Bodié (Dalaba) : Néné Sira Diouma échappe de justesse aux incendies de Bouroundi Missidé

Comme annoncé précédemment, l’ONG Assistance Humanitaire d’Urgence a offert des vivres aux sinistrés du village de Bouroundi Missidé, dans la commune rurale de Bôdié, à Dalaba. La remise de 10 sacs de riz et 3 sacs de sucre a eu lieu le weekend dernier. Une vieille femme, Néné Sira Djouma Kanté, qui a échappé de justesse aux flammes, a raconté sa mésaventure au micro de l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la localité.

Des incendies d’origine inconnue ont consumé au moins 19 cases dans le village de Bouroundi Missidé, relevant du district de Maranda, relevant de la sous-préfecture de Bôdié, à Dalaba. Ces incendies n’ont causé aucune perte en vie humaine, mais d’énormes dégâts matériels sont enregistrés. Les récoltes de plusieurs familles ont été consumées par les flammes ainsi que des orangers, des manguiers et autres arbres fruitiers.

Dans un entretien accordé à notre reporter, la malheureuse qui se dit centenaire, devenue aveugle, est revenue sur ce qu’elle a enduré.

Guineematin.com : Bonjour grand-mère, présentez-vous à nos lecteurs ?

Néné Sira Diouma Kanté : Je suis Sira Diouma Kanté, mère de huit enfants dont 4 filles et je suis âgée de 105 ans. Je ne pense pas que quelqu’un soit plus âgé que moi ici, dans ce village, parmi nous les femmes.

Guineematin.com : nous avons appris que vous avez échappé de justesse aux flammes d’origine inconnue qui ont ravagé votre village. Comment cela s’est-il passé ?

Mme Néné Sira Diouma Kanté

Néné Sira Diouma Kanté : j’étais dans ma case, allongée au lit. J’ai entendu mon petit -fils dire ne brûle pas la case de ma grand-mère, ne brûle pas la case de ma grand-mère. Après, j’ai entendu le feu qui consumait la paille. Ainsi, mon fils est venu me soulever au lit et nous sommes tombés deux fois avant de sortir de la case, car le feu était très ardent. C’est Dieu qui m’a sauvée. Sinon, je serai complètement calcinée avec ma case parce que je ne vois même pas. Mais, Dieu est grand. J’ai tout perdu : mes habits, mes nourritures, tout. Actuellement, je passe la nuit chez les voisins ici.

Guineematin.com : vous avez actuellement 105 ans est ce que c’est une première dans ce village ?

Néné Sira Diouma Kanté : depuis ma naissance, nous n’avons pas enregistré ce genre d’incendie. C’est une première. Je demande aux populations de ce village de penser à Dieu et de multiplier les sacrifices. Ce village était beau, les populations pratiquent l’agriculture et l’élevage. Quand j’étais jeune fille, les arbres fruitiers étaient à la portée de tout le monde.

Guineematin.com : selon vous, quelle est la cause de cet incendie ?

Néné Sira Diouma Kanté : avant tout, c’est la volonté divine. Nous croyons en Dieu. Tout ce qui arrive à un musulman, il doit se remettre à Dieu. Mais d’autre part, les gens doivent revenir vers Dieu, se repentir et prier beaucoup Dieu. L’Afrique a ses valeurs, nous devons les respecter.

Guineematin.com : quel appel avez-vous à lancer aux autorités guinéennes ?

Néné Sira Diouma Kanté : je demande aux personnes de bonne volonté de nous venir en aide. Nous sommes actuellement dans le besoin total. Je demande à mon fils, le président Colonel Mamadi Doumbouya, de m’aider à trouver un toit en tôle. Je suis frappée par la vieillesse, mes enfants n’ont pas les moyens. Je suis aveugle depuis des années. Ma case est partie en fumée. Seul Dieu m’a sauvée. Je suis dans une maison dans laquelle mon voisin m’a hébergée. Je sollicite auprès des personnes de bonne volonté de me soutenir et de soutenir le village.

Guineematin.com : avez-vous un dernier mot ?

Néné Sira Diouma Kanté : je demande aux guinéens de s’unir, de vivre ensemble. La haine et la division n’arrangent rien. Seule la fraternité peut nous aider à aller de l’avant. Unissons-nous, aimons-nous pour le bonheur de notre pays.

Propos recueillis à Bouroundi par Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tél : 625 69 89 19/657 34 39 39

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