Mohamed Sankon au tribunal : « c’est la faim qui m’a poussé à voler… Ma mère est décédée et mon père est vieux »

Mohamed Sankon est poursuivi pour tentative de vol de téléphones au préjudice de Amadou Bah. Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés à Simbaya Gare (dans la commune de Ratoma). Et, à la barre ce lundi, 20 février 2023, le prévenu est passé très vite aux aveux, il a reconnu les faits mis à sa charge. Et, le tribunal de Dixinn (délocalisé à la commune de Ratoma) l’a finalement condamné à six mois de prison dont quatre mois assortis de sursis.

Selon des informations recueillies par un reporter de Guineematin.com, Mohamed Sankon a été surpris dans l’intention de soustraire quatre téléphones au domicile du citoyen Amadou Bah à Simbaya Gare. Et, dans sa déposition devant le tribunal ce lundi, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés.

« Je reconnais les faits. Je suis entré dans le salon à 00 heure. J’allais prendre les téléphones s’il n’avait pas crié : voleur ! Voleur ! C’est la faim qui m’a poussé d’aller là-bas. Ma mère est décédée, c’est le papa qui vit et il a vieilli. Je demande pardon et je regrette », a déclaré Mohamed Sankon.

De son côté, le plaignant Amadou Bah a présenté Mohamed Sankon comme « un habitué des faits de vol » et il a demandé au tribunal de faire application de la loi contre ce jeune prévenu.

« Ce jour-là, il était minuit. J’étais avec mon ami qui était venu passer la nuit chez moi. Ce dernier est allé aux toilettes. J’ai aussi quitté le salon. A mon retour, je l’ai vu arrêté à côté de mon écran. Et, c’est à côté que les quatre téléphones Android étaient déposés à table. Il voulait les prendre. Dès qu’il m’a vu, il a dit : vieux père ! Il a couru et a trébuché. C’est ainsi que j’ai mis main sur lui. C’est un habitué des faits, il avait volé une fois chez moi. Je veux que le tribunal lui donne ce qu’il a mérité », a dit Amadou Bah.

Prenant la parole pour ses réquisitions, le procureur Amara Camara a demandé à la présidente du tribunal de retenir Mohamed Sankon dans les liens de la culpabilité, en le condamnant à un an d’emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis.

Dans ses plaidoiries, l’avocate de la défense a demandé des circonstances atténuantes.

« Madame la présidente, ce que le procureur a dit, c’est trop. Nous avons en face de nous un jeune orphelin. Nous sommes en Afrique, dès que ta maman meurt, on te laisse à l’abandon. S’il fait 6 mois en prison il sera endurci. Je vous prie de le condamner avec sursis. Restez humaine dans la prise de décision », a dit Me Murielle Houindo.

Finalement, la présidente du tribunal, Damba Oularé, a condamné Mohamed Sankon à 6 mois d’emprisonnement dont 4 mois assortis de sursis.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com

Tél. : 00224 621144891

Facebook Comments Box