Surpeuplement de la maison centrale de Labé : « les détenus ne mangent pas à leur faim et ils sont exposés à des problèmes de santé publique »

Les détenus de la maison centrale de Labé vivent dans des conditions difficiles. Ils sont entassés jusqu’à 60 par calle dans cette prison vétuste. Pire, ils sont mal nourris et sont exposés à des problèmes de santé publique.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mercredi, 1er février 2023, le procureur de la république près le tribunal de première instance de Labé, Abdoulaye Israël Kpogomou, a déploré cette situation et a souhaité la construction d’une nouvelle maison centrale à Labé.

Abdoulaye Israël Kpogomou, procureur général près le tribunal de première instance de Labé

« En ce qui concerne la maison centrale, je m’y rends très régulièrement, le département doit prendre les mesures qu’il faut pour construire de nouvelles infrastructures, car le bâtiment qui abrite aujourd’hui la maison centrale de Labé est frappé de vétusté. Quand vous inspectez les cales, vous vous rendez compte que pour une cale qui est prévue pour 15 ou 20 personnes, il y a plus de 50 à 60 personnes. Ce qui n’est pas normal. Il y a également des problèmes d’aération, et cela peut engendrer des problèmes de santé publique. Ce surpeuplement est dû au fait qu’il n’y a qu’à Lélouma où il y a une maison d’arrêt. Et, cette maison d’arrêt aussi n’est pas adaptée. Il faut préciser qu’à ce jour il y a 4 juridictions voire même 05 dont les personnes en conflit avec la loi sont acheminés et détenus à la maison centrale de Labé. Ce qui n’est pas normal. Aujourd’hui nous avons même des détenus en provenance de Pita (dans la région administrative de Mamou : ndlr), de Tougué, de Koubia et de Mali (dans la région administrative de Labé ndlr). Et, le budget prévu pour nourrir et entretenir les détenus au compte de Labé, c’est le même budget qui couvre la restauration de tous les autres détenus en provenance des préfectures dont je viens de citer. Le budget n’a pas varié. Et, cela joue non seulement sur la quantité, mais aussi sur la qualité des repas que les détenus ont droit d’avoir. Les détenus se sont plaints auprès de moi tout récemment lorsque je me suis rendu dans cette maison carcérale. C’est pourquoi j’ai pris contact avec le prestataire qui a bénéficié du contrat de restauration des détenus de la maison centrale de Labé, il m’a avoué que cela fait près de six mois, il n’a pas été payé par l’Etat. Il utilise ses propres moyens, parfois il s’endette, pour payer des provisions. C’est pourquoi, pour un détenu qui devait consommer un repas de 1000 grammes, on est obligé de lui donner 800 ou 700 grammes. Il y a aussi la question des logements du personnel de l’administration pénitentiaire. C’est pour dire que l’Etat doit prendre des mesures afin de poser des jalons relativement à cela », a indiqué Abdoulaye Israël Kpogomou.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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