28ème édition du ‘’Fespaco’’ : aucun film guinéen en compétition pour l’Etalon d’Or de Yennenga

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (au Burkina Faso) est le plus grand rendez-vous du cinéma africain. La 28ème édition de cet important événement culturel se tiendra du 25 février au 4 mars 2023. Mais, aucun film guinéen n’est en compétition pour l’Etalon d’Or de Yennenga, la plus prestigieuse récompense à ce grand rendez-vous du septième art.

Cette année, 170 œuvres (réparties en onze catégories) sont en compétition au Fespaco. Mais, seulement quinze longs métrages sont en course pour le grand prix : l’Etalon d’or de Yennenga. Il s’agit des films du Cameroun, de la Tunisie, du Burkina Faso, de l’Egypte, du Nigéria, de la République Dominicaine, du Mozambique, d’Angola, du Kenya, de l’île Maurice, du Maroc, de l’Algérie et du Sénégal.

Malheureusement, aucun film guinéen n’est en lice pour ce prestigieux prix du cinéma africain. Cette triste réalité n’est en fait qu’une simple illustration de la situation laconique dans laquelle se trouve le cinéma guinéen.

Ça ne serait pas exagéré de dire que le cinéma se meurt en Guinée. Depuis la fin de la première république (en 1984, année du décès du président Ahmed Sékou Touré : ndlr), le septième art est le cadet des soucis des autorités guinéennes. Les différents gouvernements qui se sont succédé jusque-là au sommet de l’Etat ne sont pas parvenus à mettre en place une véritable politique de développement du septième art. Au contraire, ils ont regardé s’éteindre, sans sourciller, la culture du cinéma dans la société guinéenne.

Aujourd’hui, le pays est quasiment dépourvu de salle de cinéma. Des grandes villes comme Kindia, Mamou, Kankan, N’zérékoré n’ont aucune salle de projection de film. Même à Conakry, c’est récemment qu’une poignée de salles de cinéma ont ouvert leurs portes. Mais, le public ne s’intéresse quasiment pas à ce qui se passe à l’intérieur de ces salles.

C’est avec beaucoup de désespoir que de belles âmes comme Cheick Fantamady Camara (réalisateur, scénariste et producteur guinéen), auteur du long métrage ‘’il va pleuvoir sur Conakry’’, regardent depuis leurs tombes le cinéma guinéen s’effondrer. Un cinéma pour lequel ils ont tout donné.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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