Dubréka : une enseignante condamnée pour avoir tué accidentellement sa coépouse

Le Tribunal de première instance de Dubréka a condamné hier, lundi 27 février 2023, Mamaïssata Soumah, enseignante, à deux ans d’emprisonnement. Elle a été reconnue coupable d’avoir tué involontairement sa coépouse, Halimatou Keïta, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

Les dames Mamaïssata Soumah et feue Halimatou Keïta étaient des coépouses, mariées à Mohamed Sylla. À la date du 2 août 2022, une altercation a éclaté entre elles, donnant lieu à un échange de violents coups ayant conduit à la mort de Mme Halimatou Keïta. Interpellée et placée sous mandat de dépôt, Mamaïssata Soumah a comparu ce lundi 27 février devant le tribunal criminel de Dubréka. La femme de 37 ans, mère de quatre enfants, a expliqué les circonstances dans lesquelles elle s’est battue avec sa coépouse. Selon elle, la bagarre a éclaté autour d’une banale affaire de trois cailloux sur lesquels elle devait poser sa marmite pour faire la cuisine.

« Le problème a commencé la veille de notre altercation. Quand elle est revenue du marché, elle a cassé ce que j’avais formé pour faire la cuisine. Le lendemain matin, j’ai pris encore trois cailloux pour les poser et faire la cuisine. Elle m’a dit de déposer ces cailloux, je lui ai répondu que je ne pouvais pas les déposer puisqu’elle avait déjà cassé les autres, tout en lui disant de me laisser tranquille… C’est ainsi qu’elle m’a poussée, je suis tombée, puis elle s’est mise à me frapper. Ses enfants et les miens sont venus nous séparer. Après, on s’insultait pères et mères. Quand mon mari est arrivé, il s’est adressé à Halimatou Keïta en lui disant : à chaque fois qu’il y a une bagarre, tu es la première à provoquer…

Immédiatement, elle a poussé mon mari qui est tombé. Après, elle a dit : j’ai bien fait. Ensuite, elle est sortie pour se jeter sur moi, elle m’a poussée en me mettant à terre. Les enfants sont revenu nous séparer, son fils Babara l’a enfermée dans sa chambre et est sorti. Elle a appelé Mohamed, un autre de ses fils, pour lui demander de venir ouvrir la porte pour elle, ce dernier a refusé… Quand elle est ressortie, elle s’est jetée sur moi pour me cogner avec le couvercle de la marmite. Dès qu’elle m’a blessée, j’ai commencé à frapper Babara, je lui ai dit Babara : c’est à cause de toi que ta maman m’a blessée, je ne vais pas te pardonner.

Une voisine est venue séparer, elle m’a emmenée chez elle pour me laver. Après, quand j’ai vu le camarade de mon mari venir, je suis rentrée à la maison. Ce dernier nous a conseillé, on a toutes les deux dit que c’était fini. Mais quand mon mari et son ami sont sortis de la maison, même pas 30 minutes plus tard, elle m’a bloquée au couloir, puis m’a donné un violent coup dans le visage, le sang a coulé. Elle a dit que ça ne fait que commencer. Je lui ai dit laisse-moi maintenant, j’étais courbée à ce moment-là puisque j’avais des vertiges. Mais quand je me suis retournée, j’ai vu qu’elle prenait la pelle pour me cogner encore, donc je suis allée attraper ses deux mains. Et pendant qu’on se débattait, chacun voulant prendre le dessus sur l’autre, elle s’est cogné la tête contre le mur », a-t-elle expliqué.

Grièvement blessée, Mme Halimatou Keïta été admise d’abord à l’hôpital préfectoral de Dubréka pour les premiers soins. Et vu que son état se compliquait, elle a été transférée d’urgence à l’hôpital national Donka, où elle a rendu l’âme le 12 août 2022. Une situation que sa coépouse dit regretter aujourd’hui. « Je regrette le fait de m’être battue avec ma coépouse. Je n’ai pas voulu qu’on se sépare de cette manière. Je ne l’ai pas voulu vraiment. Je vous prie de me pardonner. Je prie aussi Dieu de pardonner à Halimatou Keïta. Que son âme repose en paix », a lancé Mamaïssata Soumah.

Alors que le procureur avait requis un an d’emprisonnement dont six mois assortis de sursis contre l’accusée, le tribunal a condamné Mamaïssata Soumah à deux ans d’emprisonnement ferme. Cela, après l’avoir déclarée coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tél. : 00224 621144891 

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