Conakry : des jeunes « manifestants » du FNDC risquent 6 mois d’emprisonnement au tribunal de Dixinn

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Plusieurs jeunes gens, interpellés à la veille de la manifestation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) le 16 février dernier, étaient à la barre du tribunal de Dixinn ce mardi, 28 février 2023. Interpellés sur l’Axe Le Prince, entre Koloma, Bambéto et Dar-Es-Salam, dans la commune de Ratoma, ils sont jugés participation délictueuse à un attroupement sur la voie publique. Le procureur a demandé leur condamnation à 6 mois d’emprisonnement, a constaté un reporter de Guineematin.com qui a suivi le procès.

Plusieurs jeunes ont été interpellés dans la soirée du mercredi, 15 février 2023, à la veille de la manifestation du FNDC. Ils sont passés devant le tribunal correctionnel de Dixinn ce mardi. Ils sont poursuivis pour participation délictueuse à un attroupement sur la voie publique. Des faits prévus et punis par l’article 627 et suivants du Code Pénal.

A la barre, chacun des prévenus, près d’une dizaine, a nié les faits tout en expliquant les circonstances de leur arrestation.

C’est le cas de Mamadou Saïdou : « j’ai été arrêté à la veille de la manifestation. Je rentrais à la maison, à Dar-Es-Salam, vers 21h, avec mon petit frère Mamadou Issiagha Barry sur la moto. On revenait de Démoudoula. Nous avons été arrêtés par la BAC 5 au niveau de la galerie Marifala. Ils ont pris ma moto et l’ont amenée à la BAC 6 », a-t-il expliqué.

Mamadou Saïdou Barry, conducteur de moto taxi : « j’ai été arrêté dans la soirée du 15 février 2023 à Bambéto sur ma moto. Je venais à peine de débarquer une passagère. Ils m’ont interpellé sur ma moto, et à l’heure actuelle, elle est dans les mains de la BAC 6 de Kaporo Rails », a-t-il dit.

Thierno Hamzata Bah, élève en classe de 10ème année, résidant à Bambéto, poursuivi pour les mêmes chefs d’accusations, explique : « je revenais du garage vers Soloprimo. Ils m’ont arrêté vers 13h. C’était vers l’ambassade des États-Unis. Ils m’ont pris juste au niveau de la déviation de Bambéto. J’avais laissé ma moto au garage… ».

Abdoul Rahim, mécanicien de profession : « j’ai été arrêté dans la soirée du mercredi 15 février vers 20h à Bambéto magasin. Moi, je revenais du garage à Kipé. Ils m’ont arrêté seul et conduit au commissariat central de Kaporo Rails », a-t-il soutenu.

Boubacar Manet, élève et marchand : « j’ai été interpellé dans la soirée du 15 février à Koloma. J’avais 50 000 mille francs guinéens dans mes poches qu’ils m’ont dérobés », a-t-il déclaré.

Dans ses réquisitions, le procureur Amara Camara, évoquant l’article 627 du Code pénal, va demander au tribunal de retenir le groupe de prévenus dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, il va requérir 6 mois d’emprisonnement contre eux.

L’avocat de la défense, dans sa plaidoirie, a expliqué que le délit d’attroupement n’est pas fondé car aucun des prévenus n’a été arrêté en présence de l’autre. Il va demander la relaxe de ses clients, pour délit non constitué, et la restitution de leurs biens.

L’affaire a été renvoyée au 9 mars pour décision d’être rendue.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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