Des attaques à mains armées sont perpétrées tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, souvent avec des blessés, des morts et de nombreux vols de biens matériels. C’est dans le cadre de la répression de telles infractions que Alhassane Diallo, Alhassane Ouendéno, Nouhou Sow, Bandjougou Diallo et Daouda Diallo ont comparu devant la Cour d’Appel de Conakry ce jeudi, 26 janvier 2023. Accusés d’avoir fait un braquage en juin 2020 à Kindia pour emporter 80 millions GNF, les 5 compagnons d’infortune ont nié les faits mis à leurs charges, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
C’est dans la commune urbaine de Kindia que les faits se sont produits. Les cinq compagnons d’infortune sont accusés d’avoir braqué un boutiquier, Dardaye Diallo, pour emporter la somme de 80 millions GNF. Au tribunal de première instance de Kindia, les 5 accusés avaient écopé de 15 ans de réclusion criminelle. Sur l’action civile, le tribunal avait constaté le remboursement de la somme de 50 millions GNF par les accusés, constituant une partie du montant soustrait.
Appelée à la barre de la Cour d’Appel, la partie civile, Dardaye Diallo, est revenue sur les circonstances dans lesquelles les faits se sont produits. Et dans sa déposition il a dit avoir perdu un montant de 80 millions et plus de 15 téléphones Android. « C’était un dimanche, entre 21 heures et 22 heures, quand Alhassane Ouendéno est venu taper à ma porte, en me demandant s’il y a retrait ? J’ai demandé le retrait de combien, il a répondu qu’il veut le retrait de 10 millions GNF. Quand j’ai dit qu’il y en a, il est sorti de la boutique. Il avait une coiffure rasta sur sa tête, et il portait un jacket. Quand il est sorti de la boutique, ses trois amis (Daouda Diallo, Bandjougou Diallo et Alhassane Diallo) ont fait leur entrée dans ma boutique avec des armes en mains. Ils ont braqué l’arme sur moi. Ils nous ont pris en otage, ma femme et moi. Ils ont dit de sortir l’argent. Alhassane Diallo était cagoulé, mais les deux autres, Daouda Diallo et Bandjougou Diallo, étaient à visage découvert. Alhassane Diallo a fini par enlever sa cagoule. Il y en a un autre qui les attendait dehors, sur une moto. Lui, c’est Nouhou Sow. Une fois dans ma boutique, ils ont coupé le courant. Quand les clients viennent, ils disent à ceux-ci qu’il n’y a pas de retrait. Quand ils ont fini leur mission, ils ont pris leurs motos pour partir. Ils étaient venus sur 3 motos. Quand ils sont partis, c’est ma femme qui est sortie en criant au secours. Mais, ils étaient déjà partis. Dans cette attaque, j’ai perdu 80 millions GNF. Parce que c’est dans ma boutique que je garde mon argent. J’ai également perdu 15 téléphones Android. Ma boutique se situe à côté du commissariat central de Kindia. Mon argent, c’étaient des billets de 20 000 GNF et 10 000 GNGF. C’est à travers un certain Lama que j’ai pu les identifier et les numéros de série de téléphones qui ont été volés. On a commencé à mener des enquêtes. Alhassane Ouendéno, Alhassane Diallo et Nouhou Sow ont été arrêtés à Kindia. Les deux autres, Daouda Diallo et Bandjougou Diallo, ont fui pour venir à Conakry. C’est ici qu’ils ont été arrêtés et envoyés à la police », a-t-il expliqué.
Ensuite, c’est Alhassane Diallo, un des cinq accusés, qui a été appelé à la barre. Dans sa déposition, il a nié les accusations. « Je n’ai jamais été condamné. Je n’ai rien fait et je ne sais pas pourquoi je suis à la barre ici. Le jour qu’on m’a arrêté, c’était sur un lieu de lavage de moto. J’étais parti prendre ma moto au lavage. Quand je suis arrivé, j’ai donné 10 000 GNF à celui qui a lavé ma moto. J’ai voulu partir mais entre-temps, j’ai vu 3 policiers venir vers moi pour m’arrêter. Quand on m’a arrêté, ils ont emprunté une moto taxi pour m’envoyer. Je n’en connaissais pas la raison. Ma moto est restée là-bas. On m’a envoyé à la police pour me poser quelques questions avant de m’envoyer à la justice. Là aussi, j’ai été interrogé. On m’a dit que je suis poursuivi pour vol à main armée ».
Les autres accusés vont abonder dans le même sens. Alhassane Ouendéno, Nouhou Sow, Bandjougou Diallo et Daouda Diallo vont nier les faits mis à sa charge.
Le juge Mohamed Cissé a renvoyé l’affaire au 02 février 2023 pour la suite des débats.
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com