Conakry : l’enseignant, la prostituée et les 380 mille au tribunal

Bangaly Camara, enseignant de profession, jugé pour vol au tribunal de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma, est désormais situé sur son sort. Une altercation entre lui et une présumée fille de joie a mal tourné. Alors qu’il dit avoir été victime de vol de la part de la prostituée dans sa propre chambre, l’enseignant se retrouve à la barre pour des faits de vol. Il a été déclaré non coupable ce mardi, 21 février 2023, a constaté un reporter de Guineematin.com qui a suivi le procès.

Dans le but d’assouvir son désir sexuel, Bangaly Camara a sollicité les services d’une fille de joie rencontrée dans un bar. Il invite Fatou Soumah chez lui, c’est le nom de la jeune dame, dans la concession de son grand frère où les choses ont tourné au vinaigre. La demoiselle va créer le scandale, ameutant la famille. Le pauvre enseignant va se retrouver au tribunal pour le vol de trois (3) téléphones et d’une somme de 380 000 GNF.

Détenu depuis le 30 janvier 2023 à la maison centrale de Conakry, Bangaly Camara est revenu sur les faits qui lui ont valu ce procès. « J’étais dans un bar Américain pour prendre du jus. C’est là que cette dame est venue auprès de moi pour m’aborder. Etant un homme, j’ai cédé et je lui ai proposé 100 000 GNF pour coucher avec elle pour une nuit. Un marché qu’elle a accepté. Avec son consentement, je l’ai envoyée chez moi. Quand nous sommes arrivés, nous sommes rentrés dans la chambre. Puis, je l’ai laissée seule dans la chambre pour aller aux toilettes. A mon retour, j’ai trouvé qu’elle était déjà nue, couchée dans le lit. J’ai pris le pantalon que je portais pour vérifier et j’ai constaté que mon argent, une somme de 200 000 GNF, n’y était pas. C’est là que les choses ont tourné au vinaigre pour moi. Je lui ai dit qu’elle a volé mon argent. Elle a nié. Suite à ça, je me suis découragé. Je lui ai demandé de sortir, sans coucher avec elle. Et quand nous sommes sortis, elle a crié au voleur. C’est là que j’ai vu des jeunes, venus de nulle part pour me frapper. Ils en ont également profité pour voler la dame.  Elle est rentrée dans la cour pour faire des scènes en criant que j’ai volé son argent après lui avoir proposé de coucher avec elle. Une histoire qui a choqué ma famille. On m’a crié dessus, disant qu’elle ne s’attendait pas de ma part à faire ce genre d’actes ignobles et indécents. Je vous rappelle que c’est mon propre frère, fâché contre moi à cause de cet acte, le fait d’avoir envoyé une fille de joie au domicile, qui a porté plainte contre moi pour me punir. Dame Fatou Soumah a profité pour porter plainte contre ma personne », a-t-il expliqué à la barre.

Après avoir écouté la version de Bangaly Camara sur les faits qui lui sont reprochés, le ministère public va demander sa relaxe pour délit de vol non constitué. « Madame la présidente, je vous demande de le renvoyer des fins de poursuite pour délit non constitué. Je vous demande de le libérer », a requis le procureur Amara Camara.

De son côté, l’avocate de la défense, maître Oumou Djiba Condé, va plaider pour des circonstances atténuantes en faveur de son client. « Je vous prie, madame la présidente, d’accorder des circonstances atténuantes, en libérant Bangaly Camara », a-t-elle plaidé.

Appelé à la barre pour son dernier mot, le prévenu a demandé pardon à la famille et au tribunal pour son comportement qu’il promet ne plus reprendre. « Je demande pardon à la famille et au tribunal pour cet acte ignoble et indécent que j’ai commis et je promets ne plus reprendre… ».

Après avoir écouté toutes les parties, la présidente du tribunal, madame Damba Oularé, dans son délibéré, a renvoyé Bangaly Camara des fins de la poursuite pour délit non constitué. Il recouvre la liberté après avoir passé 3 semaines de détention.

Fatoumata Dioulde Diallo pour Guineematin.com

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