Comment rendre propres les milieux scolaires et universitaires ? C’est autour de cette question qu’un panel de sensibilisation a été organisé ce samedi, 21 janvier 2023, au bénéficie des étudiants de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Il a été organisé par l’Association des Jeunes Leaders pour l’Hygiène (AJLH) en collaboration avec l’Association des Jeunes Engagés pour le Développement National (AJEDN). C’est l’amphithéâtre Djibril Tamsir Niane qui a servi de cadre à cette rencontre devant un parterre de cadres venus du Conseil national de la transition (CNT) et de la mairie de Ratoma, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
C’est au tour du thème « Rôle de l’étudiant dans la protection de son environnement » que ce panel s’est tenu. Il a été lancé par le recteur de l’université de Sonfonia, Dr Manga Keïta, qui a passé un bref message de sensibilisation. Après le coup d’envoi, les organisateurs ont expliqué l’objet principal du panel.
Selon Ibrahima 1 Camara, président de l’Association des Jeunes Engagés pour le Développement National (AJEDN), c’est suite à un constat alarmant qu’il a été décidé de réaliser une telle activité. « L’organisation de ce panel vient d’un constat amer qu’on a remarqué au sein de l’université. Parce qu’étant étudiant de cette université, en 2021, lors de la réalisation de notre projet d’assainissement de l’université, après trois jours d’activité, l’on s’est rendu compte que l’activité n’a pas porté fruits. Les mêmes déchets qui étaient enlevés revenaient. Voilà pourquoi on s’est dit que cette fois-ci qu’il faut aller au-delà. C’est-à-dire permettre à ce que l’université soit propre. Voilà pourquoi nous avons commencé par la sensibilisation des étudiants en matière de salubrité de l’université. On a assaini l’université et en fin organisé ce panel », a-t-il expliqué.
Abondant dans le même sens, Ibrahima Fofana, chargé à l’organisation de l’Association des Jeunes Leaders pour l’Hygiène (AJLH), soutient que cette démarche vise à conscientiser les étudiants sur la nécessité de garder propre leur environnement. « Le message qu’on veut véhiculer à travers ce panel, c’est de dire aux étudiants de prendre conscience, d’avoir la volonté de prendre les ordures et de les mettre dans les poubelles. C’est de cultiver un système de civisme dans leurs têtes pour les amener réellement à ne pas salir. Des étudiants ne comprennent pas l’idée d’assainissement, ils se permettent de salir l’université, c’est ce qu’on a jugé mauvais. Du coup, nous avons initié ce projet en menant des séries d’activités, notamment ce panel en sensibilisant les étudiants à ne plus salir les unités », a-t-il laissé entendre.
Du côté des panélistes, Jean Paul Kotembédouno, membre du Conseil National de la Transition et enseignant à l’université de Sonfonia, est revenu sur ce qu’il a véhiculé comme conseils aux étudiants. « Je pense que c’est une activité très intéressante. Le sujet en fait foi. J’ai essayé de jouer le rôle de l’enseignant pour attirer leur attention… Il est d’abord très intéressant de nous entendre sur le statut d’étudiant et que celui-ci pouvait faire l’objet d’extension en multipliant, en cumulant et en doublant de statut. Parce que chaque étudiant à l’université peut être membre d’une ONG. J’ai attiré l’attention sur beaucoup de moyens d’actions qui ne nécessitent pas de ressources, qui ne nécessitent pas de moyens pour l’intervention d’un tiers. Ils peuvent signer des pétitions pour attirer l’attention des autorités gouvernementales, parlementaires sur des réformes éventuelles sur telle ou telle action. Ils peuvent faire des plaidoyers vis-à-vis des autorités universitaires pour davantage nettoyer les espaces publics », a indiqué le conseiller.
Le service communal d’assainissement et de la gestion des déchets de la mairie de Ratoma s’est fait représenter à ce panel par Daniel Béavogui. Il a dit l’apport des autorités communales par rapport à cette initiative. « Nous sommes très ravis de participer à cet événement. Vous conviendrez avec moi que là où il y a plus de 20.000 étudiants, il y a beaucoup plus de productions de déchets et la commune va essayer d’accompagner ces associations. Nous avons apporté ici des tricycles pour enlever ces ordures que les étudiants ont regroupé et les envoyer dans une zone de transit et de tri. Aujourd’hui, nous avons offert 3 poubelles et cette collaboration va continuer parce que quand l’université va s’abonner, les poubelles seront données à l’université, pourquoi pas devant les salles de classe pour faciliter la gestion des ordures » a dit Daniel Béavogui.
Plusieurs étudiants ont dit leur satisfaction d’avoir pris part à ce panel. C’est le cas de Hawa Ouattara, étudiante en Licence 3. « J’ai retenu que quand on parle du rôle de l’étudiant, ce n’est pas seulement en milieu universitaire, mais aussi dans son milieu familial, social et n’importe où il se trouve. Et en tant qu’étudiant, on doit d’abord assainir notre environnement universitaire et familial. Car si on ne prend pas soin de notre environnement, cela peut amener beaucoup de maladies et ça peut jouer beaucoup sur notre capacité à apprendre dans nos différents environnements. J’ai retenu que si nous voulons participer au développement de notre université et notre environnement social, nous devons commencer par une introspection de nous, étudiants, de savoir ce que l’on peut faite pour changer. Parce que le changement, avant de l’imposer aux autres, il faut l’imposer à soi-même. Désormais, le matin quand je me réveille, avant de sortir de la maison, je fais mon lit. Ensuite, de ne pas jeter les ordures n’importe où », a dit Hawa Ouattara.
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
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