Nigéria : 25 millions de personnes exposées à un « risque élevé » d’insécurité alimentaire en 2023

C’est une mauvaise nouvelle pour le Nigéria, le pays le plus peuplé d’Afrique (avec plus de 219 millions d’habitants en 2022). Les inondations de l’an 2022 y ont détruit plus de 676 000 hectares de terres agricoles (selon l’Agence nationale de gestion des urgences) et ont entraîné une baisse considérable des récoltes. Cette situation déplorable -qui augmente les risques d’insécurité alimentaire- est intervenue au moment où 17 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire dans le pays. Et, si rien n’est fait d’ici la période de soudure (entre juin et août prochain), le nombre de personnes menacées par la faim devrait croître considérablement.

Selon les Nations Unis, 25 millions de personnes (dont 6 millions d’enfants de moins de 5 ans) sont exposées à un risque élevé d’insécurité alimentaire en 2023 au Nigéria, si des mesures urgentes ne sont pas prises. Matthias Schmale, Coordinateur résident et humanitaire de l’ONU pour le Nigéria, parle d’une « situation très préoccupante ».

Le Nigéria est le premier producteur mondial de manioc. Son agriculture est très diversifiée. Et, avant la guerre civile (qui a eu lieu du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970), le pays était autosuffisant sur le plan alimentaire. Mais, l’agriculture n’a pas pu suivre le rythme de croissance rapide de la population ; et, le pays dépend maintenant des importations alimentaires. Il dépense plus de 6,7 milliards de dollars par an pour les importations alimentaires. Et, aujourd’hui, plusieurs millions de Nigérians sont exposés à l’insécurité alimentaire.

Ce problème lié à la faim n’est pas simplement dû à la faible production agricole du pays. Certains facteurs (comme la poursuite des conflits, le changement climatique, l’inflation et la hausse des prix des denrées alimentaires) sont aussi à la base de cette tendance alarmante. Mais, l’ONU plaide en faveur de « plus de ressources » de la part du gouvernement Nigérian et de ses partenaires pour « sauver des vies et empêcher une situation potentiellement catastrophique en matière de sécurité alimentaire et de nutrition ».

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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