Détournement présumé de près de 40 milliards à l’OGP : Paul Moussa Diawara et Inza Bayo poursuivis à la CRIEF

Paul Moussa Diawara, poursuivi pour le détournement d'environ 40 milliards à l'OGP

Paul Moussa Diawara, ancien Directeur général de l’Office guinéen de publicité (OGP) et Inza Bayo, ancien comptable de l’OGP, sont jugés depuis quelques jours à la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Appelé à la barre ce mardi, 7 février 2023, Paul Moussa Diawara est poursuivi pour le détournement de fonds publics d’environ 40 milliards de francs guinéens, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché à la CRIEF.

Selon l’accusation, Paul Moussa Diawara a détourné 39 milliards 679 millions 25 mille 698 francs guinéens à l’Office Guinéen de Publicité (OGP), dont il était le Directeur Général. Et, pour sa part, Inza Bayo, qui était le comptable de cette structure, il est accusé de complicité dans cette affaire.

Dans sa décision en date du 15 février 2019, le tribunal de première instance de Kaloum avait déclaré les deux anciens cadres de l’OGP coupables des faits. Pour la répression, ils avaient été condamnés chacun à 5 ans d’emprisonnement et au paiement de 50 millions GNF d’amende. Ils avaient été solidairement condamnés au paiement d’une somme de 39 milliards 779 millions 25 millions 698 francs guinéens, à titre principal, et d’une somme de plus de 9 milliards 979 millions de francs guinéens à titre de dommage et intérêts.

Contre cette décision, les prévenus ont fait appel devant la CRIEF dans l’espoir d’obtenir gain de cause devant cette nouvelle juridiction.

Le dossier avait été enrôlé depuis le 22 novembre 2022 pour être jugé. Mais après plusieurs renvois, les débats au fond ont finalement commencé aujourd’hui devant le président Noël Kolomou.

Dans sa déposition, Paul Moussa Diawara a d’abord dit à la Cour les raisons de sa présence devant avant d’entrer les explications. Avant de répondre aux questions de la Cour et des parties, il a rejeté les infractions articulées à son encontre. « Je suis devant votre Cour monsieur le président parce qu’on m’a accusé d’avoir détourné des deniers publics. Mais, je ne reconnais pas les faits de détournement de deniers publics qui me sont reprochés. C’est nous qui avons interjeté appel. Nous avons interjeté appel parce que le rapport sur lequel l’accusation est fondée, nous le contestons. Il n’est pas légal. Ceux qui ont fait le rapport n’avaient pas la qualité pour aller faire l’inspection à l’OGP. Je ne reconnais pas les faits parce l’inspection et le rapport qui sont faits le sont en violation de l’article 499 du code de procédure pénale et la loi 056 portant gouvernance financière des sociétés et établissements publics en République de Guinée. Donc moi, je n’ai pas détourné des deniers publics parce je ne manipule pas des deniers publics. Quand je suis arrivé à l’OGP, j’ai trouvé 50 millions de francs guinéens dans la caisse. J’ai été nommé au poste de Directeur général de l’OGP le 14 avril 2014 et j’ai pris fonctions le 18 du même mois. C’est moi qui ai sorti l’Office guinéen de la publicité de l’ornière. C’est une société anonyme qui était complètement oubliée. Elle n’avait pas de subvention, pas d’allocations, pas de budget. Il a fallu que je reprenne les choses à bras le corps. J’ai travaillé dur du lundi à dimanche. J’ai failli perdre mes membres à Dakar dans le cadre des activités de cette société », a dit Paul Moussa Diawara.

Le ministère public, représenté à cette audience par le Procureur spécial Aly Touré, a fait lecture de l’article 764 du code pénal qui définit entre autres ce que sont les deniers publics. Un article qui apporte des réponses claires aux déclarations du prévenu Pau Moussa Diawara selon lesquelles il ne manipule pas les deniers publics qu’il ne peut pas les détourner.

Après les questions de la partie civile, représentée par l’avocat judiciaire de l’Etat, et celles du ministère public, les avocats de la défense ont sollicité un renvoi à l’effet de bien s’armer pour défendre les intérêts de leurs clients.

La Cour renvoie l’affaire au 14 février 2023 à la demande de la partie civile pour la communication de certaines pièces et la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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