Conakry : voici les raisons du report de l’assemblée générale de l’UFDG de ce samedi !

Le parti Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) n’a pas tenu son assemblée générale hebdomadaire de ce samedi, 18 février 2023. Selon les responsables de ladite formation politique, l’assemblée est reportée suite au décès par balles de 3 jeunes gens à l’occasion de la manifestation appelée par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Alors que plusieurs militants et sympathisants du parti avaient effectué le déplacement pour le siège, les responsables de l’UFDG ont annoncé le reporter de la rencontre. Aux environs de 10 h et midi, la musique ne jouait pas au siège du parti. Des chaises empilées et des visages crispés étaient visibles.

Honorable Kalémodou Yansané, vice-président de l’UFDG

Vers midi, Kalémodou Yansané, un des responsables de l’UFDG, apparaît pour expliquer aux rares militants, sympathisants et journalistes qui restaient sur place, les raisons du report de l’assemblée. « Nous avons appris par voie de presse que le pays a perdu deux de ses fils. Ce matin même, j’ai appris qu’une troisième personne est décédée. J’ai appris également que ces personnes sont mortes par balles. Donc, nous ne pouvons pas faire la fête à l’UFDG, lors que des familles à côté sont en deuil, lorsque le pays en deuil. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé à ce qu’on reporte l’assemblée générale de ce samedi à la semaine prochaine. Au niveau de l’UFDG, on a un service qui est chargé des affaires sociales. Quand il y a un décès, l’UFDG compatit toujours à la douleur de la famille éplorée. Donc, s’il y a un décès, on fait toujours une délégation, on vient saluer. Ceux qui sont morts ne feront pas l’exception. Nous ferons une délégation, on ira voir toutes les familles éplorées et leur adresser nos condoléances… Avec tout ce qu’on peut, nous le faisons humainement pour compatir à leur douleur. La seule chose qu’il y a à dire, c’est d’adresser nos condoléances aux familles éplorées. C’est triste de voir un jeune mourir », a-t-il laissé entendre.

S’agissant du communiqué du Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, qui menace de retirer les agréments de formations sociales et politiques ayant soutenu la manifestation du FNDC, Kalémodou dira que cela n’a aucun rapport avec le report. « Ça n’a rien à voir avec le communiqué du ministre Mory Condé. Les menaces qui sont brandies ne concernent pas, à mon avis, l’UFDG. Parce que nous ne sommes pas pénalement responsables de ce qui s’est passé. La presse sait très bien que nous n’avons pas de couteaux, on n’a pas de fusils. On n’est qu’un parti politique. TV5 est témoin de ce qui s’est passé. C’est le jeune journaliste qui a dit qu’il y a eu le BATA sur le terrain. Donc, le communiqué du ministre, j’estime que ça ne nous concerne pas. Le communiqué du ministre ne s’adresse pas à l’UFDG. L’UFDG est un parti légaliste, un parti qui ne prône pas la violence, un parti qui n’a pas une armée derrière. Nos militants, quand ils sortent, ils n’ont pas de fusils. Et ce ne sont pas nos militants qui sont sortis, c’est le FNDC qui a appelé à la manifestation », a indiqué le vice-président de l’UFDG.

L’ancien député a mis l’occasion à profit pour donner des conseils par rapport au maintien d’ordre. « Je trouve qu’il faut chercher à éviter à l’avenir de mettre l’armée dans la rue. Ce sont des jeunes militaires qui sont formés et entraînés pour faire la guerre. On les a vus ici en 2000 dans nos frontières, c’est le pays en Afrique de l’Ouest qui a connu une rébellion avec laquelle ils n’ont pas négocié et qui l’a repoussée. Donc, il ne faut pas mettre des gens qui sont formés pour repousser des rebellions dans la rue. Parce qu’on n’est pas en guerre. Ils sont, des fois, poussés à avoir la gâchette rapide. Il faut l’éviter. L’armée est faite pour la guerre et la rue n’est pas faite pour la guerre. Je conseille fortement qu’on évite de faire recours à l’armée. Je ne souhaite pas que l’armée soit dans la rue pour le maintien d’ordre. Sauf si ça prend une envergure d’insurrection qu’on peut faire recours à l’armée et je crois qu’on est loin de ce niveau-là », a-t-il lancé.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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