Hospitalisé à Ignace Deen, le Chef de département de la Langue Anglaise à l’Université de Kindia interpelle Dr Diaka SIDIBE et le Colonel Doumbouya

Thierno Souleymane Barry, chef de département de la langue anglaise à l'université de Kindia

Thierno Souleymane Barry, chef de département de la langue Anglaise à l’université de Kindia, est hospitalisé depuis près d’un mois à l’hôpital Ignace Deen. Cet enseignant chercheur souffre d’une prostate. Loin des salles de classe et des étudiants qu’il côtoie depuis 32 ans, le malade dit être abandonné par les responsables de l’université de Foulayah depuis sa maladie. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, l’enseignant lance un appel à la ministre de l’Enseignement supérieur Dr Diaka Sidibé et au Colonel Mamadi Doumbouya.

Thierno Souleymane Barry est tout d’abord revenu sur la genèse de sa maladie qui l’a conduit à l’hôpital Ignace Deen de Conakry sur recommandation de son médecin traitant à l’hôpital régional Kindia.

Thierno Souleymane Barry, chef de département de la langue Anglaise à l’université de Kindia

« J’ai enseigné jusqu’au 27 janvier 2023 avant de constater un malaise. Du coup, je suis rentré à la maison. Le lendemain, 28 janvier, je devais avoir cours, j’ai appelé mon doyen (doyen de la faculté des Langues et lettres, ndlr) pour lui dire que je ne pourrais pas venir. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de problèmes, d’aller s’occuper de ma maladie. C’est ainsi que je suis allé à l’hôpital régional de Kindia. De là, le médecin m’a prescrit des médicaments que j’ai achetés. Mais quand je suis revenu à la maison, ça n’allait toujours pas. C’était une rétention d’urine, je ne pouvais pas uriner toute la nuit. Finalement, j’ai appelé mon voisin qui est le doyen Maxime Millimouno, doyen de la faculté des sciences sociales. Je lui ai dit que ça ne va pas, il faut que je me rende à Conakry. La même nuit, il est venu me voir dans ma chambre et lui- même a constaté que ça ne va pas. Il a du coup appelé mon doyen de faculté, Dr Sidiki Kourouma qui est aussi venu chez moi le matin. Comme j’ai une voiture, il m’a cherché un chauffeur pour m’accompagner à Conakry. Au moment où je m’apprêtais à bouger, mon doyen a appelé le recteur de l’université pour l’informer. Le recteur a dit qu’il assure alors mon transport, il a donné un million. De Kindia, je me suis dirigé directement à Ignace Deen le dimanche 29 janvier. Arrivé à l’hôpital, un ancien étudiant à moi a appelé la cheffe de cabinet du ministère de la santé pour l’informer de ma présence à Ignace Deen, elle aussi a appelé le directeur de l’hôpital. Du coup, les médecins se sont bien occupés de moi, ils m’ont trouvé un lit de circonstance. Après les premiers soins, ils m’ont mis une sonde. Mais, puisque mon opération n’était pas programmée, je ne pouvais pas continuer à occuper le lit, ils m’ont donc demandé de rentrer avec la sonde à la maison dans le but de continuer les examens et chercher de l’argent pour l’opération », a-t-il expliqué.

Poursuivant, Thierno Souleymane Barry regrette le mépris des membres du rectorat de l’institution qu’il sert depuis 2018 en tant que chef de département de la langue Anglaise vis-à-vis de sa personne. Il dénonce la banalisation de la vie humaine à l’université de Foulayah. « Le problème est qu’il ne faut pas attendre que quelqu’un meurt pour lui apporter des sacs du riz et de l’argent. J’ai compris que tout le temps que j’ai passé à enseigner n’a pas été récompensé. Depuis mon arrivée ici à Ignace Deen, les deux personnes qui m’appellent pour compatir, c’est bien mon doyen de faculté, Dr Sidiki Kourouma, et le doyen Maxime Millimouno, doyen de la faculté des sciences sociales. Un jour, étant sur mon lit d’hôpital, j’ai appelé le secrétaire général de l’université, dès qu’il a pris mon appelé il m’a dit : Oui ! oui ! nous sommes informés que tu es malade, mais on a rien eu d’abord, on attend la subvention. Quand elle sera là, on va faire quelque chose pour toi. J’ai dit d’accord ! Mais, je pensais que vous n’étiez pas au courant. Parce que ce n’est pas à cause de l’argent, mais savoir que ton collaborateur est malade, il faut l’appeler pour s’enquérir de son état, ça peut l’apaiser. C’est le lundi 13 février que le même secrétaire général de l’université m’a appelé me demandant si j’ai un numéro Orange money, j’ai dit oui ! Il me dit : voilà, l’institution t’accorde 500 mille GNF. Je les balance sur ton compte. J’ai mis du temps avant de répondre parce que ça m’a vraiment trop tiqué, j’ai failli dire non, de ne pas les mettre sur mon numéro. Mais finalement, je lui ai dit de les mettre. Depuis que je suis là, aucun membre du rectorat ne m’a appelé pour s’enquérir de mon état de santé », déplore-t-il.

Ce passionné de l’Enseignement estime que ses 32 ans de carrière au service de l’enseignement supérieur guinéen, dont 11 ans sans salaire, ne méritent pas un tel sort. « Je pensais que, s’ils n’ont pas de moyens, c’est à eux d’informer madame la Ministre de mon hospitalisation à Ignace Deen. Je pense que s’ils avaient informé la ministre, elle serait venue ou elle enverrait une équipe à l’hôpital. Mais, ils ne l’ont pas appelé. Comme ça, si je meurs, je meurs pour ma famille. Pourtant j’ai un peu servi ce pays. Imaginez-vous, j’ai enseigné pendant 11 ans sans salaire (1991 à 2002). De mon engagement en 2002 jusqu’à date, j’ai enseigné dans toutes les grandes universités de Guinée. Je ne mérite pas cette récompense. Je ne sais pas ce que j’ai fait à cette autorité universitaire, mais leur attitude vis-à-vis de ma personne ne m’a pas mis à l’aise », a-t-il laissé entendre, visiblement affaibli.

Devant cette situation, Thierno Souleymane Barry lance un appel au Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, à sa tête Dre Diaka Sidibé, et au Président de la transition, de lui venir en aide.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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