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Affaire MC2 Mamou : Boubacar Kallo poursuivi à la CRIEF pour le détournement présumé d’un milliard Cinq cent millions

Les débats se sont poursuivis ce mercredi, 8 février 2023, devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) dans le dossier qui oppose dame Fatoumata Diyé Fofana à Thierno Boubacar Kallo. A l’audience de ce mercredi 8 février 2023, dame Fatoumata Diyé Fofana, la partie civile dans cette affaire, maintient ses accusations contre Thierno Boubacar Kallo qu’elle poursuit devant cette juridiction pour des faits d’abus de confiance et escroquerie sur une somme d’un milliard cinq cent millions de francs guinéens (1 500 000 000 GNF) au préjudice de la Mutuelle communautaire de croissance (MC2) de Mamou, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

Dans cette affaire, il s’agit du détournement présumé d’un montant en prêt d’une somme de 1 milliard 500 millions en faveur de la MC2 de Mamou. Les faits se seraient produits en 2017 quand la Banque Afriland First Bank a mis à la disposition de dame Fatoumata Diyé Fofana et Thierno Boubacar Kallo ledit montant, respectivement vice-présidente et président de la MC2 de Mamou.

Mais avant l’obtention de ce prêt, apprend-on, plusieurs démarches avaient été menées. A la barre, dame Fatoumata Diyé Fofana a apporté sa part de vérité dans cette affaire. « Moi, je travaille avec beaucoup de personnes depuis longtemps, y compris avec monsieur Kallo. J’ai commencé à lever des fonds pour des affaires depuis 2012. J’ai l’habitude de travailler avec Afriland First Bank qui a cru en moi et qui m’a toujours prêtée de l’argent. Donc, j’ai toujours débloqué des milliards de francs guinéens. Je suis restée dans ça jusqu’à un jour, le directeur de Afriland First Bank m’a appelé pour me dire qu’il va me faire un cadeau en me donnant la MC2 de Mamou. Ainsi, il m’a donné toutes les conditions pour la création de cette MC2. Parmi les démarches à effectuer, figurent les activités de sensibilisation des populations locales et la mise en place des groupements membres de ladite MC2. Ce qui fut fait. Mais puisque monsieur Kallo et moi travaillions ensemble, il n’y a jamais eu de problème, je suis venu vers lui pour lui proposer l’affaire. Il a accepté et dans un premier temps, il a été pris comme notre parrain. Mais au fil du temps, lorsqu’il s’est agi de mettre en place le bureau exécutif de la MC2, il a proposé qu’il soit le président, son épouse la trésorière et moi la vice-présidente. Finalement, c’est ce qu’on a fait. Malgré cela, il fallait pour faire le bureau exécutif que chacun de nous deux désigne parmi nos éléments des personnes qui feront partie. Chacun de nous a fourni une liste mais il n’a pris aucun élément de ma liste. Moi j’ai laissé tomber ».

Poursuivant, la dame dira que c’est à partir de là que les problèmes vont commencer. « Maintenant, quand la banque de la MC2 est créée, je l’ai pris avec sa femme, on est venu à Conakry. Le directeur nous a donné un chèque de 1 milliard 500 millions GNF plus un papier d’autorisation de décaissement dudit montant à Labé puisqu’il n’y a pas d’agence pour Afriland à Mamou. A la sortie de la banque à Conakry, j’ai donné le chèque et le papier à Kallo. Il m’a dit sur place qu’il avait beaucoup de choses à faire à Conakry avant de retourner à Mamou. J’ai dit d’accord, on s’est séparés. Le problème a commencé à partir du moment où on devait aller à Labé pour récupérer l’argent pour le mettre sur le compte commun de la MC2. C’est à ce niveau-là qu’il a disparu avec le chèque et le papier d’autorisation. Je suis allé à Mamou, je ne l’ai pas vu. J’ai appelé, ses numéros ne passaient plus. Je suis allé plusieurs fois chez lui, je ne le trouve pas. Il a récupéré le montant et en a fait ce qu’il ce qu’il voulait. Alors que moi j’avais mobilisé beaucoup de personnes qui ont adhéré à la MC2 et qui ont tous versé leur caution d’adhésion. Les frais d’adhésion se sont élevés au montant de 490 millions de francs guinéens que j’ai versé sur le compte de la MC2 à la banque islamique de Mamou. Toutes les démarches que j’ai faites pour la création de la MC2, la création de la banque, la surveillance et tout, étaient dépensés. Les gens de Afriland nous avaient dit que c’est nous allions dépenser pour toutes les démarches après le financement, on tire dedans. Lui, il récupère l’argent, il l’utilise à sa guise, sans m’associer. Alors que c’est moi qui suis allé faire adhérer les paysans et prendre leurs frais d’adhésion. Je l’ai pris et l’ai mis devant en lui donnant tout le montant que les paysans, les 490 millions que nous avons déposés comme caution. Aujourd’hui, je ne peux pas aller à Mamou à cause de ça. Il a détourné l’argent au préjudice de la MC2. S’il l’a remboursé à Afriland First Bank, moi je ne sais pas. S’il l’a distribué aux bénéficiaires, moi je ne sais pas puisque je n’ai pas vu, je n’ai pas assisté à une quelconque remise de fonds aux membres de la MC2. Et de ce fait, moi je demande à la Cour d’ordonner que Kallo le rembourse le montant d’un milliard cinq cent millions de francs guinéens (1 500 000 000 GNF), les dépenses que j’ai effectuées durant tout le processus, les équipements que la banque Afriland nous a donnés », a laissé entendre Fatoumata Diyé Fofana.

Après elle, ce fut au tour des témoins de passer à la barre. Mais par manque d’interprète pour les échanges en Poular et en Français, c’est un seul témoin qui a pu faire sa déposition. Finalement, la Cour a renvoyé le dossier au 22 février 2023 pour la comparution des autres témoins et la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 62 2919225

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