Affaire de viol à l’orphelinat Hakuna MATATA au tribunal : « les enfants-là sont en dépravation, ils découchent, ils ne sont pas encadrés… »

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, l’audience dans l’affaire Hakuna MATATA a repris au tribunal de première instance de Mafanco s’est poursuivie dans l’après-midi de ce mardi, après une petite suspension. Poursuivi pour « viol et harcèlement », Nero Lancinet Camara s’est prêté aux questions du procureur et de ses avocats après celles du tribunal, mais aussi du conseil de la partie civile. C’est donc dans cette phase qu’il a révélé que non seulement les enfants de l’orphelinat couchaient ensemble, mais que les filles sortaient avec certains éducateurs. Après son interrogatoire, le tribunal a renvoyé l’affaire au 21 février pour la comparution de Laurence Rouyer et autres, a constaté un journaliste que Guineematin.com a dépêché au tribunal.

L’audience de ce mardi, 07 février 2023, a été marquée par la tension entre Me Modibo Camara (avocat des victimes), l’accusé, Nero Lancinet Camara, et ses avocats durant le temps qu’il a fait pour poser ses questions. Ce qui a poussé le tribunal à plusieurs reprises de menacer de renvoyer l’affaire à une date ultérieure.

La situation s’est apaisée lorsque le procureur, Kanfory Ibrahima Camara, a commencé à poser ses questions. Il a d’ailleurs débuté par demander aux différentes parties de « dépassionner les débats pour permettre le bon déroulement du procès », a-t-il sollicité. Alors poursuivant, une des ses questions a porté sur ce qui se passait à l’orphelinat. Et c’est à ce niveau que Nero Lancinet Camara a expliqué que son ex-épouse, Laurence Rouyer, promettait aux parents que les enfants inscrits à l’orphelinat iraient en France. Par ailleurs, il a révélé que : « les enfants couchaient là-bas ensemble, j’en ai parlé à Laurence, elle a dit que cela se passait comme ça dans tous les orphelinats », avant d’ajouter que certaines filles qui l’accusent sortaient avec des éducateurs de l’orphelinat Hakuna MATATA.

Des révélations qui ont réconforté la position de ses avocats qui crient au complot dans cette affaire.

Me Sidiki Bérété, avocat de la défense

« Ce qui est curieux, comment Mme peut porter plainte contre son mari, alors que celui-ci est sous mandat de dépôt et provoquer une requête aux fins de divorce ? Il fallait demander le divorce tout simplement. Aucun enfant n’a porté plainte, ni parent d’enfant. C’est (Aboubacar) Philippe qui est amant de Mme qui porte plainte en lieu et place des enfants. Curieusement, les certificats médicaux (réalisés sur les enfants) sont établis à la même date, le 1er avril 2022 […]. On va d’abord fermer l’orphelinat, c’est un centre de traite de personnes, Mme n’a aucune qualité. Ces enfants-là sont en dépravation, ils découchent, ils ne sont pas encadrés, ce qui est inadmissible. Le ministère public doit se lever pour fermer ce centre », a dit Me Sidiki Bérété au sortir de la salle d’audience, assurant que Nero sera blanchi à l’issue du procès.

Pour sa part, Me Modibo Camara, avocat des parties civiles, a promis d’apporter toutes les preuves pour prouver la culpabilité de l’accusé.

Me Modibo Camara, avocat des victimes

« Nous sommes devant une juridiction qui appréciera les éléments qui lui sont soumis. Mon rôle consistera à démontrer sur la base des éléments dont je dispose que M. Camara n’est ni plus ni moins qu’une personne qui a causé du tort à des mineurs dont il avait la responsabilité de protéger. Je m’évertuerai à démontrer également que M. Camara n’est ni plus ni moins qu’un imposteur au vrai sens du terme qui a usé de l’affection, de l’amour qui lui a été témoigné par son épouse en l’associant à cette aventure humanitaire, mais malheureusement qui n’a fait que profiter de la bonne dame et à se livrer à tes actes qui portent atteinte aux valeurs fondamentales de la société », a-t-il répliqué.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

Facebook Comments Box