce ne sont pas des oubliés de la République. Ils sont en conflit avec la loi mais il est important que leurs droits soient respectés. Je ne viens pas ici pour dénoncer seulement, il faut corriger. Aujourd’hui, c’est le travail qui est en train d’être fait, on ne quittera sans que ce que nous avons constaté ne puisse être corrigé dans l’intérêt du respect des droits des détenus ».

Ce jeudi 19 janvier 2023, Charles Wright va rencontrer les citoyens pour un échange à la maison des jeunes de Faranah. Plusieurs thématiques, comme la lenteur des procédures judiciaires et la non maîtrise des textes juridiques par les citoyens, devraient être au menu.

En attendant, ces propos de Charles Wright font la une de l’actualité et alimentent les débats dans la capitale de Sankaran.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 620 24 15 13/660 27 27 07

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile