Affaire Kassory Fofana devant la Cour suprême : une nouvelle date fixée pour le délibéré

Ibrahima Kassory Fofana, ex Premier ministre

Ibrahima Kassory Fofana doit attendre un mois encore pour savoir s’il va sortir de prison ou non. La Cour suprême a annoncé qu’elle rendra sa décision dans l’affaire concernant l’ancien Premier ministre guinéen le 28 février prochain, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Après une longue bataille judiciaire, les avocats de Kassory Fofana avaient obtenu une bonne nouvelle pour le dernier Premier ministre du président Alpha Condé. La chambre spéciale de contrôle de l’instruction de la CRIEF avait ordonné la mise en liberté sous caution de l’ancien chef du gouvernement guinéen, poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, corruption d’agents publics et enrichissement illicite. Mais le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières a aussitôt attaqué cette décision devant la Cour suprême.

L’affaire a été débattue et mise en délibéré, mais il y a eu entretemps une recomposition de la plus haute institution judiciaire du pays. Et les nouveaux responsables de la Cour suprême ont décidé de rabattre le délibéré et de rouvrir les débats. Ces débats devaient justement avoir lieu ce mardi, 31 janvier 2023, mais les parties concernées ont unanimement sollicité que les débats ne soient pas repris. Une demande acceptée par la chambre pénale de la Cour suprême, qui a décidé alors de mettre encore l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 28 février prochain. Une décision pas du goût des avocats de la défense, qui ne s’attendaient pas à un report d’un mois.

« En toute sincérité, je n’ai plus de latin. On est venus pour prendre notre délibéré de liberté, mais c’est renvoyé à un mois encore dans un État de droit ou qui aspire à être un État de droit. On n’a plus de force morale, mais la lutte continue, parce que la vérité va triompher. Dr Kassory Fofana ne se reproche de rien. On ne peut le priver par fantaisie de sa liberté. Nous prenons le peuple à témoin et nous attendons le délibéré le 28 février prochain. En tout cas, la Cour suprême est obligée de vider le dossier conformément à la loi. Il n’y pas d’acte, il est privé de sa liberté par séquestration », a réagi Me Sidiki Bérété, membre du collectif des avocats de Kassory Fofana.

De son côté, Me Amadou Babaein Camara, avocat de la partie civile, soutient que les arguments de la défense ne tiennent pas la route. Pour lui, les faits reprochés à Ibrahima Kassory Fofana justifient bien sa détention préventive. « Si la défense estime qu’il n’y a aucun acte qui justifie la détention de Dr Kassory, ce sont des allégations qui ne tiennent pas la route, parce qu’il y a les faits pour lesquelles il est poursuivi. Et, pour le détournement de deniers publics par exemple, après les quatre mois renouvelés une fois, on peut encore renouveler le mandat pour une autre période de quatre mois, ça fait 12 mois.

Donc moi, je trouve que cet argument ne tient pas la route puisqu’il s’agit entre autres de détournement de deniers publics. Mais la défense ne peut que dire que ce qu’elle dit. C’est une façon de se défendre. Sinon le dossier n’a pas traîné. Il y a eu un décret mettant un magistrat de la Cour à la retraite et qui a amené la Cour à une nouvelle recomposition. Et quand cela est fait, on demande aux parties de reprendre les débats. Mais si elles (les parties) veulent, elles peuvent demander à la Cour de remettre l’affaire en délibéré puisqu’elle a été déjà débattue et mise en délibéré, et c’est ce qui a été fait », a-t-il indiqué.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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