Les agriculteurs de Mandiana se plaignent : « nous avons des plantes qui meurent et des fruits qui pourrissent »

Zone minière par excellence, la préfecture de Mandiana est aussi propice à l’agriculture. Et, ces dernières années, de nombreux exploitants artisanaux de l’or de la localité ont été séduits par les merveilles du secteur agricole. Ils ont investi beaucoup d’argent dans des plantations d’anacardes et autres plants fruitiers. Le rendement est spectaculaire chez certains, mais d’autres baignent encore dans des difficultés à cause de leur méconnaissance des techniques agricoles et du manque d’expérience dans l’entretien des plantes. C’est notamment le cas dans la sous-préfecture de Niantanina où certains agriculteurs observent impuissamment leurs plantes s’assécher et leurs productions se détériorer, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Mandiana.

Venu à l’agriculture depuis un peu plus de 5 ans et aujourd’hui propriétaire de grandes plantations d’orangers et d’anacardiers à Gbonko (un district de la commune rurale de Niantanina), Madou Diakité assure que les agriculteurs de Mandiana ne vivent que leurs propres efforts. Il déplore le manque d’assistance de l’Etat face aux nombreuses difficultés qui assaillent les agriculteurs dans cette préfecture.

Madou Diakité

« Nous nous sommes là depuis plus de 5 ans. Mais, si ce n’est pas de notre propre effort pour protéger et développer nos activités de plantation, personne d’autre, ni le gouvernement ni ses partenaires, ne nous vient à notre secours. Et, pourtant, nous avons des plantes qui meurent et des fruits qui pourrissent sans aucun remède. Nous lançons un SOS pour avoir les produits phytosanitaires, même si on doit payer, pour sauver nos plantes », dit Madou Diallo.

Pour cet autre agriculteur, Adama Diakité, c’est Dieu seul qui sauve les agriculteurs de Mandiana.

Adama Diakité

« On a vraiment la volonté de travailler, mais c’est Dieu seul qui nous aide ici. Ni le gouvernement ni ses partenaires ne nous rendent visite, à plus forte raison nous aider. Moi j’ai des hectares d’orangers, des hectares d’anacardiers. Mais, on perd beaucoup. Les oranges ne font que pourrir ; et, on a des noix d’acajous, depuis l’année passé jusqu’à présent, on n’arrive pas à les liquider sur le marché », a déploré Adama Diakité.

Abondant dans le même sens, le maire de la commune rurale de Niantanina et grand planteur d’anacardier, Drissa Diakité, a plaidé pour un ravitaillement des agriculteurs en intrants phytosanitaires. Cet élu local a aussi fait savoir qu’il a déjà pris des décisions fermes pour la protection des cours d’eau à Niantanina.

Drissa Diakité, maire de la commune rurale de Niantanina

« Je suis le maire de Niantanina, mais comme Gbonko est mon village, c’est pourquoi j’ai fait plus de 10 hectares  d’anacardiers là-bas. Mais, nous avons des difficultés pour des conseils, mais aussi des produits qui peuvent nous aider à protéger nos plantes. J’ai déjà pris une décision radicale pour la protection de l’environnement. J’ai dit à qui veut l’entendre, les alentours jusqu’à 500 mètres des cours d’eau sont hors de toutes exploitations sauvages. Même les planteurs ne sont pas autorités, à plus forte raison les orpailleurs. Parce que les jardiniers tirent de l’eau de là-bas pour arroger leurs jardins », a-t-il indiqué.

De Mandiana, Mamady Konoma Keïta pour Guineematin.com

Tél. : 625 81 03 26

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