La grève des enseignants contractuels aura-t-elle lieu ? « Beaucoup d’inquiétudes qui nous hantaient ont été dissipées »

Les enseignants contractuels communautaires sont en colère contre les départements de l’Administration du territoire et de l’Enseignement Pré Universitaire. Ils réclament 4 mois d’arriérées de salaires et comptent aller en grève dans les prochains jours pour se faire entendre. D’autres revendications, comme l’engagement à la fonction publique, figurent également dans les points de revendications. Interrogé dans la journée d’hier, samedi 18 février 2023, par un reporter de Guineematin.com, Alseny Mabinty Camara, le coordinateur national des enseignants contractuels de Guinée, est revenu sur la gestion de ce dossier brûlant et fait savoir que tout va bientôt rentrer dans l’ordre.

Les enseignants contractuels communaux réclament aux autorités 4 mois d’arriérés de salaires. Un préavis de grève a été déposé à cet effet et les enseignants sont décidés à se faire entendre.

Alseny Mabinty Camara, coordinateur national des enseignants contractuels de Guinée

Interrogé sur la question, Alseny Mabinty Camara a apporté des précisions. « Dans ce préavis, nous avons rappelé les 5 points revendicatifs que nous avons notés dans notre plateforme. Ces 5 points sont le premier, la situation des enseignants contractuels du côté de Conakry, ceux des six Sous-préfectures de la préfecture de Siguiri récemment créées mais l’enrôlement aussi des enseignants contractuels de Télimélé, de Dalaba, de Pita, de Mamou et dans les zones rurales de Labé et la prise en compte des membres du bureau régional de Labé et N’Zérékoré. Le deuxième point concerne le paiement de nos arriérées de salaires. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis notre recrutement en tant qu’enseignants contractuels communautaires au mois d’octobre 2022, aucun enseignant contractuel n’a reçu un centime de la part du gouvernement comme salaire après 4 mois de travail. Le troisième point, c’était les intimidations faites sur nos camarades enseignants contractuels et membres de bureau à l’intérieur. Il faut que cela cesse. Le quatrième point, nous avons demandé à ce que le gouvernement accepte de mettre en place une commission composée des cadres du MEPU-A, de l’administration du territoire et de la décentralisation, du syndicat mais aussi de la coordination nationale des enseignants contractuels de Guinée pour voir clair dans la liste des enseignants contractuels. Car le nombre qui avait été annoncé 1587 enseignants contractuels, on se retrouve aujourd’hui avec un nombre de plus de 18000. Donc, il faudrait forcément toiletter cette liste. Le cinquième point, c’est notre engagement à la fonction publique. Et c’est le point nodal de nos revendications. Puisque si vous comprenez bien, depuis 2018, nous sommes sur le terrain et la seule chose que nous avons toujours clamée, c’est l’engagement de ces enseignants contractuels à la fonction publique », a-t-il laissé entendre.

Face à cette situation difficile qui perdure, des séries de rencontres ont été initiées sans pour autant parvenir à trouver un terrain d’entente. « Après le lancement du préavis de grève, à la date du 6 février, nous avons été reçus le mercredi qui a suivi le lancement de ce préavis de grève, par le ministre Guillaume Hawing de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Au cours de la rencontre, nous avons expliqué le bien-fondé, la souffrance même que subissent les enseignants contractuels à travers le pays après 4 mois de travail sans salaire. En réponse, il a dit qu’il est sensible à cette souffrance des enseignants contractuels et que le gouvernement est en train de tout mettre en place pour que tout soit dans les normes. Alors, nous avons accepté. Nous l’avons pris aux mots. Mais, comme c’est le ministère de l’administration et de la décentralisation qui a lancé cet appel d’offre de recrutement de ces enseignants contractuels communaux, nous avons jugé nécessaire de le rencontrer parce que, à la mise place, ils ont jugé nécessaire que ce soient les deux départements ministériels concernés qui gèrent le dossier. Et sur ce, nous avons vu aussi que les chefs de cabinet de ces deux départements étaient empêchés dans la gestion de ce dossier », a-t-il expliqué.

Alseny Mabinty Camara, coordinateur national des enseignants contractuels de Guinée

Après de nombreux efforts, les enseignants ont pu échanger avec Mory Condé, ministre de l’Administration du territoire. « Hier (vendredi, 17 février 2023), nous avons été reçus par le ministre Mory Condé, avec le SNE (Syndicat national de l’éducation), le SLEEG (Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée), la FSPE (Fédération syndicale professionnelle de l’éducation). Au cours de cette autre rencontre, les 5 points de revendication ont été également rappelés et débattus et le ministre a dit que c’est juste une question de jours parce tout simplement, tout était déjà entré dans l’ordre. La loi qui régit la création de la fonction publique locale a été adoptée par le CNT et envoyée à la Présidence de la République pour être promulguée. Mais selon lui, il fallait une étude préalable de conformité de cette loi qui n’a pas été faite à cause d’un déplacement des magistrats qui étaient en formation et que cette formation a pris fin le vendredi 17 février. Donc plus tard le lundi, la loi en question sera soumise à cette étude et que juste après cette étude, l’ordre sera donné à tous les maires de procéder à la paie de ces enseignants contractuels dans les jours à venir. Donc c’est une question de jour. Nous avons accepté toute cette souffrance pendant 4 mois, ce n’est pas pendant une semaine que nous ne pourrons pas patienter. Il nous a donc plaidé, en insistant, qu’il est sensible à notre cri de cœur et d’accepter, puisque ce n’est qu’une question de jour désormais pour résoudre ce problème. Donc, beaucoup d’inquiétudes qui nous hantaient ont été dissipées », a fait savoir le coordinateur national des enseignants contractuels de Guinée.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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