Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) avait appelé les citoyens à une manifestation pacifique dans le Grand Conakry ce jeudi, 16 février 2023, pour dénoncer la gestion de la transition faite par la junte du CNRD, qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre 2021 pour s’emparer du pouvoir en Guinée. Répondant à cet appel, des jeunes manifestants ont affronté des agents des forces de défense et de sécurité un peu partout sur la route le Prince, durant toute la journée. Après Hamdallaye Pharmacie, un deuxième cas de décès a été malheureusement enregistré à Hafia 1, Sonfonia (Commune de Ratoma). Âgé seulement de 16 ans, Ibrahima Diallo aurait été tué cet après-midi vers 17 heures.
Joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com, le père du défunt Ibrahima Diallo a expliqué dans un ton pathétique les circonstances dans lesquelles le jeune a été tué.
« C’est hier qu’on s’est séparés à la maison ici. Je suis sorti, alors qu’il était couché à la maison ici. C’est seulement ce soir qu’on m’a appelé pour me dire que des militaires ont tiré sur mon fils, Ibrahima Diallo. C’est mon deuxième fils. Il était un apprenti mécanicien. C’est après avoir fini de manger en famille avec tout le monde y compris sa maman qu’il est sorti pour aller voir si leur garage était ouvert. Et, c’est sur le chemin de retour à la maison qu’il a reçu une balle. Il est décédé à l’hôpital Sino-guinéen. De là, ils ont pris son corps pour l’envoyer à l’hôpital national Ignace Deen », a expliqué monsieur Mamadou Diallo.
« Selon ce qu’on m’a dit, ce sont des militaires qui ont tiré sur lui. C’est un tort qu’on nous a fait et je ne pardonnerai pas ça… S’il y a une possibilité de porter plainte, je porterai plainte contre son meurtrier », a précisé le père du défunt.
Deuxième fils chez son père, Ibrahima Diallo était le fils de Mamadou et de Mme Oumou Salamata Diallo. Ses parents sont originaires du district de Fello Lahé, situé dans la sous-préfecture de Ningelandé, relevant de la préfecture de Pita.
À préciser que dans son bilan de la soirée, le FNDC parle d’un bilant de deux morts (Abdoul Karim Bah et Ibrahima Diallo), 58 blessés, 47 arrestations, 7 motos volées, des expéditions punitives et d’incursions dans des domiciles privés, des actes de pillages et d’injures publiques proférées par les forces de défense et de sécurité à l’encontre des riverains et des militants pro démocratie.
À suivre !
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
