Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’Union boulangers de Guinée, persiste : « quelqu’un qui n’est pas boulanger ne peut pas s’emparer de notre métier »

Les membres des unions régionales et unions nationales des boulangers de Guinée se sont réunis en début de soirée ce samedi, 28 juillet 2023 à Cosa, commune de Ratoma. Au menu de cette rencontre, il y avait le sujet de la mise en place d’une fédération des boulangers de Guinée qui serait décidé unilatéralement par le ministre du Commerce, de l’industrie et des PME. Une idée dont les boulangers ne sont pas du tout favorables et ils l’ont clairement exprimé après la réunion, rapporte Guineematin.com à travers son équipe qui se trouvait sur place.

Les boulangers de Guinée sont vent debout contre la volonté de certains qui ne sont pas du secteur mais qui souhaitent s’accaparer de leur métier. Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’Union nationale professionnelle des boulangers et pâtissiers de Guinée (UNPGBPG), estime d’ailleurs que c’est une trahison qui est en train d’être faite sur le terrain contre sa corporation.

Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’Union nationale professionnelle des boulangers et pâtissiers de Guinée (UNPGBPG)

« Sur le terrain il y a une trahison qui est en train de se faire et l’union nationale des boulangers de Guinée ne peut pas cautionner cela parce qu’elle regroupe les vraies boulangers guinéens qui ont des fours, qui sont des vrais boulangers implantés dans les 33 préfectures et 8 régions de la Guinée. Aujourd’hui certains groupes se nomment boulangers, qui n’ont pas de boulangeries, qui ne sont pas des boulangers, donc ils veulent s’accaparer de notre métier. C’est ce qu’on va dénoncer. Parce que la fédération dont on est en train de parler, nous, on a déjà une fédération, nous avons l’agrément et le procès verbal qui a regroupé les 5 entités (Labhal, Bhantal, COCOPAC, AGB et Union des boulangers), fédérées depuis 2011. Lorsqu’on a agréé cette fédération on est partis vers le Ministère de l’Artisanat, ils nous ont fait comprendre qu’il ne peut pas y avoir deux fédérations dans l’artisanat. Il n’y a qu’une seule fédération qui regroupe des unions, des associations et des coopératives. Donc une seule filière ne peut pas devenir une fédération. C’est formellement interdit donc c’est comme ça qu’on gardé notre agrément. On a repris l’Union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée, on a implanté les unions régionales, les unions préfectorales et les unions sous-préfectorales plus les 5 communes de la capitale. Si aujourd’hui des gens viennent s’emparer de ça pour dire qu’ils vont être fédérés en une seule entité, nous, quelqu’un qui n’est pas boulanger, ne pourra jamais commander les boulangers guinéens. Si quelqu’un se trompent en venant vers les boulangeries, s’il ne sait pas manipuler la pâte, on va le conduire à la maison centrale de Conakry. Quelqu’un qui n’est pas boulanger ne peut pas s’emparer de notre métier », a-t-il martelé. Il a néanmoins invité ses collègues au calme en attendant les retours du ministre de la Culture et de l’Artisanat et leur secrétaire général au sein de la CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) pour savoir quelle sera la suite à donner de ce mouvement de colère.

« On attend notre ministre pour lui dire si on entend parler d’une autre fédération de boulangers ici on va montrer notre colère. Un autre ministère ne peut pas ériger une coopérative de boulanger comme une fédération, on ne pourra jamais l’accepter. Je demande à tous les boulangers guinéens de rester calme et on va attendre les retours de nos responsables pour savoir ce qu’on va faire », a appelé Le président de l’UNPGBPG.

Mamadou Yahya Petel Diallo et Ibrahima Bah pour Guineematin.com 

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