Obligation de mettre du béton devant les boutiques à Conakry : quelques tenanciers réagissent

Lamine Bah, restaurateur

Lors d’une récente rencontre avec les élus locaux, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation a tapé du point sur la table pour ce qui est de la lutte contre l’insalubrité à Conakry. Mory Condé intimé aux tenanciers de boutiques et magasins en bordure des routes à mettre des dallettes ou béton entre leurs boutiques et la chaussée. Ces tenanciers ont jusqu’au 28 février 2023 pour s’exécuter, faute de quoi, le patron de l’administration guinéenne promet leurs lieux de commerce. Mais, cette décision n’est pas la bienvenue chez les principaux concernés.

Au micro d’un reporter de Guineematin.com ce lundi, 23 janvier 2023, des tenanciers de boutiques et magasins de la capitale guinéenne ont demandé aux autorités de revoir cette décision.

Décryptage !

Ousmane Barry, vendeur de café

Ousmane Barry, vendeur de café : « Dans les conditions normales, c’est l’Etat qui doit le faire. Mais, s’il nous demande de le faire, ceux qui ont les moyens vont le faire et ceux qui n’ont pas les moyens ne sont pas obligés de le faire. Parce qu’ils payent les taxes, c’est dans ça normalement que l’Etat doit enlever pour faire le travail. C’est la raison pour laquelle les gens paient tout ce que l’Etat demande. Si l’Etat ne le fait pas, ce n’est pas un problème. Mais, ils ne doivent pas obliger les gens à faire par la force. Non seulement la date est courte, mais tout le monde n’a pas les moyens de le faire. Quand tu obliges un pauvre à faire ce qu’il n’a pas, c’est vraiment difficile. Donc, l’Etat doit donner au moins deux mois, sinon eux-mêmes ils le font. Parce que c’est leur travail de faire les routes. L’Etat doit prendre sa responsabilité et ne pas obliger les gens de faire les choses dans la précipitation ».

Moustapha Sow, bijoutier

Moustapha Sow, bijoutier : « Moi, je dirais que ce n’est pas mal de demander aux boutiquiers de mettre les dallettes et le béton entre les boutiques et la route. Non seulement ça va rendre la capitale jolie, mais aussi ça y va dans notre intérêt. Mais, le problème c’est où ? Tout le monde n’a pas les moyens de le faire, en plus la date limite est vraiment courte. D’autres gagnent difficilement la dépense, les gens ne sont pas égaux. Donc, moi je dirais à l’Etat de faire un peu de patience en sensibilisation, mais aussi de prolonger la date limite, sinon ça sera impossible. Ce n’est pas le bon moment, la vie est dure, on a beaucoup de choses à faire, on va s’occuper de ça d’abord, après on parlera de route ».

Lamine Bah, restaurateur

Mohamed Lamine Bah, restaurateur : « La décision de Mory Condé, je ne dirais pas que c’est mal, mais il doit chercher à connaître la situation de la jeunesse. Tout le monde n’a pas les moyens de le faire, c’est l’Etat qui doit le faire et nous on accompagne. Moi je compte bien le faire, parce que j’avais fait, mais quand tu fais, eux-même ils viennent enlever. Donc, on attend qu’eux-mêmes le fassent, après on va suivre leur trace ; puisque nous on paie les taxes pour ça. Il faut qu’on se comprenne, si on paie les taxes, eux aussi doivent fournir des efforts pour le reste. On doit s’entraider, sinon ce n’est pas bon ».

Alpha Oumar Keita, bijoutier

Alpha Oumar Keïta, bijoutier : « C’est une bonne chose, je pense. Chacun doit prendre soin de chez lui, ça rendra non seulement la capitale jolie, mais aussi la propriété sera au rendez-vous. Que chacun vérifie chez lui, quand tu vois ton ami jeter des ordures, tu lui dis de ne pas les jeter là, mais de les envoyer à la poubelle. Je suis d’accord, c’est le travail de l’Etat ; mais l’Etat ne peut pas tout faire, ça ne peut pas marcher comme ça. On doit se donner la main pour rendre notre pays propre. L’Etat aussi doit revoir la date, tout le monde n’a pas les moyens, sinon ça va être chaud ».

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tél. : 621937298

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