Dr Lonceny Nabé, Baïdy Aribot, Nianga Komata Goumou, City Bank et Cie poursuivis pour escroquerie : une décision du tribunal fait jaser…

Dr Louncény Nabé, ancien gouverneur de la banque centrale de la république de Guinée (BCRG)

Comme annoncé précédemment, le procès contre Dr Lounceny Nabé (ex gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée), Baïdy Aribot (ex vice-gouverneur de la BCRG), Nianga Komata Goumou (également ex vice-gouverneur de la BCRG), la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) et plusieurs autres banques internationales s’est poursuivi ce mercredi, 8 février 2023, devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Ces prévenus sont poursuivis devant cette juridiction de première instance par la Société INVERSIONES DD et C S-A pour « escroquerie » portant sur Deux millions cinq cent mille dollars américains (2 500 000 USD). Mais, les avocats de la BCRG ont soulevé aujourd’hui une exception liée à la « responsabilité pénale » de leur client dans cette procédure.

Ils soutiennent qu’on ne peut pas engager la responsabilité de la BCRG dans cette affaire. Cette exception –qui a été longuement discutée par les avocats de la partie civile- a amené le tribunal à suspendre l’audience pour statuer. Et, à la reprise, le tribunal a rejeté les demandes d’annulation de la citation directe contre la BCRG (formulées par la défense et le ministère public) et a ordonné l’ouverture des débats au fond, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché au tribunal de Kaloum.

« Le tribunal statuant publiquement (…) rejette les exceptions sur l’annulation de la citation contre la BCRG et ordonne l’ouverture des débats au fond », a martelé le tribunal, présidé par Mamoudou Diakité. Mais, cette décision n’a pas été du goût des avocats de la défense. Ces derniers ont d’ailleurs sollicité un « renvoi d’audience pour mieux se préparer ».

Cette sollicitation a été soumise aux autres parties au procès. Et, après de longues discussions sur la date du renvoi, le tribunal a tranché, en renvoyant l’audience au 3 avril prochain.

Et, au sortir de l’audience Me Seriba Mory Kanté n’a pas mâché ses mots ! Cet avocat de la défense est révolté contre des Panaméens qui débarquent à Conakry contre la BCRG et la City Bank, qui fournit des devises à la Guinée et qui voit aujourd’hui sa réputation souillée par cette procédure. 

« Nous ne sommes pas du tout satisfaits de la décision que le juge vient de rendre. Parce que vous avez des gens qui quittent le Panama pour venir accuser notre Banque Centrale ici d’escroquerie, d’organisation de bandes criminelles sur la base d’un fait qui est déjà jugé par le tribunal de Dixinn… Alors, nous avons fait savoir au juge que la Banque Centrale est une entité de l’Etat et qu’on ne peut pas l’impliquer dans une affaire pénale de ce genre. Et, malheureusement, le juge a dit le contraire. Donc, c’est ce qui nous a choqués. Parce qu’il encourage ces Panaméens à persévérer dans leur œuvre de dénigrement de la Banque Centrale. Aujourd’hui, City Bank est la seule Banque qui traite avec la Guinée en matière de devise. Donc, c’est elle qui permet à la Guinée de prendre de l’argent en devise et de faire des opérations. Mais, on vient de la jeter en pâture par cette décision. Et, si elle décide de rompre ses relations avec la Guinée, ça sera tant pis pour nous », a lancé Me Seriba Mory Kanté, un des avocats de la défense.

De son côté, Me Cécé Victorien Théa, un des avocats de la partie civile, s’est plutôt satisfait d’une première victoire dans cette affaire.

« On a mis une action en justice contre la BCRG et ses banques correspondantes dont CITY BANK… Nous avons balayé d’un revers de main tous ces arguments fallacieux et non fondés de la défense, parce que la BCRG n’est pas l’Etat. Et, le droit a été dit par le tribunal. Nous reprochons à la Banque Centrale des pratiques non orthodoxes, qui n’honorent pas notre République et qui se sont déroulées entre 2017 et 2018. Évidemment, pour des questions d’éthique et de déontologie, on se réserve de parler, d’aller au fond du dossier, pour donner des détails. Mais, on reproche à la BCRG des faits d’escroquerie en bandes organisées, blanchiment d’argent, abus d’autorité », a notamment expliqué Me Cécé Victorien Théa.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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