Trimballé en justice par son DG (Mohamed Sylla), un employé de la LONAGUI condamné pour diffamation, injures…

Aboubacar Sidiki Camara, caissier à la Loterie nationale de Guinée (LONAGUI), était jugé depuis quelques temps pour injures, diffamation, menaces et publication d’écrits à caractère xénophobe au tribunal de première instance de Kaloum. Il a été reconnu coupable ce lundi, 20 février 2023, et condamné à six mois assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 000 GNF. La partie civile dans cette affaire est le Directeur général de la LONAGUI, a appris un reporter de Guineematin.com qui a suivi ce procès.

Aboubacar Sidiki Camara était jugé pour injures, diffamation, menaces et publication d’écrits à caractère xénophobe suite à une plainte du Directeur Général de la LONAGUI, Mohamed Sylla. Le caissier est poursuivi pour avoir créé une plate-forme WhatsApp dans laquelle il a commis toutes ces infractions. Il a été jugé dans ce dossier sur la base des articles 26, 28 et 29 de la loi 037 relative à la Cyber-sécurité.  L’audience ce lundi a été consacrée aux plaidoiries et réquisitions dans cette affaire.

Dans sa plaidoirie, maître Rafi Raza, un des avocats qui défendent les intérêts du Directeur Général de la LONAGUI, n’a demandé que le franc symbolique. « Nous, nous vous demandons respectueusement de constater son aveu, monsieur le président. Il a avoué, il a reconnu les infractions à l’une des audiences qui s’est tenue dans cette salle d’audience. On ne peut qu’appliquer la loi. La loi est impersonnelle. Donc, ce n’est pas parce-que c’est monsieur Camara qu’on va agir différemment. La loi a dit, il ne faut pas faire ceci, il l’a fait, la sanction prévue est là. En ce qui nous concerne, nous vous prions respectueusement de condamner Monsieur Camara au franc symbolique. Nous, nous n’avons besoin que d’un franc de lui ; mais, il va acheter le franc symbolique à la Banque Centrale ou au Trésor pour nous le déposer. Ceci fera office de dissuasion à d’éventuels candidats à cette aventure », a dit l’avocat.

Pour sa part, dans ses réquisitions, la procureure, Joséphine WIDOH, a demandé au tribunal de condamner l’accusé, Aboubacar Sidiki Camara, à un an d’emprisonnement, assorti de 8 mois de sursis, et au paiement d’une amende de deux millions de francs guinéens pour les faits de diffamation, d’injures et de publication des écrits à caractère xénophobe.

« Monsieur le président, par rapport à l’infraction de menaces, renvoyez Monsieur Aboubacar Sidiki Camara des fins de la poursuite. Par contre, pour les infractions d’injures, de diffamation et de publication des écrits à caractère xénophobe, je requiers que vous le déclariez coupable. Pour la répression, vous allez constater avec le ministère public que dès l’ouverture des débats dans cette affaire, monsieur Aboubacar Sidiki Camara a reconnu les mots qu’il a utilisés dans le groupe WhatsApp. Ces mots d’ailleurs sont ceux que nous appelons diffamatoires à l’endroit du Directeur Général de la LONAGUI. Nous requérons qu’il vous plaise de le condamner à un an d’emprisonnement, dont 8 mois assortis de sursis, et au paiement de 2 000 000 de francs guinéens d’amende ».

Au terme des réquisitions et plaidoiries de parties au procès, le juge audiencier, Mamoudou Diakité, a rendu son verdict sur siège. « Sur les faits de menaces, le tribunal déclare Aboubacar Sidiki Camara non coupable et le renvoi aux fins de la poursuite. Pour les faits de diffamation, d’injures et publication des écrits à caractère xénophobe, le déclare coupable. Pour la répression, le tribunal le condamne à 6 mois d’emprisonnement, assortis de sursis, et au paiement de Cinq cent mille francs guinéens (500 000 GNF) d’amende. Il est aussi condamné au paiement du franc symbolique », a déclaré le juge.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82

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