Meurtre de Thierno Mamadou à Hamdallaye : à la barre, son frère Issiagha Diallo réclame justice

Issiaga Diallo, frère du défunt Thierno Mamadou Diallo

Le procès de l’Adjudant-chef Moriba Camara, accusé dans le meurtre de Thierno Mamadou Diallo à Hamdallaye, dans la commune de Ratoma, lors d’une manifestation contre la hausse du prix du carburant, s’est poursuivi ce lundi, 27 février 2023 au tribunal criminel de Dixinn. L’audience du jour a été consacrée à la comparution d’Issiagha Diallo, frère du défunt collégien, qui a profité pour réclamer justice dans cette affaire, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est le 1er juin 2022 que Thierno Mamadou Diallo, originaire de la commune rurale de Timbo, dans la préfecture de Mamou, a été tué par balle. C’était suite à la hausse du prix du carburant à la pompe.

Après plusieurs audiences, c’est la partie civile qui a comparu pour la première fois dans cette affaire. Il s’agit d’Issiagha Diallo, frère du défunt collégien, venu réclamer justice. À la question de savoir ce qu’il sait de cette affaire et qu’est-ce qu’il réclame, Issiagha Diallo a répondu en ces termes : « mon frère Thierno Mamadou Diallo a été tué alors qu’il n’était pas dans la manifestation. Il était très sage, calme, et il avait même fini de mémoriser le saint Coran. Il dirigeait même des prières dans notre mosquée. Le jour où il a été tué, il y avait 5 pickups devant la galerie Mari Fala. Ce sont des agents venus dans ces 5 pickups, dont Moriba Camara, qui ont tiré sur mon frère alors qu’il ne faisait pas partie de la manifestation. Je demande aujourd’hui que justice soit rendue. Parce que c’est un frère sur qui la famille avait beaucoup d’espoir. Il était très intelligent à l’école. Il n’avait jamais redoublé une classe. Je demande que justice soit rendue. C’est tout ce que je veux », a-t-il laissé entendre.

L’avocat de la défense, maître Abdourahmane Dabo, va à son tour demander à Issiagha Diallo s’il était présent sur les lieux le jour de la mort de son frère. « Je n’étais pas présent, j’étais à la maison, à Dixinn Hafia. On m’a rapporté les faits. Et ceux qui ont vu tirer Moriba Camara, ce sont eux qui m’ont expliqué ce qui s’est passé », a-t-il répondu avant de rejoindre sa place sous l’autorisation du tribunal.

Adjudant-chef Moriba Camara à la barre

Ensuite, l’accusé Adjudant-chef Moriba Camara va être appelé une nouvelle fois à la barre pour faire face aux questions des avocats de la partie civile. Et c’est en réponse aux questions de Maître Thierno Souleymane Baldé que l’accusé a déploré d’avoir tiré en l’air ce jour-là. Mais il réitère qu’il avait l’intention de disperser les manifestants à travers les tirs de sommation. « En tant qu’un agent assermenté, ma mission est de protéger les citoyens. Si un citoyen perd la vie dans des manifestations, c’est une partie de moi qui est partie. Parce que c’est un guinéen. Donc, je déplore sa disparition. Parce que je n’ai pas tiré sur lui. C’est en l’air que j’ai tiré et c’étaient des tirs de sommation. Donc, je ne peux pas dire que je n’ai pas de remords, je déplore la perte d’un guinéen ».

Le ministère public, représenté par le procureur Mamadou Hady Diallo, va demander au tribunal d’entamer la phase des plaidoiries et des réquisitions. Mais l’avocat de la défense, Maître Abdourahmane Dabo a fait savoir qu’il n’était pas préparé à entamer cette étape du procès.

L’affaire a été renvoyée au 13 mars 2023 pour la suite des débats.

Feu Thierno Mamadou Diallo, tué par balle le 1er juin 2022 à Hamdallaye

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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