Dr Diao Baldé (UGN) sur les sanctions de la CEDEAO : « le CNRD doit donner une meilleure direction à la Transition »

Dr. Diao Baldé, président du parti UGN

« Vous savez que si le gouvernement ne bouge pas, les hauts cadres ne bougent pas, on est naturellement coupé [du reste du monde]. C’est une mauvaise image pour le pays et ce n’est pas bon pour la population… Si on pense vraiment à tout ce qu’il y a comme conséquences de telles mesures sur l’économie, sur la vie politique et sur le quotidien des Guinéens, c’est très mauvais pour le pays. Il faut que les dirigeants s’en rendent compte et qu’ils rectifient cette Transition pour une meilleure direction. Pour le moment, on est mal engagé et on refuse d’ouvrir un vrai dialogue… », a notamment rappelé le président du parti UGN (Union pour la Guinée nouvelle), Dr Diao Baldé.

Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, réunis en sommet extraordinaire à Addis-Abeba, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont annoncé hier, dimanche 18 février 2023, de nouvelles sanctions contre les juntes qui dirigent la Guinée, le Mali et le Burkina Faso. Ils ont notamment annoncé « une interdiction de voyager » aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires de ces trois pays actuellement gérés par des juntes militaires arrivées au pouvoir par le crépitement des armes.

Joint au téléphone ce lundi, 20 février 2023, par un journaliste de Guineematin.com, Dr Diao Baldé estime que cette sanction donne une mauvaise image à la Guinée et qu’elle pourrait constituer un fardeau pour la population. Et, le président du parti UGN (Union pour la Guinée nouvelle) précise que ces sanctions de l’organisation sous-régionale sont le résultat de la mauvaise trajectoire sur laquelle le CNRD a engagé la Transition guinéenne.

« Les sanctions, d’une manière générale, ne sont pas bonnes pour un pays. Le fait que nous (la Guinée) soyons exclus de toutes ces institutions (CEDEAO, UA), c’est déjà très mauvais. Parce que ça affecte sérieusement la crédibilité du pays, par conséquent les investissements dans le pays et la fréquentation du pays. Mais, de l’autre côté aussi, du point de vue politique et diplomatique, ça affecte le pays. Donc, on ne peut pas se féliciter des sanctions ; mais, il faut savoir aussi que les sanctions sont les conséquences de la réticence du CNRD d’ouvrir un dialogue inclusif qui nous aurait permis de nous entendre sur le minimum pour qu’on ait une transition inclusive, apaisée et qui va déboucher sur des élections transparentes… Le CNRD, du point de vue politique et diplomatique lors de cette Transition, se passe très mal. Il faut que les gens se rendent compte de ces erreurs ou de ces mauvaises prises de décision et de position… Cette fois, la CEDEAO a pris cette sanction avec plus de rigueur ; parce qu’elle a été élargie aux hauts cadres de l’Etat de ces trois pays. Vous savez que si le gouvernement ne bouge pas, les hauts cadres ne bougent pas, on est naturellement coupé [du reste du monde]. C’est une mauvaise image pour le pays et ce n’est pas bon pour la population… Si on pense vraiment à tout ce qu’il y a comme conséquences de telles mesures sur l’économie, sur la vie politique et sur le quotidien des Guinéens, c’est très mauvais pour le pays. Il faut que les dirigeants s’en rendent compte et qu’ils rectifient cette Transition pour une meilleure direction. Pour le moment, on est mal engagé et on refuse d’ouvrir un vrai dialogue. Vous avez vu, dans le cadre de l’accord conjoint avec la CEDEAO, on demande que toutes les mesures soient prises de manière conjointe… Donc, il faut que le CNRD, particulièrement le Colonel Mamadi Doumbouya, comprenne qu’il est mal conseillé », a indiqué Dr Diao Baldé.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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